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PHOTOS – Brigitte Bardot, Patricia Kaas, Corinne Masiero… Ces stars ont témoigné sur l’avortement
Ce jeudi 28 septembre est la journée mondiale du droit à l’avortement. Un droit des femmes aussi important que fragile, sans cesse remis en question dans les pays où il est accordé, mais pour lequel anonymes comme célébrités sont prêtes et prêts à se battre. Plusieurs stars au cours de ces dernières années ont d’ailleurs brisé le tabou autour de cet acte.
« N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant ». Ce jeudi 28 septembre, journée mondiale du droit à l’avortement, les mots de Simone de Beauvoir sont plus que jamais d’actualité. Alors que la Cour suprême des États-Unis a mis fin au droit constitutionnel d’accès à l’avortement au niveau national en 2022, 49 ans après le vote de la loi Roe vs Wade, l’onde de choc provoquée partout dans le monde par cette décision retentit encore. Des millions de femmes continuent de lutter pour pouvoir disposer de leur corps sans être dans l’illégalité. Parmi elles, de nombreuses stars ont brisé le tabou de l’IVG (interruption volontaire de grossesse).
Parmi elles, Brigitte Bardot. À seulement 17 ans, l’actrice est tombée une première fois enceinte de son premier mari, Roger Vadim. Les avortements étant alors punis par la loi, c’est à Megève, en Suisse, qu’elle décide d’interrompre sa grossesse dans des conditions « déplorables ». « Les douleurs qu’elle a ressenties furent atroces. Elle est traumatisée« , écrit Pascal Louvrier dans son ouvrage Vérité BB (éditions Tohu-Bohu). Une intervention « dans des lieux glauques, sans hygiène » au cours de laquelle, BB a failli perdre la vie par manque de soin : « Comme la bête dont on brûle le cuir au fer rouge, elle garde de cette épreuve une peur panique de la maternité« . Refusant de devenir mère, Brigitte Bardot – qui tombe une seconde fois enceinte de son mari – avorte à nouveau « au fond d’un appartement ». Là encore, l’actrice frôle la mort lorsque « le saignement se transforme en hémorragie » et qu’elle fait un arrêt cardiaque sur la table d’opération. Plus tard, elle tombe enceinte une troisième fois de son second mari, l’acteur Jacques Charrier. Cette fois-ci, aucun médecin n’accepte de l’aider à mettre un terme à sa grossesse. Elle donne alors naissance à Nicolas. Ces neufs mois, elle les décrit comme « une tumeur qui s’était nourrie de moi« .
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Nadine Trintignant : « On n’avait pas un rond, pas de quoi nourrir un enfant »
En défendant le droit à l’avortement, de nombreuses femmes militent aussi contre les IVG à risque qui continuent de coûter des vies. C’est par peur qu’on la « massacre », comme ce fut le cas d’une amie pendant son adolescence, que Nadine Trintignant s’est rendue en Suisse pour avorter. Enceinte de son ex-mari Jean-Louis Trintignant, la comédienne qui n’avait pas encore eu d’enfant confie au magazine Elle en novembre 2021 : « On n’avait pas un rond, pas de quoi nourrir un enfant. (…) J’avais emprunté de l’argent à Françoise Sagan avec qui j’étais amie. Avec l’argent de Françoise, je suis partie chez un médecin à Genève ». Des années plus tard, la maman des la défunte Marie Trintignant honore sa dette : « On jouait au Poker à Saint-Tropez, Jean-Louis était un grand joueur, il gagnait un argent fou contre Françoise. Je lui ai glissé à l’oreille : ‘Ne prends pas un sou à Françoise, on lui doit de l’argent‘. Elle avait oublié. Je lui ai dit : ‘Mais si, tu te rappelles, on est allées chez le médecin – Ah oui, celui qui nous avait traitées de putes, ce n’était pas marrant !’«
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« Aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. Il suffit d’écouter les femmes », disait Simone Veil lorsqu’elle défendait la loi portant son nom à l’Assemblée nationale. Nombreuses sont celles à ne pas poursuivre une grossesse par manque de moyens ou de stabilité. En 2008, Nathalie Baye a confié dans les colonnes de Marie-Claire y avoir eu recours pour ces mêmes motifs : « La première fois, je n’avais pas 20 ans. J’étais trop jeune, c’était mon premier amoureux, on n’avait pas un rond, c’était une évidence. La seconde fois, cela a été plus douloureux. Je n’étais pas certaine de la durée de l’histoire que je vivais ». Rachida Brakni, à qui Nathalie Baye donne la réplique dans le film Les bureaux de Dieu, a fait ce même choix à 23 ans : « Complètement paumée, je ne savais pas quoi faire. Finalement j’ai pris cette décision. J’avais pris tous les rendez-vous, psy, médecin, et j’ai fait une fausse couche ».
