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Patricia Casini-Vitalis ("Affaire conclue") : son travail avec sa fille, sa passion pour la voiture… elle se confie – EXCLU
NTERVIEW – Patricia Casini-Vitalis est l’une des expertes d’Affaire conclue sur France 2. Celle qui a rejoint l’émission en 2018 s’est confiée à Femme Actuelle sur son parcours, sa famille et ses multiples passions.
- Sophie Davant
Toujours souriante, passionnée par son métier, comme la plupart de ses confrères, Patricia Casini-Vitalis est l’une des commissaires-priseurs d’Affaire Conclue sur France 2. L’experte a accordé une interview à Femme Actuelle dans laquelle elle revient sur son parcours dans un métier où la présence féminine est plutôt rare, sur son mari et ses filles et sur sa passion pour le sport.
Comment avez-vous été recrutée dans l’émission Affaire conclue ?
Patricia Casini-Vitalis : Il y a trois ans, une casteuse de l’émission est venue me poser des questions sur mon métier. Elle a transmis la vidéo à la Warner, qui produit d’Affaire conclue. Ils m’ont contactée la semaine suivante pour commencer les tournages.
Quels sont vos liens avec les différents experts ?
P. C.-V. : On forme une équipe vraiment très soudée. J’en connaissais certains, puisque, par exemple, nous étions dans la même chambre professionnelle avec Jérôme Duvillard. On se connait de très longue date. Je connaissais déjà beaucoup de confrères, comme Delphine Fremaux-Lejeune. Ça n’a fait que renforcer nos liens d’amitié. Nous aimons tous communiquer notre savoir. Nous avons tous ce côté didactique. Ma maman était professeure d’anglais et de littérature. Je crois que ça m’a marqué.
Avez-vous plus d’affinités avec l’un des experts en particulier ?
P. C.-V. : C’est plutôt une affinité générationnelle, mais j’aime beaucoup Harold Hessel, le pilier de l’émission, ainsi que Marie Renoir qui est toute nouvelle et Diem Crenais. Ils sont tous adorables. Nous appartenons à une petite profession où nous sommes à la fois confrères et concurrents. Nous nous apprécions mutuellement mais je ne les vois pas en dehors du métier.
« Si je ne faisais plus l’émission, je continuerais de voir Sophie Davant«
Quelles sont vos relations avec Sophie Davant ?
P. C.-V. : Là, ça a été un véritable coup de cœur. C’est vraiment une amie. On ne se voit que très peu en dehors. Ça nous est arrivé, mais nous avons des emplois du temps de folie. C’est vraiment quelqu’un que j’aurais plaisir à continuer de voir si je ne faisais plus l’émission. Elle a des yeux pétillants d’intelligence et de bienveillance. C’est une belle personne. Elle a un vrai talent. Elle n’est pas là pour rien.
Parlons un peu de vous. Quel âge avez-vous ?
P. C.-V. : On va dire que dans ma tête j’ai 50 ans, ça c’est sûr ! Et dans mon caractère, j’ai 50 ans… voire 30. C’est tout ce que je vous dirai, je n’en dirai pas plus (rires)
D’où venez-vous ?
P. C.-V. : Pour remonter aux sources, j’ai des origines italiennes, plus précisément de Toscane, d’où mon nom Casini. Et aussi espagnoles par ma mère, d’origine catalane. Après avoir beaucoup voyagé avec mes parents, je suis arrivée à Cannes à l’âge de 13 ans.
Quel est votre parcours ?
P. C.-V. : J’ai été admise à Sciences Po très jeune, à 16 ans, mais ça ne m’intéressait pas. J’ai finalement passé une maîtrise de droit à Nice. Un beau jour, par hasard, alors que j’étais stagiaire mandataire judiciaire, j’ai rencontré un commissaire-priseur à Avignon. Il cherchait un stagiaire et m’a proposé de travailler avec lui. J’ai accepté et je suis entrée en stage chez lui, un peu comme au théâtre, pour voir. Et j’y suis restée. J’ai eu mes examens de commissaire-priseur. À l’époque, nos instances professionnelles se chargeaient de nous former pendant trois ans, lors de stage professionnel chez nos confrères, après avoir eu nos diplômes juridiques. On passait ensuite un examen, une partie sur l’histoire des Arts et, une autre partie sur toutes les matières liées à la procédure. Ce qui m’a permis d’exercer en tant que commissaire-priseur judiciaire. Nous ne sommes que très peu dans l’émission. Je crois qu’il y a Yves Cosqueric et Jérôme Duvillard.
