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RENCONTRE – Mareva Galanter : « À Tahiti, je redeviens la petite fille que j’étais »
Parisienne depuis un quart de siècle, la Miss France 1999, mariée à l’animateur Arthur, garde toujours son île dans son coeur. Elle y part en famille en vacances tous les ans, et a mis ses souvenirs de là-bas en chansons.
Les maisons sont mitoyennes. La fillette passe librement de jardins en jardins, de perrons en perrons. À l’ombre d’un manguier, son arrière-grand-mère se balance sur son rocking-chair, un verre de whisky à la main. Ses cigarettes anglaises ne sont jamais très loin, son tube de bonbons à la menthe non plus. « Elle était très féminine, et ma mère lui mettait souvent du vernis à ongles », se souvient Mareva Galanter, 44 ans. Elle se rappelle aussi qu’elle aimait recevoir pour l’apéritif, chantait, dansait, et jouait de l’ukulélé, l’instrument traditionnel polynésien. La vieille dame est morte à Tahiti, alors que la Miss France 1999 était âgée de douze ans.
Autant de souvenirs narrés à Helena Noguerra qui en a fait des chansons. Dont Ma Mita*, teintée de musique et de chœurs polynésiens et dédié à sa bisaïeule maternelle : « Nous étions en tournée avec le groupe Les Parisiennes et Helena voulait tout connaître de ma vie. Elle a tout noté dans un cahier après m’avoir avoué que, gamine, elle rêvait d’être tahitienne ! » Mareva a aussi raconté à Helena son père, d’origine russe et polonaise, venu travailler à Tahiti où il a rencontré sa mère. Le couple a tenté de vivre en France juste après sa naissance, puis ils ont divorcé. Retour de Mareva en Polynésie, avec sa maman. « Je détestais partir en France pour les vacances d’été. Je m’ennuyais, je me sentais isolée. Mon père n’avait pas de famille, ils ont tous été déportés pendant la guerre. Une histoire lourde. Je ne le voyais qu’une fois par an, et on me disait « cet homme est ton père ! » Je me sentais déracinée et j’étais persuadée que Paris n’était pas pour moi, que je n’y vivrais jamais. » Sans savoir encore que, non, il ne faut jamais dire jamais, vu qu’elle est parisienne depuis presque vingt-cinq ans. Ça ne l’empêche pas de passer tous ses mois de juillet à Tahiti, sur l’île de Moorea, chez sa mère dans la maison familiale. Avec son mari depuis 2017, l’homme de télévision Arthur, et leur fille Manava née en 2015. « Elle y va depuis qu’elle a vu le jour, raconte-t-elle. Manava s’y sent comme un poisson dans l’eau. Ma fille sait compter en tahitien, connaît le nom des fleurs, a ramené des coquillages qui sont dans sa chambre à Paris. En revanche, elle ne parle tahitien qu’avec sa grand-mère, et pas avec moi. Pourquoi ? Mystère… »
Là-bas, à vingt-trois heures de vol de la métropole, Mareva Galanter devient de son propre aveu une autre, en retrouvant l’insouciance de l’adolescente élevée alors par sa mère et son beau-père, notaire sur l’île : « En famille, nous sommes collés les uns aux autres, toujours ensemble avec mes trois frères. Personne n’est ébloui par le milieu que je fréquente, ils s’en foutent ! Entre nous, il n’y a pas de règles et encore moins pas ces codes d’ici, à cause du personnage public que je suis devenu. » Pour rappel, Mareva Galanter a été élue en 1998 Miss France 1999 sous le règne de Geneviève de Fontenay. Elle est passée du jour au lendemain des bancs du lycée de Papeete à l’univers singulier des reines de beauté, un événement l’amenant à s’installer à Paris. Un choc qu’elle raconte d’ailleurs dans la chanson Paris-Tahiti donnant son nom à l’album enregistré là-bas qui sortira au mois de mai. « J’avais 18 ans et j’étais à la fois très seule et très entourée. J’ai dû m’adapter. J’ai fait comme j’ai pu, tout en étant fascinée par le panache et la puissance qu’il y avait, à l’époque, autour du titre de Miss. » Sans surprise, elle concède d’ailleurs que le concours se doit d’évoluer tout en émettant, comme tant d’autres de ses consœurs, de sérieux doutes quant à la possibilité d’être à la fois Miss France et mère de famille. Elle précise : « Je le sais désormais, on ne peut pas faire les deux. Mais, dans le fond, j’ai une relation paradoxale avec ce monde-là. Il est dorénavant très loin de moi, mais je serais Miss France toute ma vie. » Après son titre, longtemps en couple avec le créateur de mode Jean-Charles de Castelbajac, elle a souvent pris la tangente en s’orientant au-delà du job de présentatrice télé vers des territoires moins grand public, plus alternatifs. Notamment dans la chanson, où elle a collaboré avec des artistes comme Jacno, Rufus Wainwright, ou encore le collectif Nouvelle Vague : « J’ai fréquenté des milieux très critiques vis à vis des Miss. En même temps, lorsque je vais chanter à l’étranger, par exemple au Japon, je suis reçue comme une reine en raison de mon titre. Encore un paradoxe... » Lorsqu’elle est à Tahiti, comme elle le répète, toutes ces étiquettes s’envolent : « La fille que je suis devenue ici n’est pas celle que je suis là-bas. À Paris, je resterais toujours cantonnée à Miss France, mais aussi la femme d’untel parce que j’ai eu deux hommes connus dans ma vie. On n’y peut rien, c’est comme ça, il faut faire avec. » Il ne lui reste plus qu’à chanter avec style et élégance son pays, ses souvenirs, ses racines.
Cet article est à retrouver dans le Gala N°1557 disponible dans les kiosques le jeudi 13 avril 2023.
Crédits photos : ©Bertrand Noël
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