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Corinne Masiero : « À chaque fois, c’est moi qui gérais le bazar«
Si le droit à l’avortement continue d’être politisé, ce choix n’en est pas moins intime et personnel. Quand Corinne Masiero évoque les trois avortements qu’elle a vécus, c’est pour briser un tabou. Dans une interview accordée au magazine Causette, l’actrice de Capitaine Marleau raconte que la première, elle n’avait que 15 ans et celui qui l’avait « encloquée » n’était pas là pour la soutenir : « ll m’a dit : ‘Fais comme tu veux.’ Ça m’a coupé le souffle. Moi, je subissais toute l’angoisse d’avoir un truc en moi qui risquait de grossir et de briser ma vie, sans que j’aie les moyens de l’élever ». Seule le jour de son avortement, elle a pu compter sur le soutien et l’aide d’une infirmière : « Après l’intervention, j’ai éclaté en sanglots. Je n’ai pas compris pourquoi, car c’était un soulagement« . Si elle n’a jamais regretté ses choix, l’actrice déplore le comportement des hommes et de ses partenaires : « À chaque fois, c’est moi qui gérais le bazar. J’avais de la compassion venant de mes potesses, dont certaines étaient déjà passées à la casserole. […] Les personnes de sexe masculin, ça ne leur venait même pas à l’esprit d’en parler ».
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Discrète sur sa vie privée, Tatiana Silva a pris la décision de raconter son avortement dans son livre Tout commence par soi. Lors d’un entretien accordé à Gala en septembre 2016, l’animatrice télé est revenue sur son choix d’en parler publiquement. « Ce n’est pas une décision anodine. En parler non plus. J’ai eu tout d’abord quelques craintes, mais personne ne doit juger ma vie. Et nous avons beaucoup de chance, en France d’avoir ce choix ». « Pas du tout mature » quand elle apprend qu’elle est enceinte, elle comprend au fil du temps que « l’idée d’avoir à m’occuper de quelqu’un d’autre que moi était inconcevable ». Des mots qui résonnent avec ceux de Patricia Kaas qui se livre dans son autobiographie L’Ombre de ma voix sur son désir d’enfant qu’elle ne pourra jamais avoir à cause de sa santé et sur les avortements qu’elle a subis. « Je ne me sentais pas prête pour la maternité. Je repensais à Maman, et cette famille de sept enfants. Elle s’est consacrée totalement à nous. Je ne voyais pas comment j’aurai pu assurer ma vie professionnelle et une vie familiale. Je ne savais pas ce qu’est la vie à la maison, tout le temps. Quand ça m’est arrivé, j’avais la scène – c’est là où je me libère. Et je reste persuadée que c’était important d’évoquer ces moments de ma vie… », explique-t-elle au site DHnet.
