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Nicolas Bedos raconte comment il a aidé son père Guy Bedos à mourir
Dans un long texte poignant qu’il a lui même écrit et publié dans L’Obs mercredi 12 mai 2021, Nicolas Bedos se livre sur la mort de son père, le grand comédien Guy Bedos, défenseur de l’euthanasie et que sa famille a aidé à mourir dans la dignité.
- Nicolas Bedos
- Guy Bedos
Le 28 mai 2020, alors que la France est plongée dans un confinement total, disparaît un véritable monument du cinéma français. Guy Bedos s’éteint dans son lit à l’âge de 85 ans entouré de ses proches, notamment son fils Nicolas Bedos, qui poussera un retentissant coup de gueule sur Instagram au sujet des mesures sanitaires, vivement condamné par le ministre de la Santé Olivier Véran. Depuis des années, Guy Bedos était un fervent défenseur de l’euthanasie, encore illégale en France, et était d’ailleurs membre du comité d’honneur de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité présidée par Jean-Luc Romero. Une euthanasie à laquelle sa famille aura finalement eu recours, comme l’explique mercredi 12 mai 2021 Nicolas Bedos.
Un parcours du combattant
Dans un long texte de sa main publié par L’Obs, le comédien et réalisateur se livre à cœur ouvert sur la fin de vie de son père : « Avril 2020. Il a du mal à respirer. Il ne mange plus depuis des semaines, la maladie, le confinement, la confusion. (…) Ma mère, à bout de nerfs et de vigilance, est extirpée de son demi-sommeil par des cris. Tant bien que mal, elle le soulève, le rassure, le borde. Elle déteste le ramasser. Elle déteste le voir détester qu’elle le ramasse, supporter ce regard où se mélangent toujours la détresse et l’orgueil » écrit-il. Face à cette situation désespérée, ses proches décident de l’accompagner en douceur vers la fin, et le comédien partage un moment bouleversant avec son père lorsqu’il lui demande si il veut en finir : « Il me répond par un silence, balancé droit dans les yeux. Nous en sommes réduits à traduire ce qu’il ne dit plus » raconte-t-il.
« Acheter la mort de l’homme que j’aime le plus au monde »
Nicolas Bedos se retrouve donc chargé de mettre fin aux jours de son père. Sauf que le médecin ami de Guy Bedos censé s’en charger ne répond pas à ses sollicitations, et le réalisateur de 42 ans est forcé de trouver une alternative. Un autre médecin envoie une ordonnance de Rivotril, médicament antiépileptique souvent utilisé pour l’euthanasie, et Nicolas Bedos fait mine de souffrir d’insomnies chroniques pour se le faire prescrire. « Je me revois sur mon scooter, me rendant à la pharmacie pour acheter la mort de l’homme que j’aime le plus au monde » écrit-il. « La nuit suivante sera la dernière. Longue. Bouleversante. Le lendemain, le flacon est plein. Mon père n’en a pas eu besoin pour offrir à son médecin l’état somnolent apparemment nécessaire à une intervention – qui eut lieu vers 17 heures » conclut le comédien, qui aura donc pu offrir à son père la fin qu’il souhaitait.
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