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Jack Lang : ses terribles confidences sur les derniers jours de François Mitterrand
Jeudi 6 mai 2021, Jack Lang s’est confié dans L’Obs sur ses derniers moments partagés avec François Mitterand. Durant ses derniers mois de vie, le président de la République avait réduit le nombre de personnes autour de lui. L’ancien ministre de la Culture comptait parmi les rares personnes à avoir pu discuter avec lui une dernière fois.
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Des souvenirs qui appartiennent à l’Histoire. Dans les colonnes de nos confrères de L’Obs, jeudi 6 mai 2021, Jack Lang a partagé le contenu de sa dernière discussion avec François Mitterand. Affaibli, l’ancien président de la République, atteint d’un cancer de la prostate diagnostiqué en 1981, ne voyait plus beaucoup de monde. Autour de lui, il n’avait gardé que les amis qui lui étaient chers. Ceux à qui il pouvait tout dire. Il invite ainsi Jack Lang à un réveillon à Latche. Ce sera le dernier du président de la République. « Ce soir-là, François Mitterand était malade. Alors qu’il était habituellement autour de la table commune, il s’est mis un peu à l’écart. Nous allions tour à tour échanger avec lui. On a parlé d’écrivains, de livres. Il était en pleine forme intellectuelle. Simplement, il souffrait et il m’a dit : ‘C’est parfois comme s’il y avait la Gestapo en moi’. Il décrivait les horribles souffrances qui torturaient son corps. »
Une dernière discussion énigmatique
A l’époque, son état est déjà compliqué à gérer. François Mitterand lui fait comprendre qu’il est déjà résigné face à son sort. Un sort qu’il attendait avec une certaine paix au moment de ce réveillon. « Puis, il m’a avoué : ‘J’ai résolu la question philosophique’. Je n’ai pas osé lui en demander plus. Je crois qu’il voulait dire par là : ‘J’ai résolu la question de l’après’ « . Jack Lang n’a toujours pas donné de sens exact à cette phrase très énigmatique prononcée par François Mitterand. « Je ne sais pas quoi en déduire. Était-il redevenu croyant ou non ? Je ne le sais pas ». Dès le lendemain de cette discussion, François Mitterand était un peu plus affaibli encore. « Le lendemain, le 1er janvier 1996, il a annulé le déjeuner traditionnel. J’ai compris qu’il arrêtait de se nourrir, de prendre ses médicaments. Il programmait en quelque sorte sa propre disparition. » L’ancien président socialiste est mort le 8 janvier 1996.
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