"Toi femme enfant fatale", l'hommage émouvant de Lou Doillon à Jane Birkin

C’était l’un des moments les plus émouvants de la cérémonie des Victoires de la musique. Le 12 février, dans un discours personnel et touchant, Lou Doillon s’est adressée à sa mère Jane Birkin, laissant la chanteuse et le reste de l’assemblée au bord des larmes.

L’émotion était palpable lors de la 36e cérémonie des Victoires de la musique. Le show diffusé sur France 2 s’est tenu dans la soirée du vendredi 12 février, à la Seine musicale de Boulogne-Billancourt en région parisienne. À cette occasion, Jane Birkin s’est vue remettre la «Victoire d’honneur», récompensant l’ensemble de sa carrière. Une personne chère au cœur de la chanteuse avait été désignée pour lui remettre ce prix : sa fille Lou Doillon. L’auteure, compositrice et interprète a rendu hommage à sa mère dans un discours poétique et émouvant.

Avant de remettre son prix à Jane Birkin, plusieurs artistes se sont réunis sur scène, pour interpréter quelques-uns des plus grands succès de la chanteuse anglaise. Vanessa Paradis a ainsi livré sa version de Jane B, puis Etienne Daho l’a accompagnée sur les accords du titre Ex-fan des sixties. Eddy de Pretto les a ensuite rejoints pour chanter Quoi, avant que Thomas Dutronc n’entame les paroles des Jeux interdits. Déjà très émue, Lady Jane a ensuite eu la surprise de voir monter sur scène sa benjamine, Lou Doillon.

Un hommage poétique

«Tu commences à chanter sur les planches. Passion Flower Hotel avec John Barry. Puis, tu braves la Manche avec Kate (Kate Barry, la fille aînée de Jane Birkin, décédée en 2013 NLDR) sous le bras et rencontres Gainsbourg. Commence la collaboration musicale du couple devenu mythique. 69, année érotique, Jane B et c’est parti…», a déclaré la dernière des trois filles Birkin, entamant la chronologie de la carrière de sa mère. L’artiste de 38 ans a ensuite énuméré les différents artistes avec lesquels la muse et ex-épouse de Serge Gainsbourg a chanté.

Mumurant ses mots à la manière de sa mère, Lou Doillon semblait déclamer un poème. «Cinquante ans qu’on te regarde sans jamais te cerner. Toi, l’équilibriste qui a traversé tout en donnant tout. À la fois grave et nonchalante. Vulnérable et redoutable, tragique et comique. Toi, à fleur de peau, la fleur au fusil, toi sans te poser de question, tu as brisé les frontières, la drôle, la dangereuse, la muse, l’aventurière, l’engagée. Toi qui t’amuses, toi qui te meurs, et toi qui renais toujours. Ta voix, ton sensible suspendu, tes textes, ta franchise déconcertante, tes baskets et ton sourrire, toi femme enfant fatale, toi mi clochard céléste mi royale, te résumer en une minute quarante c’est impossible, j’ai essayé.» La petite sœur de Charlotte Gainsbourg a également pris le temps de remercier sa mère «de nous avoir traversées et permises de croire qu’on peut être toutes ces choses à la fois.»

Avant de devenir l’icône mode des années 1970, Jane Birkin n’a pas échappé au look très sixties. La jeune femme (à l’époque blonde), propose, avec sa minirobe graphique et son sourire malicieux, une version audacieuse du style Twiggy. (Blow-Up, Michelangelo Antonioni, 1966.)

Les cuissardes ? Déjà résolument tendances sur Jane Birkin à la fin des années 1960 lorsque celle-ci les associe à une mini-robe pull. (18 novembre 1968.)

Comme beaucoup de femmes au début des années 1970, Jane Birkin adopte le pantalon. Elle le porte de façon chic, avec une touche bohème qui caractérise à merveille son style iconique. (1968.)

L’actrice en total look blanc dévoile une tenue bohochic, à base de flare et de dentelle. Une tendance 70’s remise au goût du jour ces dernières saisons. Jane Birkin avait décidément tout compris ! (Jane Birkin et Serge Gainsbourg au 22e Festival de Cannes,1969.)

« Merci de m’avoir adoptée »

Emue aux larmes, Jane Birkin a rejoint sa fille sur scène, qui l’attendait un genoux à terre, lui tendant le trophée. Avec son accent british qu’une vie en France n’aura pas suffi à gommer, elle n’a pas manqué de remercier Serge Gainsbourg pour les nombreuses chansons qu’il lui a écrites, de Je t’aime moi non plus jusqu’à Amour des feintes en passant par Fuir le bonheur ou encore Dessous chics. «Des bijoux», dit-elle. Elle a également salué Etienne Daho, qui a produit son dernier disque, Oh ! Pardon tu dormais… La chanteuse de 74 ans a ensuite remercier ses filles Kate, Charlotte et Lou, et ses petits-enfants. Son dernier mot était pour les Français : «Merci de m’avoir adoptée, écoutée, choyée, suivie, depuis mon arrivée ici il y a cinquante ans jusqu’à cette émotion ce soir.»

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