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Mort d’Elizabeth II, un an déjà : revivez heure par heure la tragique journée du décès de la reine
Le 8 septembre 2022, la reine Elizabeth II d’Angleterre s’éteignait à 96 ans, après 70 ans de règne. Témoin privilégié du siècle, elle laissera les Britanniques éplorés au crépuscule d’une bouleversante journée d’été.
Une journée historique. En ce matin du 8 septembre 2022, Liz Truss est un peu stressée : la nouvelle Première ministre du Royaume-Uni, nommée il y a seulement deux jours par la reine Elizabeth II au château de Balmoral (Écosse), s’apprête à présenter au Parlement un plan d’aide massif pour les ménages et les entreprises face à l’envolée des coûts de l’énergie. Ses débuts sont très critiqués par les travaillistes qui ne l’épargnent pas.
Difficile donc, à l’aube de ce deuxième jour en poste, de trouver la sérénité en relisant ce discours dans son bureau de Downing Street, l’allocution étant prévue pour 11 h 30. Deux heures plus tôt, le secrétaire du cabinet, Simon Case, informe Liz Truss d’une grave nouvelle qui va bouleverser sa journée et le cours de l’Histoire : la reine est dans un état critique, « c’est une question d’heures, pas de jours », lui apprend-il. En clair, Elizabeth II d’Angleterre est mourante : elle ne passera pas la journée.
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Charles et Camilla regagnent Balmoral en urgence
En Écosse, à Dumfries House, au sud de Glasgow, la soirée du 7 septembre est festive. Le prince Charles sait sa mère entre de bonnes mains à Balmoral, avec sa sœur Anne. Il profite de son dîner avec quelques invités dont le médiatique jardinier Alan Titchmarsh qui racontera dans Hello ! : « Nous n’avons jamais eu l’impression que quelque chose n’allait pas. (…) C’est un moment dans l’Histoire que je n’oublierai jamais ».
Le futur roi s’apprête effectivement à vivre sa dernière nuit de prince héritier. Le 8 septembre au matin, la décision est prise : au vu des dernières informations livrées par le médecin de la reine, il vaut mieux partir à son chevet. Camilla devait enregistrer une interview avec Jenna Bush, fille de l’ancien président américain, mais tout est annulé. De bon matin, le prince Charles et Camilla sont installés dans un hélicoptère, direction Balmoral, à 240 kilomètres de là.
“Les médecins de la reine sont préoccupés par la santé de Sa Majesté”
À Downing Street, on s’affole calmement. Une collaboratrice est dépêchée au domicile de la Première ministre pour lui rapporter une robe noire. En coulisses, on annule aussi la réunion téléphonique prévue avec Emmanuel Macron le soir même. Si Liz Truss réussit à masquer sa nervosité pendant son allocution, un indice va pourtant éveiller la curiosité de tous les députés dans la Chambre des communes : vers 12 h 30, après s’être rassise, la Première ministre se voit confier un petit papier par le ministre Nadhim Zahawi sur lequel est inscrit un message l’informant de la détérioration rapide de la santé de la souveraine. Un frisson parcourt la Chambre des Communes. À 12 h 32, un communiqué inhabituel provenant de Buckingham Palace tombe :
« Après une nouvelle évaluation ce matin, les médecins de la reine sont préoccupés pour la santé de Sa Majesté et ont recommandé qu’elle reste sous surveillance médicale. La reine est confortable et à Balmoral ».
https://youtube.com/watch?v=qPRHorBaYlU%3Frel%3D0%26showinfo%3D1
William part en retard, Harry tente d’imposer Meghan… la course contre la montre pour rejoindre Balmoral tourne à l’imbroglio général
Ce communiqué incongru est surtout destiné à prévenir les journalistes de l’urgence de la situation : les députés aussi ont compris et se ruent déjà sur les stocks de cravates noires autour du Parlement. Un point complique la donne pour les courtiers : la reine meurt loin de Londres, l’un des scénarios les plus compliqués envisagés par l’opération London Bridge. Il faut une puissante logistique pour que la famille proche puisse se réunir, ce qui n’aurait pas été nécessaire si la reine avait rendu son dernier souffle dans la capitale.
