Madame Claude : comment Valéry Giscard d’Estaing s’est vengé d’un piège tendu

Si Madame Claude a les honneurs d’avoir un film Netflix sur sa vie, c’est parce que l’histoire de la proxénète parisienne était rocambolesque, marquée notamment par de nombreuses condamnations auxquelles Valéry Giscard d’Estaing n’était au départ pas étranger, selon Le Monde.

A propos de


  1. Valéry Giscard d’Estaing

Décédée à l’âge de 92 ans en décembre 2015, Fernande Grudet, plus connue sous le nom de Madame Claude, s’offre une nouvelle vie sur Netflix depuis ce vendredi 2 avril. Les salles de cinéma étant fermées à cause de la Covid-19, le film de Sylvie Verheyde est sorti sur la célèbre plateforme vidéo. Le réalisateur de la saga Emmanuelle, Just Jaeckin, s’était déjà emparé au cinéma du sujet en 1977, avant que le deuxième volet signé François Mimet sorte en salles en 1981. Quarante ans après, le mythe suscité par la plus célèbre maquerelle de Paris persiste alors que nombreux ont essayé de le faire tomber comme certains hommes politiques à l’image de Valéry Giscard d’Estaing. En mars 2020, Le Monde révélait que Madame Claude aurait tenté de faire chanter l’homme politique. Le mari d’Anne-Aymone Giscard d’Estaing l’aurait soupçonnée de l’avoir « piégé en lui jetant une de ses filles dans les bras ».

Les répercussions seront lourdes de conséquences pour le nouveau personnage phare de Netflix. « Ordre est donné au plus haut sommet de l’Etat de se débarrasser d’elle », raconte Le Monde. En 1974, la protection cesse pour Madame Claude. À l’Élysée, le nouveau président lui aurait mené la vie dure. C’est pour des raisons fiscales qu’elle est rattrapée par la justice. En octobre 1976, le couperet tombe avec une condamnation dix mois de prison avec sursis et 11 millions de francs d’amende. On lui reproche de ne pas avoir déclaré les revenus versés à ses filles. Elle cesse son activité mais son image demeure intacte. En 1977, alors qu’elle est un personnage au cinéma, Madame Claude se reconvertit en boulangère en Californie pour échapper à sa condamnation.

« Elle estimait qu’elle avait rendu service à l’État »

On retrouve sa trace en France en 1985. Sa boulangerie ayant fait faillite, elle est alors arrêtée dans sa bergerie, dans le Lot, pour enfin purger sa peine. Mais elle avait réussi à reconstruire un réseau sous un faux nom. Ce qui lui a valu de comparaître le 16 septembre 1992, à 69 ans, pour « proxénétisme aggravé ». Verdict : trente-six mois de prison, dont trente avec sursis. « Elle estimait qu’elle avait été d’utilité publique et avait rendu service à l’État », s’était souvenu dans Le Monde son avocat. Un point de vue que ne partageait sans doute pas Valéry Giscard d’Estaing.

Article écrit en collaboration avec 6Medias

Crédits photos : Stephane Lemouton / Bestimage

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