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“Une histoire assez douloureuse…” Élisabeth Borne : ses rares confidences sur sa vie privée
Dans les colonnes du New York Times, le 8 février, Élisabeth Borne est revenue sur son histoire familiale très émouvante, qui a joué un rôle fondamental dans sa force de caractère et sa détermination.
Le 8 février, Élisabeth Borne a ouvert les portes de son bureau, à Paris, au New York Times. Auprès de nos confrères américains, la Première ministre a évoqué son parcours, mais aussi le drame qui a bouleversé son existence, bien qu’elle n’en parle que très rarement. « C’est une histoire personnelle qui est assez douloureuse », a-t-elle affirmé. Il s’agit de la grande injustice dont a été victime son père, ancien survivant d’Auschwitz.
« C’est aussi une histoire qui me donne de la force… Une force énorme », a-t-elle lancé, en se disant fière de vivre dans « un pays extraordinaire » comme la France, où elle est parvenue à gravir les échelons. « Mon expérience prouve que l’on peut réussir », a développé Élisabeth Borne avec fierté. Le pilier de la macronie est la fille de Joseph Bornstein, qui a été contraint de fuir la Belgique pour la France, en 1939. Quatre ans plus tard, il a été arrêté par la Gestapo à Grenoble, alors qu’il faisait partie d’un mouvement de résistance juif. Il a rapidement été transféré par les nazis au camp d’Auschwitz-Birkenau, où son père et son frère cadet ont perdu la vie dans des chambres à gaz. Avec son frère aîné, il a été envoyé au travail de force dans une usine de carburant synthétique.
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Un père qui a mis fin à ses jours alors qu’elle n’avait que 11 ans
Après la Libération, Joseph Bornstein a fait la rencontre de Marguerite Lescène, une Scout aidant les déportés qui étaient de retour au pays. Ensemble, ils ont eu Élisabeth Borne et une autre fille prénommée Anne-Marie. Mais le traumatisme était trop important pour le survivant de la guerre, qui a vu des nazis tuer des bébés à coups de hache et abattre des innocents lors des fameuses marches de la mort. Après avoir été accusé de mentir sur son histoire, Joseph Bornstein « s’est complètement refermé » sur lui-même, comme l’a expliqué sa fille, la Première ministre. « Il n’en parlait plus », a-t-elle ajouté.
Et son passé à Auschwitz refaisait surface au moment de dormir, ce qui l’a plongé dans une profonde dépression. En 1972, il s’est défenestré, alors qu’Élisabeth n’avait que 11 ans. Pour s’en sortir, celle-ci s’est focalisée sur les mathématiques, où elle trouvait « un côté rassurant et apaisant » dans le fait « de maîtriser » quelque chose. « Il suffit de s’accrocher, d’étudier, et vous trouverez une solution à l’équation », a-t-elle résumé, en révélant ainsi sa méthode pour affronter le suicide de son père.
Article écrit avec la collaboration de 6Medias
Crédits photos : Lionel Urman / Panoramic / Bestimage
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