Cela vous amène à faire d’autres tâches ?
P. C.-V. : D’abord, nous sommes des officiers ministériels, donc nous faisons du service public. Nous sommes chargés d’estimer les biens des sociétés en liquidation judiciaire et de vendre leurs actifs. Nous pouvons également être appelés à vendre les biens saisis aux personnes privées. Nous nous occupons aussi des tutelles, nous travaillons régulièrement avec les tribunaux. Nous essayons de retirer le maximum d’argent de tous ces biens pour rembourser le plus de dettes possibles, ou bien pour permettre à toutes ces personnes qui sont sous tutelle d’avoir le plus d’argent possible pour joindre les deux bouts. On le fait vraiment avec eux.
« Mes parents avaient une conscience importante de la famille«
Vous êtes finalement arrivée par hasard au métier de commissaire-priseur. Aviez-vous déjà ce goût pour l’art ?
P. C.-V. : Oui, ma mère a été antiquaire. Lorsque nous sommes rentrés en France, elle n’a pas pu avoir de mutation à Cannes où exerçait mon père. Elle a arrêté l’enseignement et s’est associée dans une boutique d’antiquaire. Donc j’ai trempée dans ce bain depuis l’âge de 14 ans. C’est la raison pour laquelle le commissaire-priseur avec lequel j’avais voyagé en train m’avait dit : « Vous semblez connaître beaucoup de choses pour une juriste« .
Quelle profession exerçait votre père ?
P. C.-V. : Il travaillait chez Renault. Il vendait des voitures et des camions. Il a été muté plusieurs fois. Il était chargé de faire la promotion de telle ou telle voiture. Par exemple, à Madagascar, il faisait la promotion de la 4L. Ensuite, il a fait la même chose en Italie, puis au Kenya, au Maroc, à Alger où je suis née… Il a beaucoup voyagé. Il nous emmenait à chaque fois. Mes parents avaient une conscience importante de la famille. Même lorsque mon père n’était muté que pour quatre ou six mois, nous partions tous les quatre avec mon frère de cinq ans mon cadet. J’ai dû changer plusieurs fois d’école.
Comment avez-vous rencontré votre mari ?
P. C.-V. : Comme tous nos cours artistiques se déroulaient à l’école du Louvre, il fallait être à Paris. J’ai rencontré mon mari, Jacques Vitalis, chez des amis à l’occasion de mes stages. Il a été PDG pendant 25 ans d’une société cotée en bourse. À la naissance de ma fille, j’ai commencé à chercher une étude pour pouvoir exercer. Comme je n’avais pas les moyens de m’installer à Paris, car racheter une étude était extrêmement cher, j’ai dû prendre un compas et tourner autour de la Capitale pour trouver un endroit pas loin. C’est tombé sur Châlons-en-Champagne. Ma fille avait 2 ans. Cela m’a permis de mener de front ma vie familiale, les trajets et mon travail. À un moment donné, j’étais enceinte de ma deuxième fille, je n’arrivais plus à monter les escaliers du métro. Mon mari m’a alors dit qu’on allait faire l’inverse. Nous nous sommes installés à Châlons et c’est lui qui faisait les allers-retours en train sur Paris.
« C’est une profession qui est toujours très masculine«
Comment s’est passée votre recherche d’étude ?
P. C.-V. : Ce n’était pas très facile. À l’époque, il y avait très peu de femmes commissaires-priseuses. Nous étions à peine une quarantaine en France. J’ai essuyé de nombreux refus. On m’a, par exemple, répondu : « Ma femme ne supporterait pas que je m’associe avec une autre femme« . Un autre confrère m’a dit que ça le gênait pour la réputation de l’étude que je sois une femme. C’est une profession qui est toujours très masculine mais cela progresse doucement. À Drouot, où je suis actuellement l’une des actionnaires, il y a à peine dix/douze femmes patrons.
Vous travaillez maintenant à Paris avec votre fille Lorenza. Est-ce vous qui lui avez donné le goût du métier de commissaire-priseur ?