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Barbara Pravi, victime de violences médicales lors de ses IVG
Quand certaines avortent par manque de moyens ou parce qu’elles n’ont pas envie de devenir mère, d’autres le font à cause de problèmes de santé. Atteinte d’hyperfertilité, à seulement 17 ans Barbara Pravi est tombée enceinte trois fois, alors qu’elle prenait une pilule contraceptive. Dans son titre Chair, la chanteuse raconte son parcours médical et son choix de ne pas poursuivre ses grossesses, mais aussi le regard des autres et la honte qu’elle a pu ressentir. « T’as 17 ans, quasi 17 et demi. Une boule immense dans le cœur. Tu traverses la cour, t’espères croiser personne. Que ça dure pas longtemps. Une pilule puis voilà ? La honte, elle passera. T’es comme l’enfant percé que le futur remplira. Mais c’est trop tôt pour ça », chante-t-elle. Dans son texte, la jeune femme se souvient des violences médicales qu’elle a affrontées lors de ses avortements : « Barbara, vous êtes sûre ? On t’explique la vie, autour ça s’agite. Et puis y a cette phrase qu’on te jette à la gueule. Mais vous n’êtes qu’une pute, c’est ce qui arrive, bah ouais. Vous êtes pas protégée et vous serez peut-être stérile. Fallait y penser. Bien sûr que t’y as pensé ».
Comme elle, Line Papin, Adeline Blondieau, Enora Malagré, mais aussi Alyssa Milano, Line Renaud et Milla Jovovich ou encore Uma Thurman et Lady Gaga ont brisé le tabou de l’avortement. Découvrez leurs témoignages dans notre diaporama.
Crédits photos : ITAR TASS / BESTIMAGE
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À seulement 17 ans, l’actrice est tombée une première fois enceinte de son premier mari, Roger Vadim. Les avortement étant alors punis par la loi, c’est à Megève, en Suisse, qu’elle décide d’interrompre sa grossesse dans des conditions « déplorables ». « Les douleurs qu’elle a ressenties furent atroces. Elle est traumatisée », écrit Pascal Louvrier dans son ouvrage Vérité BB (éditions Tohu-Bohu). Une intervention « dans des lieux glauques, sans hygiène » au cours de laquelle, BB a failli perdre la vie par manque de soin : « Comme la bête dont on brûle le cuir au fer rouge, elle garde de cette épreuve une peur panique de la maternité ». Refusant de devenir mère, Brigitte Bardot – qui tombe une seconde fois enceinte de son moi – avorté une seconde fois, en Suisse, « au fond d’un appartement ». Là encore, l’actrice frôle la mort lorsque « le saignement se transforme en hémorragie » et qu’elle fait un arrêt cardiaque sur la table d’opération. Lorsqu’elle tombe enceinte une troisième fois de son second mari, l’acteur Jacques Charrier, aucun médecin n’accepte de l’aider à avorter. Elle donne alors naissance à Nicolas. Une grossesse qu’elle décrit comme « une tumeur qui s’était nourrie de moi ».
C’est par peur qu’on la « massacre », comme ce fut le cas d’une amie pendant son adolescence, que Nadine Trintignant s’est rendue – elle aussi – rendue en Suisse pour avorter. Enceinte de son ex-mariJean-Louis Trintignant, la comédienne qui n’avait pas encore eu d’enfant confie au magazine Elle en novembre 2021 son choix : « On n’avait pas un rond, pas de quoi nourrir un enfant. (…) J’avais emprunté de l’argent à Françoise Sagan avec qui j’étais amie. Avec l’argent de Françoise, je suis partie chez un médecin à Genève« . Des années plus tard, la maman de la défunte Marie Trintignant honore sa dette : « On jouait au Poker à Saint-Tropez, Jean-Louis était un grand joueur, il gagnait un argent fou contre Françoise. Je lui ai glissé à l’oreille : ‘Ne prends pas un sou à Françoise, on lui doit de l’argent‘. Elle avait oublié. Je lui ai dit : ‘Mais si, tu te rappelles, on est allées chez le médecin – Ah oui, celui qui nous avait traitées de putes, c’était pas marrant !’«
En 2008, Nathalie Baye a confié dans les colonnes de Marie-Maire y avoir eu recours : « La première fois, je n’avais pas 20 ans. J’étais trop jeune, c’était mon premier amoureux, on n’avait pas un rond, c’était une évidence. La seconde fois, cela a été plus douloureux. Je n’étais pas certaine de la durée de l’histoire que je vivais ». Rachida Brakni, à qui Nathalie Baye donne la réplique dans le film Les bureaux de Dieu a fait ce même choix à 23 ans : « Complètement paumée, je ne savais pas quoi faire. Finalement j’ai pris cette décision. J’avais pris tous les rendez-vous, psy, médecin, et j’ai fait une fausse-couche ».
