Les oreilles de Jean Castex sifflent : « Qui est le pilote dans ce merdier »

Comme une musique qui semble se répéter, le gouvernement a connu de nouveaux couacs de communication sur la question du report des élections régionales et départementales en juin. Une situation qui a entraîné de nouvelles critiques de Jean Castex.

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  1. Jean Castex

Longtemps a été la question : reportera ou reportera pas ? Après plusieurs jours de débats, l’exécutif a pris sa décision. Les élections régionales et départementales vont subir un petit report d’une semaine en raison de la crise sanitaire. Elles se tiendront désormais les 20 et 27 juin prochains. La fin d’un suspense, dont l’apothéose a eu lieu ce 13 avril, quand le Premier ministre Jean Castex a pris la parole devant l’Assemblée nationale. « Certes, ce n’est qu’une semaine. Mais une semaine de campagne supplémentaire, une semaine de vaccination en plus, soit au moins deux millions de personnes vaccinées. Cela compte ! », a expliqué le chef du gouvernement. Un discours bien rodé, où semblent poindre des dissonances. Si une majorité de députés ont voté en faveur du scénario gouvernemental, le Modem – grand partenaire de La République en marche depuis le début du quinquennat – a voté contre.

Surtout, l’exécutif a été secoué par une fronde des élus locaux, dont fait par exemple partie François Baroin, président de l’association des maires de France (AMF). Car le report est considéré par certains comme un « coup de Trafalgar » d’Emmanuel Macron. Un sentiment amplifié par les nouveaux couacs de communication du gouvernement. « On a parfois le sentiment de ne pas vraiment savoir qui est le pilote dans tout ce merdier« , s’est agacé un ministre influent auprès du Parisien. Dernier exemple en date : Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, a annoncé les nouvelles dates de juin sur RTL… alors que Jean Castex voulait accorder la primeur de l’annonce aux députés quelques heures après.

Remettre les points sur les i

« Ferrand était de ceux qui poussaient pour un report en octobre. Alors il a fait une petite manière à la radio, histoire de montrer qu’il était toujours dans le coup malgré ce désaveu », décrypte auprès de nos confrères un baron de la macronie. De son côté, Jean Castex, vivement critiqué pour sa gestion de la crise sanitaire, a tenté de remettre les choses au clair, rejetant les accusations de manipulation. « Ce débat ne mérite ni caricature injustifiée ni simplification excessive. Il n’est donc pas digne de considérer que ceux qui ont osé émettre un avis défavorable au report des élections seraient des antidémocratiques mus par quelques calcul politicien ou préoccupation électoraliste », s’est agacé le Premier ministre, qui a désormais en tête de ne pas réitérer le scandale du premier tour des élections municipales de mars 2020.

Crédits photos : Stephane Lemouton / Bestimage

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