Marion Cotillard et Guillaume Canet vont-ils sauver le cinéma français ?

Guillaume Canet a dévoilé le 8 avril le casting de Astérix et l’empire du milieu, qu’il s’apprête à réaliser. Un blockbuster en perspective, dans lequel il interprète également le héros à moustaches aux côtés de Marion Cotillard dans le rôle de Cléopâtre. Et qui montre l’étendue de leur puissant réseau…

Plus qu’un casting «cinq étoiles», c’est le rassemblement de quasi toutes les idoles actuelles du public français qui figure au générique d’Astérix et Obélix : L’Empire du milieu, cinquième volet cinématographique des aventures du guerrier gaulois. C’est cette fois Guillaume Canet qui réalise, et qui interprète le rôle du héros à moustaches, aux côtés de Gilles Lellouche en Obélix, et de Marion Cotillard en Cléopâtre. Il a révélé l’ensemble du casting dans un post Instagram, le 8 avril.

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Autres stars confirmées, donc : Vincent Cassel dans le rôle de Jules César, Jonathan Cohen (Graindemaïs), Ramy Bedia (Epidemaïs), José Garcia (Biopix), Jérôme Commandeur dans le rôle du chef Abraracourcix, ou Audrey Lamy dans le rôle de son épouse, Bonemine.

Le film se dévoile peu à peu. Son tournage, retardé par la pandémie de coronavirus, se déroulera au printemps 2021, et une partie se tiendra en Asie. Le producteur Alain Attal a dévoilé les grandes lignes de l’intrigue au magazine Variety, en janvier 2020 : alors qu’elle fuit un prince malveillant, l’unique fille de l’empereur Han Xuandi se retrouve en Gaule pour demander de l’aide aux irréductibles. Co-produit avec la Chine, Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu bénéficiera d’un budget de plus de 60 milions d’euros et ne devrait pas sortir au cinéma avant 2022. Dans son interview accordée à Variety, Alain Attal dévoilait avoir voyagé en Chine en compagnie de Guillaume Canet pour y rencontrer des investisseurs et autres officiels locaux. Dont une fois dans le cadre d’un déplacement officiel avec Emmanuel Macron.

En vidéo, Guillaume Canet chante et Marion Cotillard s’en amuse

Un casting transgénérationel

Pendant leur périple dans l’Empire du Milieu, Astérix et Obélix rencontreront Tat Han incarnée par la Franco-Cambodgienne Leanna Chea, la princesse Fu Yi interprétée par la présentatrice américaine Julie Chen. Linh-Dan Pham sera l’Impératrice, et Bun Hay Mean sera le méchant Deng Tsin Qin. On retrouvera également au générique de nombreuses personnalités qui se sont illustrées dans d’autres domaines que celui du cinéma, sans doute convaincues, entre autres, par un «power couple» dont le carnet d’adresses tient lui-même d’un empire.

Niveau chanson, on note la présence d’Angèle (que l’on attend également au côté de Marion Cotillard dans le prochain film de Léos Carax, Annette), des frères Bigflo et Oli (respectivement Abdelmalix et Toufix), d’Orelsan (Titanix) et de M (qui apparaissait dans Les Petits Mouchoirs). Et, plus poétique et lunaire, celle de l’inclassable (et branché) Philippe Katerine, qui avait Guillaume Canet et Gilles Lellouche dans Le Grand Bain. La frange «comédie» sera elle assurée par Laura Felpin, Issa Doumbia, Thomas VDB et le duo de Youtubeurs Carlito et MacFly. Plus surprenant, l’arrivée du footballeur suédois Zlatan Ibrahimovic dans le rôle d’un Romain nommé Antivirus. De quoi réunir fans de foot, enfants, adolescents, parents et peut-être même leurs grands-parents avec la présence de Pierre Richard, 86 ans, dans le rôle du druide Panoramix.

Des blockbusters nécessaires

On le sait, le cinéma est en crise : la production de films a reculé de 20% en 2020 en France, selon des chiffres publiés le 30 mars par le Centre National de la Cinématographie (CNC). L’argent qui a été investi a fondu encore davantage : 784 millions d’euros leur ont été consacrés, un recul de près de 30%. Les grands films populaires auront donc un rôle important à jouer dans la reprise économique du secteur, au moment de la réouverture des salles : en drainant un large public, ils génèrent des profits importants. Des bénéfices qui sont en partie reversés au dispositif d’avance sur recettes, le fonds qui permet notamment de financer des premiers films ou des productions indépendantes. Un système instauré par la France en 1959 par André Malraux, souvent critiqué, mais qui fait beaucoup pour la diversité du cinéma français.

À l’heure où la sortie de nombre de blockbusters est prévue simultanément en salles et sur les sites de streaming (Black Widow), ou même uniquement sur ces derniers (Wonder Woman 1984), l’enjeu est de taille pour proposer une alternative à la part grandissante que ces plateformes détiennent sur l’industrie cinématographique. Enfants du cinéma français, dotés d’une aura internationale, Guillaume Canet et Marion Cotillard ont le pouvoir de modifier la donne. Et de rendre peut-être possible, avec le cinquième volet des aventures du village d’irréductibles gaulois, la naissance de films aussi variés que ceux qui jalonnent leur filmographie. De La Môme (d’Olivier Dahan, en 2007) à Deux jours, une nuit (des frères Dardenne, 2014) pour elle. Et de Ne le dis à personne (2006) à Rock n’roll (2016), qu’il a réalisés, pour lui.

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