Mazarine Pingeot et le cancer de François Mitterrand : comment on lui a annoncé

Longtemps resté secret pour les Français, le cancer de François Mitterrand l’a aussi été dans son cercle le plus proche. Sa fille Mazarine Pingeot ne l’a ainsi appris que des années plus tard, comme elle le raconte à l’occasion des 40 ans de l’élection de son père à l’Elysée.

A propos de


  1. Mazarine Pingeot


  2. François Mitterrand

Son existence n’a pas été le seul secret de la Mitterrandie. Comme tous les Français, qui l’ont élu président lors de l’historique 10 mai 1981, Mazarine Pingeot a ignoré pendant des années les problèmes de santé de son illustre père. L’homme souffre pourtant d’un cancer de la prostate diagnostiqué à peine six mois après son arrivée à l’Elysée. Faut-il en parler à Mazarine ? A cette question, François Mitterrand et Anne Pingeot, la maman, répondent non. Pour protéger la jeune fille, à l’époque cachée aux Français.

Si son demi-frère Gilbert, fils de Danielle Mitterrand, comprend tout durant l’été 1987, mettant ainsi fin à des années de suspicion autour de ce qui était appelé une « sciatique » à la maison, Mazarine doit attendre 1992. Au cours d’un voyage au Mexique avec son petit copain d’alors, elle reçoit un appel de sa maman. Elle lui parle d’une opération, suite à laquelle le mal deviendra officiel pour l’opinion publique. « Ah bon, mais qu’est-ce qu’il s’est passé ?« , l’interroge celle qui avait été « super mal toute la journée » avant le coup de téléphone. Pressentiment ? « Je l’avais ressenti, comme si on était reliés« , estime-t-elle aujourd’hui dans L’Obs.

Elle l’a « toujours su »

La vérité, c’est que Mazarine Pingeot a cette sensation depuis bien longtemps : « Je l’ai appris tard, mais en réalité, j’ai toujours vu mon père prendre des pilules« . Ayant grandi dans l’ombre d’un père au rapport singulier avec la mort, croyant aux « forces de l’esprit« , l’écrivaine et mère de trois enfants se souvient donc avoir « toujours su« . « Je ressentais qu’il était atteint. Très souvent, le soir, je lui demandais : « Qu’est-ce qui se passera quand tu vas mourir ? Est-ce qu’on pourra encore se parler ? C’était un rituel. J’étais très imprégnée par quelque chose d’assez mortifère« , se rappelle Mazarine, dont le père s’est éteint le 8 janvier 1996, quelques mois après son départ de l’Elysée.

Crédits photos : Bestimage

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