« J’ai eu peur » : en 1993, Nicolas Sarkozy confronté à Human Bomb

GALA A 30 ANS – À l’occasion du trentième anniversaire du magazine Gala, nous vous proposons de replonger dans les grands évènements de 1993, l’année où tout a commencé pour notre magazine. Parmi eux, redécouvrez la prise d’otages d’Erick Schmitt (alias Human Bomb) dans une école maternelle et quel impact cet évènement a eu sur Nicolas Sarkozy, pleinement impliqué dans cette action.

Le jeudi 13 mai 1993, la France retient son souffle. À 9h27 ce matin-là, un homme, encagoulé, casque de motard vissé sur la tête, a pénétré dans une classe de maternelle du groupe scolaire Commandant Charcot, à Neuilly-sur-Seine. Armé d’un revolver et d’explosifs sur lui, il a réclamé 100 millions de francs, l’équivalent d’un peu plus de 15 millions d’euros, sans quoi il fait exploser la salle de classe, où 21 enfants et leur institutrice sont prostrés. Durant près de 46 heures, la population est restée scotchée aux moindres informations sur l’évolution de cette situation.

Nicolas Sarkozy, alors maire de Neuilly-sur-Seine et ministre du Budget sous le gouvernement Balladur, s’est interposé entre le RAID et le forcené, cherchant à jouer un rôle de médiation. Une intervention que tout le monde n’avait alors pas vue d’un très bon œil : « Dans tous les manuels, il est très clairement écrit que les politiques ne doivent pas intervenir directement. Cela donne de l’importance au preneur d’otages et entraîne de la surenchère » avait révélé un ancien du RAID, présent lors de la prise d’otages, auprès de 20 minutes en 2013. « Sarkozy était le maire de la ville, il n’était pas encore très connu et c’était dans son tempérament : toutes les conditions étaient réunies pour qu’il fasse un petit show, mais je ne voulais pas qu’il interfère dans l’action du RAID » a raconté de son côté celui qui était alors ministre de l’Intérieur, Charles Pasqua, en 2013 auprès d’Europe 1.

Pourtant, Nicolas Sarkozy, dans son livre Passions, paru en 2019, a expliqué n’avoir « pas eu le choix ». « Ce n’est pas moi qui ai eu l’idée de rentrer dans la classe. Je ne me suis pas porté volontaire. J’ai juste exécuté ce que l’on m’a demandé de faire » a-t-il écrit, racontant que c’est Louis Bayon, le chef du RAID de l’époque qui lui avait demandé d’intervenir en médiateur. « J’ai eu peur. Assez peur même. Mais refuser était inenvisageable » a même confié le ténor de la droite.

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Nicolas Sarkozy : son rôle déterminant dans cette prise d’otages

Malgré les critiques, l’intervention de l’époux de Carla Bruni n’a pas été vaine. En échange de son consentement à répondre à certaines demandes du criminel, Nicolas Sarkozy fait un marché avec Human Bomb pour sortir un enfant à chaque exigence satisfaite. Ainsi, quinze bambins ont pu retrouver la liberté dès la première journée. Durant toute la prise d’otages, l’ancien président de la République a tenté de garder la situation sous contrôle. Tantôt auprès des parents dont les enfants étaient dans la classe pour les rassurer, tantôt auprès de Human Bomb lui-même, essayant de comprendre les raisons de son acte.

Pourtant, plus d’une fois, la situation a risqué de basculer. Alors que l’homme réclamait 100 millions de francs, Nicolas Sarkozy est arrivé avec une mallette n’en contenant que 25. Les choses ont failli se détériorer lorsque Human Bomb a réclamé le comptage des billets et a réalisé combien d’argent il manquait. Laurent Kouchner, réalisateur d’un documentaire sur l’affaire, a d’ailleurs raconté comment celui qui était déjà le papa de Pierre et Jean s’en est sorti par une pirouette : « Nicolas Sarkozy a dit : ‘Vous avez raison, je me suis fait avoir. Je vais aller voir le Gouverneur de la Banque de France qui m’a mis dans cette situation’. Et donc il a tout mis sur le dos du Gouverneur de la Banque de France et il est reparti », a-t-il expliqué à Flavie Flament, en février 2022, sur RTL. Une tentative de l’homme politique de garder le preneur d’otages alors calme, qui a fonctionné.

Mais celui qui a récemment perdu son père n’était pas rassuré, au point de craindre le pire : « La logique de l’engrenage de cette situation, c’est qu’il y a des enfants qui allaient y passer, avait-il confié en 2018 dans un documentaire diffusé sur C8. J’ai même écrit ma lettre de démission, dans la nuit, du gouvernement. Parce que je pensais qu’on ne les sortirait pas tous… ».

