José Sébéloué (Compagnie créole) : emporté par la maladie de Parkinson !

Le guitariste et membre fondateur du célèbre groupe s’est éteint à l’âge de 74 ans. Bal tragique sous les tropiques…

Triste nouvelle pour la Compagnie créole. Ce 3 septembre, José Sébéloué, l’un des membres fondateurs du groupe, a rendu son dernier souffle à l’âge de 74 ans, après un long combat contre un mal terrible qui l’obligeait, ces derniers mois, à se produire assis sur un tabouret durant les concerts.

Depuis deux ans, en effet, le chanteur auteur-compositeur luttait contre la maladie de Parkinson. Mais malgré la souffrance, il n’avait pas un seul instant envisagé de se retirer de la vie artistique continuant, bon an mal an, à monter sur scène pour donner, comme il avait l’habitude de le dire, du « bonheur aux gens. » Mais ces derniers jours, son état s’était soudainement détérioré.

Très inquiets, les membres de la célèbre formation étaient accourus à son chevet. Entouré de tous ses proches, il s’est éteint paisiblement, sans doute avec le sentiment du devoir accompli.

Cri du cœur

Car, bien que très atteint par cette pathologie neurodégénérative, il s’était donné pour objectif de réchauffer un pays, pour lequel il avait eu un véritable coup de cœur et où lui et ses complices étaient accueillis comme des pop stars : le Canada, et tout particulièrement le Québec, lors d’une tournée qu’il considérait, avec lucidité, comme celle des adieux. Il avait tenu le coup durant une trentaine de dates, dissimulant ses tremblements tant bien que mal. Mais soudain ses forces ont lâché et il avait dû être rapatrié d’urgence depuis le Québec, vers Paris où il résidait.

Sa grande amie Fabienne Thibeault et son mari Christian Montagnac, qui fut pendant longtemps le producteur de la Compagnie créole, ont fait part de leur infinie tristesse dans un message posté sur Facebook, dans lequel ils se disent « effondrés« , louant la « bienveillance » et le caractère si « joyeux » du disparu. « Repose en paix, je t’aime mon frérot », lui a lancé l’époux de la chanteuse québécoise dans un déchirant cri du cœur.

José Sébéloué avait vu le jour à Ouanary en Guyane, en 1948. Le guitariste avait débuté au sein des Vautours, un orchestre local. Mais dans les années 1970, José était devenu une vedette dans ce département d’outre-mer avec son groupe, les Pop-Corn.

Groupe culte

Débarqué à Paris, en 1975, il y fait une rencontre qui va changer sa vie. Lors d’une soirée dans un club antillais, il sympathise avec une jeune Martiniquaise qui, elle aussi, a « la musique dans la peau » et qui deviendra la chanteuse de la Compagnie créole : Clémence Bringtown. Le courant passe si bien entre eux qu’ils décident de fonder le groupe culte aux côtés des Guadeloupéens Guy Bevert et Arthur Apatout et du Martiniquais Julien Tarquin. Mais il leur faudra attendre la décennie suivante pour voir exploser leur carrière avec des tubes tels que Vive le Douanier Rousseau (1983), C’est bon pour le moral (1983) ou encore Au bal masqué (1985).

Il y a quelques mois, Clémence avait confié à France Dimanche combien José comptait pour elle. Aujourd’hui, celle-ci est dévastée par la disparition de son ami. « Tu es comme une maman pour moi », lui avait-il avoué récemment alors que, très affaibli, il s’en remettait souvent à elle.

Très attaché à sa famille, ce papa attentif laisse derrière lui cinq enfants anéantis par le chagrin. L’artiste qui aura fait danser des générations de fans avait pour projet de finir ses vieux jours en Guyane, sa terre natale qui lui manquait tant. Le destin en aura décidé autrement…

Valérie EDMOND

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