Léna Situations, l’autodidacte à qui tout réussit

« Léna c’est Versace le samedi, Picasso le dimanche. » On croirait lire l’un des succulents aphorismes attrapés au vol par Loïc Prigent. Sauf que cette fois, c’est lui l’auteur de la punchline. Voilà l’une des qualités que le documentariste de mode admire chez Léna Mahfouf : son naturel, cette franchise qu’elle a de ne pas se filmer uniquement lorsqu’elle est apprêtée, habillée par une maison de couture à l’occasion d’un défilé.

« Un jour, elle se montre en pyjama, le lendemain, elle porte du Dior, ça m’amuse beaucoup », abonde Salomé, fan de 11 ans et incollable sur la vie de son modèle. « Chaque matin, elle commande un refresha citron vert sans eau au Starbucks Coffee, puis elle se rend à ses rendez-vous en trottinette électrique », lâche-t-elle le sourire fier, comme pour prouver ses inégalables connaissances sur l’influenceuse aux presque 8 millions d’abonnés cumulés sur les réseaux sociaux.

Léna Mahfouf, l’authenticité sinon rien 

On pourrait penser que les interviewés se sont consultés avant d’accepter leur entretien individuel avec Marie Claire, tant ils répètent, tous, ce même qualificatif à propos de leur amie, collaboratrice, ou idole : « naturelle ».

« Lors de notre rencontre, j’ai immédiatement été charmée par sa spontanéité incroyable, son naturel absolument dingue« , rembobine Aurélie Ouazan, directrice littéraire chez Robert Laffont, et éditrice de son livre à succès Toujours Plus, quand Loïc Prigent, de son côté, raconte l’avoir « repérée sur YouTube pour sa spontanéité ».

L’influenceuse-star de 23 ans, interviewée à son tour après que Marie Claire ait interrogé son entourage, semble émue que celui-ci vante ainsi son authenticité. « Mon côté naturel et spontané, on m’en parlait à mes débuts. Entendre les mêmes adjectifs qu’il y a cinq ans me fait penser : C’est bien, tu n’es pas devenue une connasse ! »

On reconnaît là le ton Léna Mahfouf : « décontracté, décomplexé, attachant et rare sur YouTube », selon Anthony Vincent, fan avant sa première heure sur la plateforme vidéo, à l’époque où la lycéenne en filière littéraire tenait un blog mode en anglais. Ce journaliste spécialisé dans la mode et la pop-culture pointe aussi « son auto-dérision qui tranche avec le ton lisse des influencueuses mode, qui font semblant qu’avoir un total-look Dior, c’est normal, facile ».

Sur les réseaux mais loin des « fausses vies parfaites » 

Depuis 2016, la créatrice de contenus se met en situations – d’où son pseudonyme – sur YouTube. Ces vlogs d’août qu’elle poste depuis quatre saisons, sorte de joyeux journal de bord de 31 vidéos pour 31 jours, ont propulsé sa chaîne, qui compte aujourd’hui presque deux millions d’inscrits.

Beauté, mode (« La fashion week pour les nuls »), décoration (« Je refais l’appart de mon copain [le youtubeur Seb La Frite, ndlr]), challenges drôles (« 48 heures sans mon téléphone ») ou solidaires (« On aide les petits commerçants »), conseils pratiques à ses fans (« Comment arrêter de procrastiner »)… Ses réalisations au rythme dynamique abordent ces divers thèmes, au gré de ses envies.

Par soucis de transparence, elle n’efface pas au montage ses coups de blues. « Elle est réglo, elle ne ment pas », dit Loïc Prigent, fasciné par cette honnêteté risquée, lui qui a toujours cru que « se présenter en mauvais état était le b.a.-ba de ce qu’il ne fallait pas faire quand on est célèbre ».

Je montre mes faiblesses parce que je ne veux pas créer un contenu complexant pour mes abonnés. J’ai pu avoir des complexes qui se sont développés à cause des réseaux sociaux et de ces fausses vies parfaites.

