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«Le temps joue en ma faveur», confie Sheila qui sort un album très intime
« Venue d’ailleurs » revient de loin. Il a fallu quatre années à Sheila pour mener à bien son 27e album, le premier depuis 2012. Elle a eu raison de ne rien lâcher. C’est l’un de ses meilleurs. Varié, mais jamais avarié, il reprend tous les styles qu’Annie Chancel, son vrai nom, 77 ans, a chantés depuis soixante ans. De la pop de « Tous yéyé » à « La Rumeur », touchante ballade entre piano et violons, en passant par ses retrouvailles funk avec Nile Rodgers sur « Law Of Attraction » et le rock FM de « It’s Not Over Yet », en duo avec le chanteur du groupe Chicago : tout y est.
L’an dernier, vous nous aviez confié combien cet album était compliqué. Vous êtes soulagée de le sortir ?
SHEILA. Je suis heureuse d’avoir été au bout de mon idée. Cet album a été une tannée (elle rit). J’ai changé trois fois d’équipe, j’ai eu pas mal de déceptions, j’ai travaillé avec des gens branchés, puis sur un album de duos, dépensé beaucoup d’argent. J’ai même jeté des chansons ! Et puis Ludovic (NDLR : Barnouin, son manager) est arrivé il y a un an et demi, et on est revenu à la simplicité et au plaisir. J’ai retrouvé mon groupe de scène et on a enregistré l’été dernier à Bruxelles.
Quelle était votre idée ?
Retravailler avec les gens qui ont compté dans ma vie. Des années 1960, les trois-quarts ne sont plus là, les autres sont au soleil et n’ont plus envie de travailler. Il fallait évidemment que mes amis américains soient là. Avec eux, cela a été hyperfacile. Nile Rodgers, mon âme sœur, m’a dit que je pouvais lui demander ce que je voulais. Il m’a écrit une chanson et on l’a enregistrée chez lui en 2019. Et j’en ai fait deux avec Keith Olsen, « mon frère » malheureusement décédé l’an dernier, qui est venu avec les chanteurs de Chicago et de Santana. C’est tellement plus facile de travailler aux Etats-Unis qu’en France, où l’on est enfermé dans des clans, des carcans, et où l’on ne se mélange pas.
Votre voix est parfois surprenante.
Mon équipe m’a fait la guerre pour que je chante différemment, plus cool, moins timbrée. Moi qui envoie la sauce, cela m’a fait bizarre. Mais ils avaient raison. J’ai toujours travaillé ma voix, mais je me suis remise en question en 2017 en voyant Glenn Close dans la comédie musicale « Sunset Boulevard ». Elle m’a tellement bluffée que j’ai repris des cours avec une professeur de chant classique. Je suis repartie à zéro.
« Tous yé-yé » parle de vos débuts, joyeux mais corsetés…
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Il y avait un engouement, une joie de vivre, un côté artisanal. Mais je travaillais tout le temps, chapeautée par un mec (NDLR : Claude Carrère) qui avait plein d’idées, mais était sans foi ni loi. La seule chose qui m’a vraiment manqué, c’est qu’il m’a privé de scène. J’étais la chanteuse qui ne chantait pas. C’est pour ça qu’aujourd’hui, je suis à donf’. J’adore partir en tournée, comme si j’avais 20 ans.
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Parmi les yé-yé, avec qui êtes-vous restée amie ?
Françoise Hardy ! Mon âme sœur, elle aussi. Je l’adore au-delà du normal, d’un profond sentiment d’amour. Vu sa santé fragile, on ne se voit pas, mais on s’écrit. Je vois peu Sylvie Vartan, qui vit aux Etats-Unis. Mes vrais potes sont tous partis, Claude François, Dalida, Joe Dassin, Johnny… Quand je regarde la photo de Salut Les Copains, c’est chaud. Je me dis que j’ai la chance d’avoir des bons gènes familiaux. Je fais du sport et de la danse depuis que je suis petite, de la gym deux à trois fois par semaine avec une amie coach. Je n’ai abusé de rien, n’ai pas pris de drogues et à l’arrivée, c’est quand même mieux. Et puis ce qui me fait plaisir, c’est que, dans ce métier fait et dirigé par des hommes qui pensent encore pas mal que « maman est bien à la maison », j’ai réussi à tenir tout ce temps. Je suis fière de mon parcours. Pourtant j’en ai avalé des couleuvres, croisé des anti Sheila…
C’est compliqué de s’appeler Sheila ?
Moins maintenant. Le temps joue en ma faveur. On commence à me regarder différemment, car on n’est plus très nombreux à pouvoir fêter soixante ans de carrière et à avoir autant changé. Je n’ai fait que des virages dans ma vie.
Dans « La rumeur », vous chantez « cette mort lente qui condamna à vie Annie »…
Cette rumeur (NDLR : qui, en 1964, disait que Sheila était un homme) existera toujours. On ne m’en parle plus, ou on en rigole, mais le jour où je mourrai, je suis sûre que quelqu’un dira : « On disait que c’est un homme et j’ai bien connu l’ami de l’ami de l’ami du docteur qui… » Cette chanson est très importante. J’ai envie de dire aux gamins de faire gaffe. Moi, c’était la presse à scandale qui l’a propagée, mais avec les réseaux sociaux, c’est pire. On ne se rend pas compte de l’impact sur la victime. On est un animal traqué, comme dans une chasse à courre, on a peur. Je l’ai vécu. Quand j’étais enceinte, je me cachais. Une rumeur, c’est un assassinat programmé.
« Cheval d’amble » parle de votre fils Ludovic, décédé en 2017 d’une overdose.
Ce n’est pas une chanson, c’est le message que je veux qu’il emmène dans la lumière. Cela aurait pu avoir un côté racoleur, mais je savais que Christian Siméon, auteur de théâtre moliérisé, trouverait la poésie que je cherchais. Ce qui me choque beaucoup, c’est qu’on ne parle que de Ludo par rapport à moi. Oui, il a déconné, car il était très mal entouré, mais on oublie l’amour de garçon qu’il était. Je pense que toutes les mamans qui ont traversé la perte d’un enfant se retrouveront dans ce texte. On se demande toutes : « Qu’ai-je fait qui n’allait pas ? » Et c’est aussi un message pour demander aux imbéciles de le respecter, de me respecter et de se taire.
NOTE DE LA RÉDACTION : 4/5
« Venue d’ailleurs », New Chance/Warner ; en concert les 11 et 12 novembre 2022 à Pleyel.
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