Mort de Marie-France Pisier, une amie sème le trouble : « Elle savait beaucoup plus de choses qu’elle n’en a dites »

Plus d’un mois après les révélations de Camille Kouchner, L’Obs a enquêté sur le décès de Marie-France Pisier, dont le corps a été retrouvé dans d’étranges circonstances dans sa propriété de Saint-Cyr-sur-Mer, en avril 2011.

A propos de

  1. Marie-France Pisier

  2. Olivier Duhamel

  3. Camille Kouchner

Depuis plusieurs semaines, l’affaire Olivier Duhamel inonde les journaux et les chaînes télévisés. Dans son livre La Familia grande, Camille Kouchner accuse le politologue d’avoir abusé de son frère jumeau alors qu’il était un jeune adolescent. Un ouvrage choc, dans lequel elle tente de décrypter le mécanisme de l’omerta autour l’inceste. Elle y évoque également le décès de sa tante, Marie-France Pisier, survenu en 2011, dans son domicile de Saint-Cyr-sur-Mer (Var). Quel lien entre la mort étrange de l’actrice et les révélations de Camille Kouchner ? C’est à cette question que tente de répondre L’Obs, qui a eu accès à l’enquête préliminaire conduite sous la direction du parquet de Toulon entre 2011 et 2012, après la disparition de la comédienne.

Le 24 avril 2011, le corps de Marie-France Pisier est retrouvé sans vie aux premières heures du matin, dans sa piscine, enchevêtré dans une lourde chaise en fer forgé. Il est découvert par l’époux de l’actrice, Thierry Funck-Brentano. Qu’est-il arrivé cette nuit-là ? Tous les scénarios ont été étudiés par les gendarmes, qui ont préféré orienter leurs conclusions vers un possible suicide. Dix ans plus tard, les circonstances de sa mort continuent d’interroger, et le livre de Camille Kouchner a relancé, malgré lui, les spéculations autour de son décès.

Une mort liée au drame de la famille Kouchner-Pisier ?

Car trois ans avant la date fatale, Marie-France Pisier a appris l’inceste qu’aurait commis Olivier Duhamel. Et contrairement à sa soeur, Evelyne Pisier, elle refuse de se taire, et raconte autour d’elle ce qu’a subi son neveu, quitte à se brouiller avec une partie de son entourage. Au sein de la famille, les versions diffèrent. Serait-ce un suicide lié à ce secret, qui l’avait tant éloigné de sa soeur chérie ? Un assassinat, comme d’autres de ses amis le croiraient ? Ou un simple accident ? Ses deux enfants l’assurent aux enquêteurs : Marie-France Pisier ne se serait jamais donnée la mort, traumatisée par le suicide de ses deux parents.

Pendant longtemps, la famille de l’actrice préfère ne pas évoquer l’inceste à la gendarmerie. C’est l’une de ses amies, Marie Jaoul de Poncheville qui brisera le silence sur le sujet. Interrogée par L’Obs, elle revient sur les derniers instants (tristes) de Marie-France Pisier. « Elle était désespérée d’être la seule à vouloir que cette histoire soit dite, la seule à vouloir que ‘Victor’ dépose plainte. Elle souffrait de l’indifférence de ses proches », révèle-t-elle auprès de nos confrères. « Elle savait beaucoup plus de choses qu’elle n’en a dites. »

« Si jamais il m’arrive quelque chose, vous êtes mes soldats »

Que savait Marie-France Pisier ? C’est l’un des nombreux mystères qui demeurent. L’actrice de L’Amour en fuite avait confié cette phrase énigmatique à ses proches : « Si jamais il m’arrive quelque chose, vous êtes mes soldats. » Un mot d’ordre qu’a tenté d’honorer Marie Jaoul de Poncheville en allant à la brigade des mineurs en novembre 2011. « J’ai été très mal reçue , j’avais l’impression qu’ils s’en foutaient », se souvient-elle. La victime, « Victor », refusera de porter plainte dans un premier temps.

Les obsèques de l’actrice au printemps 2011 laissent également un goût amer à ses amis. Ces derniers s’indignent de voir son cercueil enterré dans le caveau des Duhamel/Funck-Brentano (le mari de Marie-France Pisier, Thierry Funck-Brentano, est le cousin d’Olivier Duhamel). Un autre psychodrame éclate : la réception devait avoir lieu dans la propriété d’Olivier Duhamel. Sous la pression des invités, l’événement est déplacé à Saint-Cyr-sur-Mer. De son côté, le politologue fait profil bas, comme le raconte L’Obs. Durant l’inhumation, Olivier Duhamel se tient à l’entrée du cimetière, à l’écart. « On aurait dit qu’il se cachait », estime Marie Jaoul de Poncheville. Une décennie plus tard, la colère de Marie-France Pisier a semble-t-il transpercé les pierres de sa tombe.

Crédits photos : JAEGLE STEPHANE / BESTIMAGE

Autour de

Source: Lire L’Article Complet