À 800 kilomètres du lit de la reine, William et Kate Middleton ont déposé George, Charlotte et Louis à l’école Lambrook pour leur premier jour de classe dans ce nouvel établissement. Lorsque Charles prévient son fils aîné que sa grand-mère n’a plus que quelques heures à vivre, un avion de la Royal Air Force se tient immédiatement à sa disposition pour décoller à 13 h 30. Sa femme, elle, reste à Windsor afin d’aller chercher ses enfants à l’école et leur annoncer la nouvelle avant que les médias ne le fassent. Le prince William décolle finalement avec une heure de retard, à 14 h 39, accompagné d’Andrew, Edward et de sa femme Sophie.
#QueenElizabeth UPDATE: Kate Middleton picks up George, Charlotte & Louis from school as Prince William rushes to Balmoral to be with the Queen. They recently relocated from London to Windsor.
📸 Credit: Jon Bond pic.twitter.com/qg1mu3YP8z
Le prince Harry, à Londres ce jour-là, ne sait comment gérer l’appel qu’il vient de recevoir de son père. Dévasté par la nouvelle, il envoie un texto à William mais son frère, avec qui il est en froid, ne lui répond pas. Vers 13 h 50, les Sussex font savoir qu’ils sont eux aussi en route. Mais aussitôt, c’est la douche froide : Charles III, furieux, rappelle son cadet pour lui expliquer que Meghan n’est pas la bienvenue. Le ton monte et Harry lance un « Ne parlez plus jamais de ma femme ainsi ! » à son père. Charles III explique à son fils que l’équation est simple : si Kate ne vient pas, Meghan ne vient pas. Penauds, les Sussex abdiquent et préviennent la presse vers 16h30 que Meghan ne sera pas là. Ayant raté l’avion de son frère suite à l’imbroglio, Harry trouve enfin un jet privé qui ne décollera qu’à 17h35, bien après le décès de la reine d’Angleterre.
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Une longue attente commence : le monde est suspendu à la BBC
Les médias comprennent ce qu’il est en train de se passer et la BBC décide d’interrompre ses programmes cinq minutes après la publication du communiqué de Buckingham Palace, non sans une belle frayeur : le présentateur vedette de la chaîne, Huw Edwards est injoignable, s’étant fait voler son portable la veille. Après quelques péripéties, Huw Edwards, cravate noire et costume noir, est à l’antenne, comme prévu par le protocole. Sans autre information à délivrer aux téléspectateurs que le communiqué de la mi-journée.
Alastair Stewart slams #Bbc over Huw Edwards’ ‘misjudged’ black tie before Queen’s death announcedhttps://t.co/8bZyI0MMyQ#QueenElizabethII #Tv pic.twitter.com/nOQP2RjSIG
Alors que la course est lancée dans le ciel et sur les ondes, la reine Elizabeth II d’Angleterre rend son dernier souffle à 15h10, entourée de son fils Charles, désormais roi, de sa fille Anne ainsi que du docteur James Glass, probablement des suites d’un cancer de la moelle osseuse. En atterrissant à 15h50 à l’aéroport d’Aberdeen, William, Andrew, Edward et Sophie ont raté de peu les derniers instants de la reine mais ont été informés de son décès en vol. Le prince Harry, lui, n’a pas encore décollé. Le roi Charles III et sa famille se retirent à Birkhall sur le domaine de Balmoral. La princesse Anne, elle, veille le corps de sa mère au château.
En dehors des proches de la reine, personne ne sait rien. À Londres, la tragique nouvelle se répand mais seulement dans les hautes sphères : Liz Truss est prévenue à 16h30 et s’attelle à la rédaction d’un discours. Elle appelle également Charles III pour lui présenter ses condoléances. Devant Buckingham Palace, les badauds affluent sous la pluie, ne quittant pas leurs portables. Aucune information ne filtre à travers les grilles déjà ornées de fleurs. Autour de 17h30, un splendide double arc-en-ciel lévite au-dessus de Buckingham Palace…
La reine est morte, God save the king
Après quatre heures de direct, à 18h31, la BBC diffuse un gros plan du drapeau national flottant au-dessus de Buckingham Palace : il est baissé. Huw Edwards est sommé de prononcer la phrase qu’il a tant répété lors des exercices liés à l’opération London Bridge. Dans son oreille, il entend : « Le communiqué est là. Prends ton temps. Fais comme tu le sens. Ne te précipite pas ». Après une inspiration et dans une infinie tristesse, il prévient le monde :
« La reine est morte paisiblement à Balmoral cet après-midi. Le roi et la reine consort resteront à Balmoral ce soir et retourneront à Londres demain »
The Queen died peacefully at Balmoral this afternoon.