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Nicolas Sarkozy : ces marques laissées par cette confrontation

Finalement, le samedi matin, alors que Nicolas Sarkozy s’est proposé comme otage à la place des fillettes restantes dans la classe, Human Bomb a accepté l’offre, à condition d’en garder une. « C’était inacceptable. […] En conséquence, la décision fut prise, avec Édouard Balladur et Charles Pasqua, d’intervenir », a confié Nicolas Sarkozy, toujours dans son ouvrage. À 7h25, l’assaut du RAID est donné, conduisant au sauvetage de tous les otages et à la mort d’Erick Schmitt. Human Bomb s’était révélé être un informaticien au chômage originaire du Languedoc-Roussillon et sujet à une dépression.

Face au corps du forcené, Nicolas Sarkozy a raconté n’avoir « ressenti aucune émotion particulière » mais est resté tout de même profondément bouleversé par les évènements. En septembre 2006, auprès du magazine Le Meilleur des Mondes, il déclarait : « C’est Socrate qui disait ‘Connais-toi toi-même.’ […] Il n’y a rien de plus contestable que ‘Connais-toi toi-même’. Je suis rentré neuf fois dans la classe pour sortir un gosse dans l’affaire HB. Neuf fois, j’ai été un homme différent. C’est une affaire de circonstances, de hasard, et le plus courageux des hommes sera peut-être la minute suivante le plus lâche d’entre eux ».

Récompensé de la médaille du RAID à la suite de cette prise d’otages, l’homme politique est resté cependant marqué à tout jamais par cette véritable épreuve. S’il a admis par la suite avoir réfléchi à tout arrêter là avec sa potentielle lettre de démission pour reprendre une vie dans le privé, l’appel du devoir a finalement été plus fort. Une volonté qui l’a poussé à continuer pour arriver à terme, près de 14 ans plus tard, aux plus hautes fonctions de l’État en étant élu président de la République.

Crédits photos : AGENCE / BESTIMAGE / Direction Artistique Gala

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En cette année 1993, afin de fêter comme il se doit ses cinquante ans, Johnny Hallyday décide d’offrir à ses fans trois concerts exceptionnels au Parc des Princes à Paris. L’événement se nomme « Retiens la nuit », mais c’est surtout l’entrée du chanteur que l’on retiendra…
Johnny décide d’arriver sur scène à pied, en fendant la foule. Entouré d’une dizaine de gardes du corps, un t-shirt rouge et une veste à clous sur le dos, le rockeur aura toutes les peines du monde à rejoindre la scène : pouvant à peine marcher, se faisant toucher et bousculer par les spectateurs, Johnny aurait pu y laisser sa peau. Les images feront le tour de l’Europe !
Le concert compte 52 chansons : un récital énorme avec des amis en guest-stars tels qu’Eddy Mitchell, Michel Sardou et même Sylvie Vartan. Avec une réplique du Golden Gate Bridge de San Francisco comme décor, la scénographie est monumentale. Des poupées à l’effigie du rockeur seront même commercialisées ! Diffusé sur TF1 le 25 juin, le concert rassemble 7 millions de téléspectateurs, un engouement à la hauteur de l’amour que lui portent les Français.

Avant d’être Charlene de Monaco, elle était Charlene Wittstock, nageuse professionnelle. Et c’est en 1993, l’année de la création de notre magazine, que Charlene remporte son premier titre : le championnat junior d’Afrique du Sud.
Née le 25 janvier 1978, Charlene est initiée à la natation par sa mère, Lynette, elle-même professeure dans cette discipline. En 1990, lorsque la famille déménage à Johannesbourg, la jeune future princesse commence à s’entraîner de manière intensive. Après avoir remporté son premier championnat en 1993, elle abandonne ses études pour se consacrer entièrement à sa passion qu’elle exercera avec succès lors de nombreuses compétitions.
C’est en 2000 que le prince Albert croise pour la première fois la belle athlète : lorsqu’il lui remet une médaille sur le 200m dos crawlé au Mare Nostrum, une compétition monégasque.
En 2006 ils s’affichent publiquement ensemble pour la première fois. S’en suivra un mariage le 1er juillet 2011.
La princesse Charlene de Monaco et le prince Albert sont, depuis, les heureux parents de deux enfants : Jacques et Gabriella.