Quand Corinne Masiero évoque les trois avortements qu’elle a vécus, c’est pour briser un tabou. Dans une interview accordée au magazine Causette, l’actrice de Capitaine Marleau raconte que la première, elle n’avait que 15 ans et celui qui l’avait « encloquée » n’était pas là pour la soutenir : « ll m’a dit : ‘Fais comme tu veux.’ Ça m’a coupé le souffle. Moi je subissais toute l’angoisse d’avoir un truc en moi qui risquait de grossir et de briser ma vie, sans que j’aie les moyens de l’élever ». Seule le jour de son avortement, elle a pu compter sur le soutien et l’aide d’une infirmière : « Après l’intervention, j’ai éclaté en sanglots. Je n’ai pas compris pourquoi, car c’était un soulagement ». Si elle n’a jamais regretté ses choix, l’actrice déplore le comportement des hommes et ses partenaires : « À chaque fois, c’est moi qui gérais le bazar. J’avais de la compassion venant de mes potesses, dont certaines étaient déjà passées à la casserole. […] Les personnes de sexe masculin, ça ne leur venait même pas à l’esprit d’en parler ».
Discrète sur sa vie privée, Tatiana Silva a pris la décision de parler de son avortement dans son livre Tout commence par soi. Lors d’un entretien accordé à Gala en septembre 2016, l’animatrice télé est revenue sur son choix d’en parler publiquement. « Ce n’est pas une décision anodine. En parler non plus. J’ai eu tout d’abord quelques craintes, mais personne ne doit juger ma vie. Et nous avons beaucoup de chance, en France d’avoir ce choix ». « Pas du tout mature » quand elle apprend qu’elle est enceinte, elle comprend au fil du temps que « l’idée d’avoir à m’occuper de quelqu’un d’autre que moi était inconcevable ».
Quand certaines avortent par manque de moyens ou parce qu’elles n’ont pas envie de devenir mère, d’autres le font à cause de problèmes de santé. Atteinte d’hypofertilité, à seulement 17 ans Barbara Pravi est tombée enceinte trois fois, alors qu’elle prenait une pilule contraceptive. Dans son titre Chair, la chanteuse raconte son parcours médical et son choix de ne pas poursuivre ses grossesses, mais aussi le regard des autres et la honte qu’elle a pu ressentir. « T’as 17 ans, quasi 17 et demi. Une boule immense dans le cœur. Tu traverses la cour, t’espères croiser personne. Que ça dure pas longtemps. Une pilule puis voilà ? La honte, elle passera. T’es comme l’enfant percé que le futur remplira. Mais c’est trop tôt pour ça », chante-t-elle. Dans son texte, la jeune femme se souvient des violences médicales qu’elle a affronté lors de ses avortements : « Barbara, vous êtes sûre ? On t’explique la vie, autour ça s’agite. Et puis y a cette phrase qu’on te jette à la gueule. Mais vous n’êtes qu’une pute, c’est ce qui arrive, bah ouais. Vous êtes pas protégée et vous serez peut-être stérile. Fallait y penser. Bien sûr que t’y as pensé ».
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