« Je montre mes faiblesses parce que je ne veux pas créer un contenu complexant pour mes abonnés. J’ai pu avoir des complexes qui se sont développés à cause des réseaux sociaux et de ces fausses vies parfaites », confie la vidéaste qui prône le self-love. Mais elle peut les comprendre, ces influenceurs qui, à sa différence, cachent leur talon d’Achille, craignant que leurs détracteurs appuient précisément sur le point sensible dévoilé. « C’est un choix de protection, réfléchit-t-elle. Si les haters attaquent le personnage que tu as créé, ça t’atteint moins, puisque tu sais que ce n’est pas le vrai toi qu’ils visent. C’est si particulier de recevoir autant d’attention… Chacun se protège psychologiquement comme il le peut. »

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Bosseuse solitaire et perfectionniste

Les autres adjectifs qui ressortent à propos de cette fille d’une styliste et d’un comédien-bédéiste concernent sa conception du travail. « Elle est sérieuse, ordonnée, travailleuse », énumère son ami chanteur Bilal Hassani*, qui s’empresse d’ajouter « créative » à sa liste.

En télévision, nous sommes cinq personnes, minimum, pour faire ce qu’elle fait.

Loïc Prigent, lui, confie être « effaré par ses capacités d’auto-entrepreneuse autodidacte ». À leur rencontre, le documentariste réalise que la vingtenaire s’occupe, seule, de chacune des étapes de réalisation de ses vidéos : préparation, tournage, interview, montage et autres tâches techniques de post-production. « C’était quelque chose d’inédit pour moi. En télévision, nous sommes cinq personnes, minimum, pour faire ce qu’elle fait. » « Il me surnomme mini boîte de prod’ », rit Léna.

D’autant que cette dernière a fait le choix de ne pas signer en agence, à la différence de la plupart des macro-influenceurs (dont la communauté compte entre 100.000 et 1 million d’abonnés, ndlr) et des méga-influenceurs (plus d’un million d’abonnés, ndlr). Si elle trouve « cool d’être sa propre patronne » et d’avoir professionnalisé ses passions pour la vidéo et la mode, elle ne maquille pas la face B de ce métier « assez solitaire » : « Plus tu es suivie, plus tu es seule. Je ne sais pas comment cela se calcule… Mais 95% de mon travail consiste à être seule chez moi, derrière mon ordinateur. »

95% de mon travail consiste à être seule chez moi, derrière mon ordinateur.

L’acharnée du travail marque aussi les esprits pour sa détermination professionnelle, sa vision précise. « Elle savait tout de suite ce qu’elle voulait, de quoi allait parler son livre. C’est si rare pour ces jeunes que l’on met à des places de choix », pense l’éditrice de Robert Laffont, qui lâche une délicieuse anecdote pour les fans : « C’est elle qui a créé le design de sa couverture. Elle savait qu’elle la voulait jaune, couleur vive, d’optimisme et de joie. Mais aucun des projets des maquettistes ne lui plaisait. L’avant-veille de l’impression du livre, elle m’a envoyé sur WhatsApp un montage qu’elle avait réalisé elle-même, et m’a écrit : C’est ça que je veux ! » Et à Aurélie Ouazan d’ajouter affectueusement « perfectionniste » à la pile de qualificatifs.

Muse rêvée des marques

Cette rigueur qu’elle s’impose pour ses vidéos ou son ouvrage semble aussi dicter sa conduite professionnelle lorsqu’elle collabore avec les marques. Elise Goldfarb et Julia Layani – tandem explosif qui conseille les grandes marques sur leur image – se souviennent de l’été 2019. Coupe du monde féminine de football autour de laquelle le site de vêtements Zalando lançait une campagne. Cet été-là, Léna Situations n’est pas encore suivie sur Instagram par la population de Marseille multipliée par trois. « On a proposé aux équipes de Zalando de collaborer avec elle. Elles n’étaient pas très emballées, mais on leur a demandé de nous faire confiance. À la fin du projet, elles nous ont dit : C’était tellement la meilleure, la plus professionnelle, qu’on la veut pour toutes nos campagnes ! »

Depuis, l’idole des internautes « fait crasher les sites », applaudit Loïc Prigent. Error 404 sur celui de Canon à la suite d’un partenariat. Collection de rouges à lèvres Maybelline X Léna Situations épuisée en 37 minutes, de tee-shirts pour Jennyfer en moins d’une heure également. De la fast-fashion aux maisons de couture, « Léna est très demandée, les marques en raffolent ! », confirment Julia Layani et Elise Goldfarb.