En 1993, Brigitte Trogneux, épouse de André-Louis Auzière et professeure de Français, enseigne le théâtre au lycée de La Providence à Amiens. Au sein de l’atelier qu’elle anime, Emmanuel Macron âgé de 15 ans prépare la représentation de fin d’année. Il connaît bien la fille de Brigitte, Laurence, qu’il côtoie alors en classe de seconde.
Brigitte et Emmanuel travaillent ensemble, répétant les scènes touts les semaines jusqu’à la fin de l’année scolaire, puis encore l’année d’après. C’est alors qu’il est en première qu’Emmanuel Macron tombe fou amoureux de celle qui est sa professeure depuis un an. L’attirance est réciproque et le couple vit son histoire d’amour en secret.
De leur première rencontre, Brigitte Macron dit avoir retenu son intelligence par laquelle elle a été « subjuguée ». L’histoire d’amour entre Brigitte et Emmanuel est mal vue par leur entourage.
Emmanuel Macron est donc poussé par ses parents à partir à Paris pour passer son bac, mais sa relation avec Brigitte devient de plus en plus sérieuse malgré la distance.
Brigitte Macron, alors mère de trois enfants, se sépare de son mari et part rejoindre Emmanuel à Paris. Elle divorce de son époux en 2006.
Brigitte et Emmanuel Macron se marient en 2007 malgré leurs 24 ans d’écart, et filent toujours le parfait amour.

« Cause I’m your lady, and you are my man »… En 1993, ce refrain est dans toutes les têtes, et sur toutes les radios : la chanson The power of Love sortie en novembre de la même année fait un carton et Céline Dion enchaîne les plateaux télé pour faire la promotion du nouvel album, The Colour of my love, sur lequel le tube figure.
Ce que le public ignore c’est que les mots de Céline sont destinés à celui qu’elle aime depuis de longues années, et avec qui elle est en couple depuis 1988 : son impresario, René Angélil.
Fin 1993, Céline Dion et René Angélil apparaissent dans l’émission de la célèbre présentatrice québécoise Sonia Benezra, et celle-ci, témoin en coulisses de leur amour, les pousse à révéler enfin au monde leur histoire, secrète depuis 5 ans.
Nerveux, René Angélil n’est pas partant : déjà fâché avec la mère de Céline à cause de leur relation, il a peur de mettre en danger la carrière de sa protégée si leur histoire d’amour ne trouve pas d’écho favorable auprès du public.
Persuadée qu’il faut que les fans sachent, Sonia Benezra insiste et c’est en direct, sur son plateau, que Céline Dion et René Angélil avouent pour la première fois être en couple.
Le 17 décembre 1994, Céline Dion épouse son amour de toujours, René Angélil, à Montréal au Canada… The rest is history.

La mort, si jeune, de l’animateur chouchou des Français, Patrick Roy, a beaucoup choqué les téléspectateurs de TF1 ce 18 février 1993. Alors qu’il est en pleine ascension, celui qui anime les jeux de la première chaîne apprend qu’il est atteint d’un cancer des os. Diagnostiqué seulement quelques mois auparavant, en octobre 1992, le cancer ne laissera aucune chance au journaliste.
Patrick Roy entre dans le foyer des Français en 1987, lorsqu’il rejoint TF1. Il anime Les Grandes Oreilles, L’affaire est dans le sac, puis Le Juste Prix qui fait de lui un animateur populaire. Il est également à la tête d’ UneFamille en Or jusqu’en 1992.
En parallèle il rejoint ses amis Philippe Risoli et Christian Morin pour présenter des soirées spéciales intitulées Succès fou.
Le cancer viendra stopper cette ascension, mais sa popularité n’a jamais failli. Près de 3000 personnes se sont rendues à ses funérailles, et ses parents ont avoué avoir longtemps reçu des cadeaux et témoignages. Sa tombe est encore aujourd’hui régulièrement fleurie par des anonymes qui ne l’ont pas oublié.

Le cinquième roi des Belges, frère aîné d’Albert II, et oncle de Philippe, a régné pendant 42 ans sur la Belgique. Baudoin est mort d’un arrêt cardiaque le 31 juillet 1993, alors qu’il était en vacances en Espagne. Deux ans plus tôt, il avait été diagnostiqué comme souffrant de la maladie de Barlow, un syndrome affectant le coeur. Malgré une opération, il ne survivra que quelques mois.
Marié à Fabiola, Beaudoin n’aura pas d’enfant, le couple étant victime de plusieurs fausses couches. Il considère son neveu, Philippe comme son héritier même si c’est d’abord Albert, son frère, qui prend sa suite en 1993.
Le sens du devoir du roi Baudoin, et sa grande compassion ont séduit les Belges qui ont su ne pas s’arrêter à l’image de « roi triste » qu’il a souvent entretenue. Des dizaines de milliers d’entre eux se pressèrent pour s’incliner devant sa dépouille, bouleversés.
La reine Fabiola, son épouse, lui a survécu jusqu’en 1994.

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