Léa Salamé touchée : ses poignantes confidences sur le deuil

Ce mercredi 19 mai, Léa Salamé a reçu l’écrivaine Maylis de Kerangal dans la matinale de France Inter. Au cours de cet entretien, la journaliste a fait de touchantes confidences sur le deuil.

A propos de


  1. Léa Salamé

La voix a sans doute plus de vertus qu’on ne le pense. Après Réparer les vivants et Naissance d’un pont, Maylis de Kerangal est de retour avec Canoës, un recueil de nouvelles autour de la voix. Pour l’occasion, l’écrivaine était l’invitée de Léa Salamé sur France Inter ce mercredi 19 mai. Avec elle, la journaliste est revenue sur plusieurs passages de son livre et a notamment évoqué la question du deuil : « Dans la nouvelle Un oiseau léger, il y a une nuit de dialogue entre un père et sa fille autour de la voix de la mère, la mère qui est morte il y a longtemps et qui est toujours sur le répondeur familial. Le père ne veut pas la changer, sa fille lui demande ‘papa, je voudrais que tu effaces la voix de maman sur le répondeur’. Mais lui a l’impression qu’en gardant cette voix, il garde les morts en vie, il garde sa femme en vie », a raconté Léa Salamé, avant de faire une confidence plus « personnelle » comme elle l’a précisé : « Je trouve que cette histoire du répondeur, quand on a un deuil, quand on appelle frénétiquement le répondeur d’un portable plus pour réentendre la voix, cette phrase ‘on rend les morts vivants’ est très juste« , a-t-elle estimé.

Maylis de Kerangal s’est alors expliquée à ce sujet : « Parfois, on appelle juste pour se reconnecter à une voix, surtout les voix enregistrées quand elles sont prélevées dans l’univers intime. Je ne parle pas des voix de radio parce qu’on écouterait aujourd’hui des enregistrements dans les années 70 ou dans les années 50, on verrait bien qu’on ne parle pas comme aujourd’hui. Mais quand elles sont prélevées dans l’univers intime, elles échappent au temps, elles sont toujours au présent« , a expliqué l’auteure de Canoës. « C’est en ce sens là qu’elle peut encore incarner quelqu’un, rendre présents les absents. » Et la journaliste de France Inter de rebondir : « Plus encore qu’une photo de l’absent, la voix est plus forte encore. »

Maylis de Kerangal, écrivaine : "Les #voix enregistrées, prélevées dans l'univers intime, échappent au temps; elles peuvent encore rendre présents les absents" @Gallimard #le79Inter pic.twitter.com/MrJlPp4Rj6

Léa Salamé « déchirée » par la mort d’un collègue

Très discrète s’agissant de ses proches, la journaliste a été confrontée au décès d’un de ses collègues il y a près d’un an. En juin 2020, elle a dit adieu à un pilier de la matinale de France Inter. Mathieu Sarda, homme de l’ombre et programmateur de l’émission, est décédé à l’âge de 41 ans. Très affectée par la disparition de son collègue, la maman de Gabriel avait tenu à lui rendre hommage sur les ondes : « Le succès de la matinale, c’est lui. Le mariage heureux entre des invités politiques, des artistes, des intellectuels… Entre l’émotion d’un côté et la réflexion de l’autre, c’était lui. » Et de poursuivre, très émue : « Il était l’être le plus délicat de tous, la grâce, c’était lui. Il était notre ami, il était mon ami. Notre coeur est un peu déchiré ce matin. »

Dans le même temps, celle qui partage la vie de Raphaël Glucksmann avait également eu une pensée pour lui sur la toile : « Il n’aimait pas être sur la photo. Mathieu Sarda était un garçon fin, délicat, intelligent, attentionné. Il était le chef d’orchestre de la matinale d’Inter. ⁩Il avait 41 ans et 2 enfants. Il était mon ami. Et il me manque infiniment ce matin », avait-elle écrit sur son compte Twitter, en légende d’un cliché de Mathieu Sarda.

Crédits photos : Capture YouTube France Inter

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