« J’ai craqué » : le chef Thierry Marx, raconte son expérience de casque bleu au Liban

Connu pour son talent culinaire, Thierry Marx a eu de multiples vies. À l’âge de dix-huit ans à peine, il s’est engagé dans l’armée et est devenu casque bleu au Liban, ravagé par la guerre civile.

A propos de


  1. Thierry Marx

Cuisinier étoilé et reconnu dans le monde entier, Thierry Marx a notamment eu le privilège d’envoyer ses créations dans la station spatiale internationale pour nourrir l’astronaute français Thomas Pesquet en mission, en 2017 et en 2021. Mais avant cette vie étoilée à maints égards, le chef a connu une autre vie : il s’est engagé dans l’armée. À dix-huit ans à peine, comme il l’a raconté samedi 29 mai au micro d’Europe 1, l’ancien juré de « Top Chef », sur M6, a connu la guerre au Liban.

« Ma famille avait connu toute l’aventure militaire, que ce soit mon grand-père qui est devenu français avec la guerre en 1914, et mon oncle et mon père qui ont connu l’Indochine et l’Algérie », explique-t-il à Michel Denisot, dans l’émission « Icônes ». Celui qui a obtenu sa première étoile au guide Michelin en 1988 se souvient avoir eu « l’impression qu’ils ne parlaient jamais de la guerre mais de l’aventure, des pays lointains ». Cela a attisé sa curiosité jusqu’à ce qu’il se décide et se lance : « J’ai craqué, je n’ai pas tourné la tête et je me suis engagé. »

« En plein bombardement, des types vendaient des falafels »

C’est au Liban que Thierry Marx fait ses armes, en tant que casque bleu. Le pays était alors en proie à une guerre civile qui a fait entre 130 000 et 250 000 victimes civiles, entre 1975 et 1990. Le chef s’engagera même en tant que mercenaire chrétien, auprès des phalangistes libanais. L’expérience militaire et guerrière est difficile, comme il l’a raconté au magazine Nouvelles Clés. « J’ai vécu dans le centre de Beyrouth en plein bombardement, expliquait-il, et là, dans le chaos général, des types vendaient des falafels. »

« Le retour a été dur parce que j’avais coupé avec le monde des Compagnons du devoir et avec le monde de la cuisine, de la pâtisserie », indique Thierry Marx sur Europe 1. Après avoir connu la guerre, la faim et la peur, il raconte : « Je me rappellerai toujours de l’arrivée à la gare d’Austerlitz à cinq heures du matin, au premier train. Je suis rentré dans un bistrot qui s’appelait « L’Arrivée » et j’ai pris trois croissants et un café. » Ivre de bonheur, il « avait l’impression de ne pas avoir goûté ça depuis des années ». Il a ensuite fallu « se reconstruire », se trouver un but. Grâce à deux CAP qu’il avait obtenus avant son engagement militaire – cuisinier et pâtissier-confiseur-glacier – il s’est remis au travail et accroché sans relâche pour connaître le destin qu’il s’est forgé.

Article écrit en collaboration avec 6Medias

Crédits photos : Gwendoline Le Goff / Panoramic / Bestimage

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