Marthe Keller : "À la fin de ma relation avec Al Pacino, j'ai emporté une tasse et une sous-tasse"

Attendue dans le film Petite Sœur, l’actrice suisse est l’invitée des Rencontres 7e Art Lausanne.

Madame Figaro. – Quel est le principal trait de votre caractère ?
Marthe Keller.
– L’humour. Essentiel.

Celui dont vous êtes le moins fière ?
Je suis trop exigeante, à commencer avec moi-même.

Celui que vous détestez chez les autres ?
L’injustice.

Votre truc antistress ?
Bouger. Je marche tous les jours au moins 10 km.

Quelle est votre définition de la liberté ?
Être seule, sans savoir ce que je ferai demain.

En quoi Petite Sœur vous a inspirée ?
Un personnage de mère ingrate, enfin ! On m’offre souvent des rôles de bourgeoise à perles. Là, je joue une actrice berlinoise narcissique et alcoolique. Un délice.

Votre geste écolo ?
Ne plus acheter de produits bon marché et fabriqués loin.

Votre devise ?
«Hier, c’est de l’histoire, demain, un mystère, et aujourd’hui, un cadeau. C’est pour cela qu’on l’appelle présent.» (Eleanor Roosevelt, NDLR. )

Un adjectif qui vous définit ?
Équilibrée. La folie, je la trouve dans mon jeu.

Sur une île déserte, qu’emporteriez-vous ?
Mon fils, Alexandre, et mes petites-filles. L’une est étudiante en médecine, l’autre, en architecture d’intérieur. Je suis excessivement fière d’elles.

Les trois basiques de votre dressing ?
Un jean, un tee-shirt, des baskets.

Le casting d’un dîner idéal chez vous ?
Pablo Neruda, Anton Tchekhov et Richard Wagner.

Le cadeau que vous offrez souvent ?
Des fleurs, et rien que des livres à Noël.

Une musique dans votre vie ?
Tout Gustav Mahler.

Une rencontre qui vous a marquée ?
Le chef d’orchestre Seiji Ozawa .Il m’a dirigée pour la première fois dans l’oratorio Jeanne d’Arc au bûcher, d’Arthur Honegger, en 1984 à New York. Si bienveillant et intelligent.

En vidéo, la danse de la victoire d’Anthony Hopkins et Salma Hayek

Une héroïne d’enfance ?
Heidi. Mon grand-père m’a emmenée voir la pièce quand j’avais 6 ans. Je suis devenue actrice parce que je croyais qu’il y aurait toujours des chèvres sur scène.

Une ville qui vous ressemble ?
Paris, d’une beauté rare. J’ai longtemps habité entre New York et Paris : l’une est un homme et l’autre, une femme fatale.

Votre madeleine de Proust ?
La tasse et la sous-tasse que j’ai emportées avec moi à la fin de ma relation avec Al Pacino. Je bois dedans tous les jours depuis quarante ans et je ne lui ai avoué qu’il y a un an.

Petite Sœur, de Véronique Reymond et Stéphanie Chuat. Sortie prochainement.
Rencontres 7e Art Lausanne, jusqu’au 2 mai. Infos sur rencontres7art.ch

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