Léna a bâti un empire. Je pense qu’elle est aujourd’hui au niveau de prescription d’un grand magazine de mode dans les années 60.

Le binôme a imaginé et dirigé la campagne de la collection Serpenti de la maison de joaillerie Bvlgari, dévoilée ce mois d’avril. Casting frenchy cinq étoiles : les acteurs Adèle Exarchopoulos et François Civil, le mannequin Tina Kunakey… et Léna Situations. « Nous avons choisi les visages de cette campagne, mais de plus en plus, ce sont les grandes marques qui la demandent, remarquent les fondatrices de l’agence Elise&Julia. Elles ont compris qu’elles devaient arrêter d’être snob et se sont rendues compte que certaines influenceuses sont en train de devenir des stars, qui inspirent plus que des acteurs. LVMH [qui a acquis Bvlgari, ndlr] nous disait simplement Trouvez-nous une influenceuse, mais nous faisait comprendre : On aimerait bien que ce soit Léna Situations quand même. »

Quelques jours plus tôt, adidas Originals révélait le visage de sa nouvelle ambassadrice : Léna Mahfouf, définitivement en haut de l’affiche. « Léna a bâti un empire. Je pense qu’elle est aujourd’hui au niveau de prescription d’un grand magazine de mode dans les années 60 », s’enthousiasme Loïc Prigent. C’est lui qui a ouvert les portes de la couture à sa protégée, en l’invitant à son premier grand défilé en mars 2020 : « bizutage chez Balmain », s’amuse-t-il. « Elle était polie, et à la fois rigolote, spontanée. La confrontation des deux mondes fut formidable. C’est à ce moment qu’elle a chopé « la carte ». »

S’en suit alors une invitation à l’avant-première de la collection Miu-Miu à Venise, filmée par Loïc Prigent, puis un défilé Jacquemus, un autre Prada, un encore chez Dior, qui se transforme en partenariat pour lequel l’influenceuse propose aux trois millions d’internautes qui la suivent sur Instagram un code promotionnel. Grande première pour la griffe.

« Toujours Plus » de succès depuis la sortie de son premier livre

Bankable pour les marques, Léna Situations provoque le même raz-de-marée en librairies. 300.000 ventes en une demie-année pour Toujours Plus, son ouvrage solaire et pédagogique sur l’acceptation de soi, adressé à son public adolescent. Un score monumental, et ce, « malgré un second confinement qui a fermé les librairies et empêché la tournée prévue », précise l’éditrice fière de son talent. Et pour cause : on parle de best-seller en France à partir de 5.000 ventes.

« Léna véhicule tellement de valeurs positives, de valeurs de travail aussi, qu’il fut facile pour les enfants et les adolescents de se le faire offrir par leurs parents », pense la directrice littéraire. Nathalie, mère de Salomé, 11 ans, se souvient de l’aventure mère-fille que fut de dégotter la « denrée rare », en rupture de stock dans la plupart des points de vente. Jusqu’à ce que son meilleur ami intègre leur combine. Missionné par le duo, l’homme qui travaille à la Fnac a finalement trouvé l’ultime exemplaire du magasin, égaré au fond d’un carton.

Au cours de sa lecture, Salomé a appris un mot, que l’autrice emploie à répétition : « bienveillance ». « La bienveillance, c’est s’intéresser aux gens avec gentillesse », est-elle aujourd’hui capable d’expliquer.

Certains matins, je me lève en me disant : Wow ! Je suis une bad-bitch, je vais tout réussir ! Puis il y a d’autres réveils où je suis plus timide avec moi-même.

Plus tard, une amie de la mère de la pré-adolescente finira même par le lui emprunter. De quoi ravir son autrice. « Mon message de positivité a été entendu et accepté par un nouveau public, parce qu’il a été présenté dans un format plus conventionnel qu’une vidéo YouTube. Avec du papier, on a conquis les parents, aussi parce qu’on a fait venir les enfants en librairies ! », se réjouit Léna Mahfouf.