P. C.-V. : J’espère bien ! (rires). À l’âge de six ans, elle essayait déjà les bijoux avant qu’ils ne soient présentés au public lors d’une vente. Elle était passionnée. C’était inscrit dans ses gênes, avec une grand-mère antiquaire et une mère commissaire-priseuse ! C’est mon associée maintenant.
Est-ce difficile de travailler avec sa fille ?
P. C.-V. : Elle a fait son stage chez un autre commissaire-priseur, mais c’est vrai que ce n’est pas facile. Je pense que c’est plus difficile de pousser à l’ombre de sa mère mais aujourd’hui, elle a pris ses marques. Elle sait que nous sommes dans le même bateau et que je ne suis pas éternelle. Je lui laisserai la place.
Vous avez une autre fille ?
P. C.-V. : C’est ma fille aînée. Elle travaillait avec moi. Depuis, elle a un compagnon et ils ont une fille de 4 ans qui s’appelle Adèle. Maintenant, elle travaille chez un notaire à Châlons-en-Champagne.
« Depuis trois ans, tout le monde m’appelle Patricia«
Votre participation à l’émission a-t-elle eu des conséquences sur votre activité professionnelle ?
P. C.-V. : Oui, il y a une certaine notoriété qui fait qu’il y a un lien de proximité et de confiance qui s’établit immédiatement. Pendant toute ma carrière, j’ai été appelée « Maître« , et là, depuis trois ans, tout le monde m’appelle Patricia.
En 2019, on a vu une séquence où vous avez cassé accidentellement deux petits verres à liqueur. Ce genre d’incident vous arrive-t-il parfois ?
P. C.-V. : C’était la première et unique fois de ma carrière. Normalement, dans une cave à liqueur, les petits verres qui sont dans la cave ne peuvent pas tomber parce qu’ils sont bien accrochés. Mais là, il y avait des copies à l’intérieur qui ne tenaient pas correctement. Ce n’est pas supposé tomber car ça sert à être transporté pour pique-niquer. C’était complètement dépareillé.
En février, les téléspectateurs ont pu voir votre émotion face à un buste en marbre. Est-ce la rareté de l’objet qui vous a fait pleurer ?
P. C.-V. : Oui, il y a des objets qui sont rares mais c’est surtout la qualité d’exécution qui est magnifique. On se projette toujours à l’époque de l’artisan, dans le XVIIIe ou le XIXe siècle, avec toutes ces personnes qui n’avaient pas de fraise électrique. Aujourd’hui, le marbre artistique se travaille à la fraise. Avant, c’était vraiment avec le petit burin. Quel talent ! J’ai la chair de poule quand je vois un bel objet. Parfois, ça m’arrive d’avoir les larmes aux yeux. Dans les musées, je regarde et je pleure (rires).
Avec le succès de l’émission, constatez-vous une évolution du type d’objets qui sont présentés ?
P. C.-V. : C’est très net ! C’est bien, mais je trouve qu’il est important de faire comprendre l’art aux gens à partir de petites choses. Il ne faudrait pas que, dans Affaire conclue, il y ait une déviance qui fasse qu’on parte uniquement vers des objets de grand luxe. Sinon on se couperait d’une grande partie de notre public.
À part votre goût pour la brocante, avez-vous d’autres passions ?
P. C.-V. : Oh là, tellement nombreuses que mon mari a du mal à le supporter ! Je suis issue d’une famille de sportifs. Très tôt, j’ai nagé, j’ai fait beaucoup de plongées sous-marine. J’ai mon permis bateau depuis l’âge de 18 ans. J’aime piloter des avions, la technique, la musique romantique et contemporaine. J’ai aussi fait des rallyes voiture quand j’étais étudiante. Mon père m’a donné très tôt le virus de la voiture. Très franchement, je dis ça à tous les garçons de la planète, je conduis beaucoup mieux qu’un nombre très important de conducteurs mâles ! (rires).
Vos cheveux courts, c’est votre petit signe distinctif ?
P. C.-V. : J’ai eu les cheveux très longs jusqu’à l’âge de quatorze ans. Et après une maladie qui a duré six mois, j’ai dû les couper pour pouvoir en prendre soin, comme j’étais alitée. Après, ils ont été un peu longs mais très vite, à la fac, j’ai tout recoupé court. Depuis, j’ai toujours gardé cette coupe !
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