Olivier Duhamel : Aurélie Filippetti fait un parallèle avec l’affaire DSK

Enseignante à Sciences Po Paris, Aurélie Filippetti avait eu connaissance des accusations d’inceste à l’encontre d’Olivier Duhamel. Dans les colonnes de Libération, l’ex-ministre de la culture ose un parallèle entre l’affaire Olivier Duhamel et l’affaire DSK.

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  1. Aurélie Filippetti

  2. Olivier Duhamel

  3. Camille Kouchner

« Ça me rappelle un peu ce qui s‘était passé avec DSK en 2011 : finalement, beaucoup de gens savaient qu’il avait des pratiques outrageantes vis-à-vis des femmes mais considéraient que ce n’était pas grave« , se désole Aurélie Filippetti, en évoquant l’affaire Olivier Duhamel. L’ancienne ministre fait ce parallèle ce jeudi 11 février dans Libération leur attribuant de commun que tout était « dit mais pas entendu ». « Parce que pendant très longtemps, il y a eu une chose qui consistait à dire ‘s’il n’y a pas de plainte, tout ça n’existe pas et ce n’est pas grave’« , explique-t-elle.

Aurélie Filippetti, enseignante à Sciences Po Paris, a eu connaissance dès 2018 des accusations d’inceste qui pesaient sur Olivier Duhamel. L’ex-ministre de la culture avait alors mis au courant Frédéric Mion, directeur de l’IEP, des agissements du politologue. Celui qui a démissionné ce mardi 9 février n’avait alors pris aucune mesure. Puis, il y a eu la sortie de La Familia grande paru aux éditions du Seuil, dans lequel Camille Kouchner sort du silence et révèle comment son beau-père, le célèbre politologue Olivier Duhamel, a violé à plusieurs reprises son frère jumeau à la fin des années 80. Frédéric Mion a tout d’abord nié être au courant des accusations, avant de rétropédaler expliquant ne « pas avoir réagi après avoir été contacté par cette enseignante ». Aurélie Filippetti avait alors déclaré, émue, au micro de RTL qu’elle aurait néanmoins « peut-être dû faire plus, mais j’ai fait ce que je pensais être le plus juste. J’ai fait mon devoir comme citoyenne, femme, mère, enseignante ».

« Il manque encore trop de certitude »

Si la parole s’est aujourd’hui libérée, « il manque encore trop de certitude pour celui qui parle que cette parole soit entendue et suivie d’actions« , précise Aurélie Filippetti. Et cela même dans le cas où la victime ne souhaiterait pas porter plainte. Quant au cas Sciences Po, alors que tous les IEP sont touchés par des scandales de viols et agressions sexuelles sous le hashtag #SciencesPorcs, l’enseignante estime qu’il faut sans doute une refonte. Les démissions n’étaient pas suffisantes pour changer fondamentalement les choses.

Crédits photos : DOMINIQUE JACOVIDES / BESTIMAGE

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