Un tel succès interroge un certain milieu littéraire. Et un critique a évidemment rédigé un papier cassant, voire condescendant. La jeune autrice ne s’en émeut pas plus que ça. Elle perçoit en revanche le débat que sa présence en tête de gondole des librairies a engagé : « Qui a le droit de sortir un livre ? D’être numéro 1 des ventes ? Qui est légitime d’écrire ? ». Avant de rétorquer : « Le fait que je sois une femme, jeune, présente sur les réseaux sociaux, ne fait pas de moi une idiote finie. Même si j’étais une idiote finie ? Pourquoi ne pas écrire un livre ? Pourquoi la culture s’arrête au divertissement ? Et puis… Je ne suis pas arrivée avec la prétention de vouloir révolutionner la littérature française. »

Un rôle modèle accessible pour ses fans

D’autres fois, le débat tourne autour de son corps, sa façon de se vêtir, les boucles de ses cheveux, ou la taille de sa poitrine. Lot inévitable et incompréhensible de haters. « Je mentirais si j’affirmais que leur propos ne me blessent jamais », glisse la victime de leur body shaming. « Certains matins, je me lève en me disant : Wow ! Je suis une bad-bitch, je vais tout réussir ! Puis il y a d’autres réveils où je suis plus timide avec moi-même et où il est plus compliqué de recevoir des attaques sur mon physique. »

La Parisienne raconte avoir parfois des flashbacks de commentaires durs reçus sur son poids, lorsqu’elle essaie un jean dans une cabine d’essayage, par exemple. « Ça me touche, mais ça ne grandira pas avec moi. Ces critiques ne sont pas assez profondes pour remettre en question mes valeurs », assène-t-elle.

Ses détracteurs représentent une part si infime de son audience qu’elle préfère se concentrer sur la bienveillance de ceux qui apprécient son contenu. « Le public de Léna a grandi avec elle, ce qui a créé entre eux une connexion puissante », analyse Bilal Hassani, son ami avec qui elle a partagé ses débuts, « des aventures rocambolesques » suivies par une base commune d’abonnés, qui les perçoivent aujourd’hui « comme leurs amis ou leur famille », dit-il.

C’est l’exemple de Charlotte Szczepaniak, jeune photographe de 22 ans, qui, se sentant proche de celle qui l’inspire à travers l’écran, a osé lui envoyer un e-mail. Lui expliquant simplement apprécier son style et sa personne, elle lui propose de réaliser un shooting-photo ensemble, pour le fun, sans enjeu.

À l’immense surprise de la fan, la youtubeuse a répondu positivement à son invitation. Quelques jours après cette première séance photo amusante entre les deux femmes du quasi-même âge, Charlotte reçoit un appel : Léna et Robert Laffont lui proposent d’illustrer les différents chapitres de leur livre en préparation. « On s’est promené dans les rues de Paris, dans différents quartiers. On parlait, elle marchait, tout était fluide, ce qui m’a permis de faire des clichés naturels. Elle ne voulait pas trop se mettre en avant, pas de pause mannequin », raconte la photographe, qui signe aussi le portrait en noir et blanc de la couverture. « Voir son travail affiché partout dans les rues de Paris, bien sûr que c’est flatteur à 22 ans », confie Charlotte Szczepaniak, reconnaissante envers l’influenceuse qui a « l’envie de mettre en avant les talents de sa génération ».

Plus que sa créativité, sa positivité, son humour, ou son labeur, « cet engagement qu’elle a avec les gens est la clef de son succès, selon Loïc Prigent. Elle est un soleil pour beaucoup de monde. » Pour Maëva, par exemple, étudiante en photographie, devenue fan à la lecture du livre. « Grâce à sa formule + = + [le positif attire le positif, ndlr], j’arrive peu à peu à reprendre le dessus sur l’anxiété sociale que j’avais développé », témoigne cette toulousaine de 24 ans.

Tu sens qu’elle vient d’un milieu où il a fallu se battre, qu’elle a la dalle. C’est ça qui fait la différence.