The King and The Queen Consort will remain at Balmoral this evening and will return to London tomorrow. pic.twitter.com/VfxpXro22W
Pendant que le monde encaisse la nouvelle, Harry est perdu dans ses rêveries à bord du jet qui l’emmène en Écosse. Le prince repense en vol à sa dernière conversation avec sa grand-mère adorée, quatre jours plus tôt. Selon ce qu’il raconte dans ses mémoires, c’est au moment de l’atterrissage, peu après 18h30, qu’il apprend le décès de sa grand-mère, après la planète entière. Meghan lui envoie un texto : « Appelle-moi quand tu vois ce message ». Harry n’a pas besoin d’appeler : « J’ai regardé le site de la BBC. Ma grand-mère était morte. Mon père était roi », écrit-il dans Le Suppléant (éd. Fayard).
Secoué, le prince Harry noue une cravate noire et saute dans la voiture avec chauffeur. Accueilli par la princesse Anne à Balmoral, il accède à la chambre où repose le corps de la reine et peut enfin murmurer quelques mots d’amour à sa grand-mère : seuls ceux qui ont perdu un parent avant un grand-parent savent à quel point il est poignant de dire adieu à celui ou celle qui avait rempli la place vacante avec tendresse.
“Keep calm and carry on”
Le soir même, le roi Charles III adresse un message à la nation et au monde entier : « La mort de ma mère adorée, sa majesté la reine, est un moment de grande tristesse pour moi et tous les membres de ma famille », écrit-il dans ce texte. « Nous pleurons profondément le décès d’une souveraine chérie et d’une mère très aimée ». Charles III et Camilla sont désormais à la tête de la famille royale. Pas une seconde à perdre pour la monarchie : les Britanniques vont porter le deuil mais accueillir avec chaleur leur nouveau monarque. La reine Elizabeth II sera pleurée à la hauteur de la loyauté avec laquelle elle a servi son pays. Comme elle l’avait elle-même expliqué aux Britanniques après les attentats du 11 septembre 2001 : « Le chagrin est le prix que nous payons pour l’amour ». Indeed ma’am.
Crédits photos : Getty Images
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PHOTOS – Elizabeth II : de la princesse à la reine d’Angleterre, retour sur sa vie en images
Pour rappel, Elizabeth II est née le 21 avril 1926 à Londres. Fille de George VI, elle est à l’époque troisième dans l’ordre de succession au trône, après son oncle et son père.
Quatre ans après sa naissance, la petite Elizabeth accueille une petite soeur, prénommée Margaret, avec laquelle elle va nouer des liens très forts durant l’enfance.
Elizabeth II, qui n’est encore qu’une princesse à l’époque, va être éduquée à la maison, avec sa cadette, par sa mère et sa gouvernante Marion Crawford. Son enfance est certes heureuse, mais stricte.
Dès son plus jeune âge, la princesse Elizabeth va apprendre l’histoire, la géographie ou encore la littérature. C’est aussi durant cette période qu’elle commence à parler français. Sa grand-mère, la reine Mary, est très attachée à l’éducation de ses petites-filles.
Le 12 mai 1937, l’Angleterre a le regard tourné sur le couronnement de George VI qui se déroule en l’abbaye de Westminster. En effet, après la mort de son père George V et l’abdication de son frère Edouard VIII – qui a préféré l’amour à la monarchie – c’est le père d’Elizabeth II qui est propulsé sur le trône. Elizabeth devient quant à elle héritière de la Couronne.
La princesse Elizabeth n’a que 14 ans lorsqu’elle prononce son premier discours, sur les ondes de BBC, depuis le château de Windsor. En pleine Seconde Guerre mondiale, la soeur de Margaret s’adresse aux enfants britanniques évacués à l’étranger. « Nous savons, chacun de nous, qu’à la fin, tout ira bien, car Dieu prendra soin de nous et nous donnera la victoire et la paix. Et quand la paix viendra, souvenez-vous que ce sera à nous, les enfants d’aujourd’hui, de faire du monde de demain un endroit meilleur et plus heureux« , déclare l’adolescente dans des paroles qui resteront gravées dans les mémoires.
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