L’interview de Nikos Aliagas par Nikos Aliagas : « Plus que de m’aimer, j’ai travaillé l’acceptation »

« Je ne suis pas un grand adepte du bistouri. Je n’ai rien modifié sur mon visage, les rides de mon front disent qui je suis ». – PAR NIKOS ALIAGAS

Pour sa nouvelle rubrique, nous avons demandé à Nikos Aliagas de jouer, lui-même, le jeu… du miroir et des confidences. Un autoportrait sincère qui nous enseigne l’art de la sagesse.

Quelle est la première chose que vous regardez dans le miroir ?

Nikos Aliagas : Je vérifie que je ne brille pas [Rires], certainement une déformation professionnelle. C’est aussi le moment où je baisse la garde et je me laisse faire entre les mains de ma maquilleuse Véronique et de mon coiffeur Sébastien. Plus de vingt ans que l’on partage ensemble la séquence « ravalement express ». Ça peut paraître paradoxal mais je n’aime pas trop me regarder dans le miroir : ma grand-mère l’appelait « le menteur » car il ne montre pas ce que l’on est vraiment.

Qui voyez-vous dans le miroir ?

Nikos Aliagas : Avec le temps, je ressemble de plus en plus à mon père Andréas, je vois aussi le grand front de mon grand-père Spyros.

On dit que les yeux sont le miroir de l’âme, que disent les vôtres ?

Nikos Aliagas : Je vois certainement encore un peu cet enfant un peu mélancolique. Un doux rêveur qui n’avait pas confiance en lui.

Qu’aimez-vous le moins chez vous ?

Nikos Aliagas : Mes cheveux ou ce qu’il en reste ! [Rires.] Comme dirait un ami, les cheveux ne tombent pas, ils déménagent ! Ils quittent le crâne pour aller pousser ailleurs, le dos par exemple. [Rires.] J’ai de grandes discussions avec Pascal Obispo et Nicolas Canteloup qui me racontent quasiment la même chose : « Tant que tu n’as pas rasé ta tête, tu ne sais pas qui tu es ! »

Qu’aimez-vous le plus ?

Nikos Aliagas : Plus que de m’aimer, j’ai travaillé l’acceptation. Je n’étais pas un ado très sûr de moi, je me suis probablement inventé une carapace pour me protéger. Je n’aime pas être photographié par exemple alors que je fais un métier public, je préfère être derrière l’objectif.

Que changeriez-vous sur vous si vous aviez une baguette ou un bistouri magique ?

Nikos Aliagas : Je ne suis pas un grand adepte du bistouri. Je n’ai rien modifié sur mon visage, les rides de mon front disent qui je suis. Pourquoi devenir un autre ? On ne joue pas longtemps à cachecache avec le temps, il nous rattrape toujours. Mais je peux comprendre qu’une femme ou qu’un homme ait besoin d’être rassuré.

Que racontent vos mains de votre vie ?

Nikos Aliagas : Que je ne sais pas faire grand-chose avec. Mon père était tailleur, mon grand-père agriculteur, j’avais un oncle sculpteur, un autre guérisseur…

Quelle partie de votre visage vous rappelle le plus vos parents ?

Nikos Aliagas : J’ai les yeux de ma mère Haroula et le regard parfois rêveur de mon père.

Que se dit l’artiste dans le miroir avant de monter sur scène ?

Nikos Aliagas : Comment vais-je faire encore ce soir ? J’aurais pu être tranquille installé sur mon canapé à regarder un film avec mes enfants et je suis là, dans la pénombre des coulisses, à essayer de dompter mes peurs.

Que se dit l’artiste après la scène, lorsqu’il se démaquille ?

Nikos Aliagas : Je crois avoir survécu une fois de plus ce soir…

Le temps qui passe vous obsède-t-il ou glisse-t-il sur vous ?

Nikos Aliagas : J’en ai fait un livre de photos L’épreuve du temps (Editions de La Martinière, ndlr) qui peut aussi s’entendre comme les preuves du temps. Apprendre à vivre le moment présent semble facile mais c’est un processus bien plus compliqué, c’est le seul remède face à la nostalgie du passé et la peur de l’avenir.

À quelle époque de votre vie faisiez-vous le plus « rougir » votre miroir ?

Nikos Aliagas : Quand je me rasais alors que je n’avais que trois poils sur le menton, quand mon corps et ma voix changeaient, quand je devenais un homme sans le savoir alors que j’étais un ado dans ma tête.

Si vous deviez poser une question à votre miroir pour finir ?

Nikos Aliagas : Et si on arrêtait cette plaisanterie l’ami ? Qui regarde qui au final ?

Cet article est à retrouver dans le Gala N°1555 disponibles dans tous les kiosques dès ce jeudi 30 mars 2023.

Crédits photos : DOMINIQUE JACOVIDES / BESTIMAGE

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