Maëva a tenu à lui envoyer une missive de remerciements, écrite sur un ton complice, comme si elle s’adressait à une copine. Parce qu' »elle est accessible et fait rêver à la fois », analyse Anthony Vincent, tout aussi reconnaissant : « En tant que journaliste de mode noir, gay, banlieusard, je me suis toujours senti exclu de ce milieu. Mais je voulais absolument en être. Voir Léna, jeune femme racisée, évoluer dans cette industrie, me fait me sentir moins seul. J’ai l’impression d’avoir grandi avec elle. Elle ouvre la voie pour beaucoup de personnes qui peuvent se dire : Si elle a pu le faire, nous aussi on le peut. » « Je crois qu’elle a dé-complexifié le monde de la mode, a su le rendre davantage accessible, renchérit Bilal Hassani. Chaque fois qu’elle me parle de cet univers, elle le fait avec une telle simplicité, que je comprends toujours ce qu’elle exprime. »

« Quand tu reçois, tu donnes »

La « meilleure influenceuse française pop culture », selon l’intitulé du Prix raflé en 2019 puis de nouveau en 2020 lors de la cérémonie internationale des E! People’s Choice Awards, peine à réaliser ce que représentent autant de millions d’abonnés. « J’essaie de me dire : peu importe le nombre, il s’agit de vraies personnes. Quand tu réalises cela, il y a une forme de respect qui se créé. Je n’ai pas envie de produire un contenu négatif, d’arnaque, ou dangereux, qui leur ferait du mal. » Et d’estimer : « Le rôle d’influenceur s’accompagne d’une certaine responsabilité. » 

Celle de s’engager, par exemple. En plein premier confinement, Elise Goldfarb interpelle via son compte Instagram des marques de cosmétiques, leur demandant d’envoyer des crèmes hydratantes pour les soignants aux mains asséchées et brûlées par le gel-hydroalcoolique. « Elle a vu mes stories et m’a proposé son aide. Avec sa puissance, on a pu aller beaucoup plus loin. Elle s’occupait d’attirer les marques et moi, de livrer les crèmes aux hôpitaux, se rappelle l’entrepreneuse engagée. Elle ne gagnait rien à s’investir comme ça. Très peu d’influenceurs se sont d’ailleurs mobilisés durant cette première vague. Tu sens qu’elle vient d’un milieu où il a fallu se battre, qu’elle a la dalle. C’est ça qui fait la différence. »

La dalle de l’étudiante de 18 ans, qui a dû cumuler cinq petits boulots en parallèle de son bachelor à la Moda Domani Institute Paris car celui-ci lui coûtait 9.700 euros l’année. Sans compter le semestre de ses rêves au Baruch College pour lequel il lui fallait débourser environ 30.000 dollars. Deux ans après cette expérience new-yorkaise, la voilà dans les pages New York Times, qui lui consacre un dense portrait. « Partie de rien, en travaillant, elle arrive à ses objectifs, et même les pulvérise. Je crois qu’elle n’en revient pas elle-même du niveau qu’elle est en train d’atteindre », commente Julia Layani, « heureuse qu’une femme qui tire sa différence par son ambition et son acharnement déchire tout. » 

Partie de rien, en travaillant, elle arrive à ses objectifs, et même les pulvérise. Je crois qu’elle n’en revient pas elle-même du niveau qu’elle est en train d’atteindre.

Et parce que « parfois l’ambition et la motivation sont très profondes et le manque d’argent est le seul frein » -elle le sait trop bien-, Léna Mahfouf a créé ce mois d’avril une bourse à l’Instituto Marangoni, l’une des plus grandes écoles de mode et de design européenne. La totalité des frais des trois années d’études d’un.e étudiant.e sera alors pris en charge.

« Quand tu reçois, tu donnes », répète celle qui mesure sa chance. « Je travaille actuellement sur la création d’un mécénat, d’une véritable fondation pour aider les étudiants, peu importe leur domaine d’études », révèle-t-elle. Le déclic ? Après la sortie de son livre, la jeune femme a reçu des montagnes de courriers de lecteurs qui lui racontaient vivre la même chose qu’elle à 18 ans.

Et elle, qui l’inspire ? Qui influence l’influenceuse ? « Ma famille », répond-t-elle, du tac au tac. « Ma mère ne m’a jamais imposé la conversation Tu seras féministe, ma fille, par exemple. Simplement, elle ne laissait pas passer quand un homme se comportait mal. Elle ne m’a jamais dit quoi faire, quoi dire : elle m’a montré. » 

Toujours plus – Ma méthode + = +, Léna Situations, éd. Robert Laffont, 152 pages, 19,50 €.

*Lights Off, nouveau single de l’artiste, sortira le 21 mai prochain.

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