INTERVIEW – Stéphane Plaza, ses confidences intimes : « Il est temps que je réussisse ma vie privée »

A quelques jours de la diffusion sur M6 d’un étonnant documentaire où il dévoile avec son père des pans de son intimité familiale, Stéphane Plaza s’est longuement confié à Gala. L’amour, l’argent, l’alcool, les traumas d’enfance, la foi… l’agent immobilier le plus célèbre de France fait l’état des lieux de sa vie.

A 53 ans, Stéphane Plaza s’est lancé un sacré défi : accompli sur le plan professionnel, l’agent immobilier préféré de M6 veut à présent être heureux hors caméra. Et, signe qui ne trompe pas, ce grand pudique commence enfin à se dévoiler. Il y a deux ans, il avait semé un premier caillou blanc au détour d’une émission en confiant son regret de ne pas être père. En juin dernier, il révélait être désormais en couple et heureux. Le 10 octobre prochain, à 22h25, c’est sur M6 que se poursuivra l’opération transparence avec la diffusion d’un étonnant documentaire qu’il a coproduit : Stéphane Plaza, voyage avec mon père. A la faveur d’un séjour à La Martinique avec Raymond, son papa de 91 ans, il fait de vraies révélations sur sa personnalité et son histoire familiale qui n’est pas un long fleuve tranquille. En attendant, c’est dans Gala qu’il se dévoile. Il y a quelques jours, dans un café chic parisien, Stéphane Plaza s’est mis à table pour une longue interview-vérité.

PHOTOS – Stéphane Plaza et Karine Le Marchand amis et super complices, la preuve en images.

GALA : Stéphane, je connais votre arme fatale : dès qu’une question vous embarrasse, vous faites une jolie pirouette humoristique pour ne pas répondre. Promettez-vous de dire la vérité, rien que la vérité ?

STÉPHANE PLAZA : Je le jure !

GALA : Dans le documentaire qu’on va découvrir sur M6, votre père, Raymond, dit de vous : « Stéphane, il intériorise tout et le garde pour lui ». Vous confirmez ?

S.P. : Je confirme. Ma grande amie Karine Le Marchand a coutume de dire « quand on n’a pas de nouvelles de Stéphane, c’est qu’il ne va pas bien, il faut que je me déplace car il ne tirera pas la sonnette d’alarme ».

GALA : D’où vous vient cette appréhension à vous confier ?

S.P. : En fait, je suis très timide. Bien sûr, la notoriété facilite les choses, on n’a plus à faire le premier pas pour aborder les gens. Mais la peur d’exprimer ses sentiments est toujours là.

GALA : En même temps, sur Instagram, vous partagez des messages parfois très sombres. Vous avez des tendances dépressives ?

S.P. : Non, j’ai pu être d’une extrême mélancolie. Pendant le deuil de ma maman, j’ai bossé comme un dingue. Ça m’arrangeait d’arriver chez moi le soir épuisé, ça m’évitait de ressasser des idées noires.

GALA : La mort de votre mère, Christiane, emportée par un cancer en 2016, a été le drame de votre vie. Vous étiez si complices qu’à une époque, vous pouviez même aller en boîte ensemble. C’était une amie plus qu’une maman ?

S.P. : [silence] Elle était tout à la fois. C’était une personne avec qui on pouvait parler de tout, qui savait s’amuser de tout et avait le même humour décalé que moi. J’ai perdu énormément en la perdant. Ce métier génère beaucoup de pression. Mais si vous appelez un ami en pleine nuit pour lui dire que c’est dur alors que tout a l’air facile pour vous, il va penser « qu’est-ce qu’il a, Plaza ? Il a la grosse tête ? ». Alors qu’une maman, elle vous écoute et vous comprend, sans jamais vous juger.

GALA : Vous révélez que, quand vous aviez 6 ans, vous avez vu un autre homme entrer dans sa vie mais que votre père a continué d’aimer votre mère et qu’ils n’ont pas voulu divorcer. Est-ce que votre peur de l’engagement vient de là ? De l’exemple perturbant de ce ménage à trois ?

S.P. : J’en suis sûr. Sous le prétexte de nous protéger, moi et mon grand frère, nos parents ont refusé de regarder la réalité en face et ce sont leurs fils qui l’ont prise de plein fouet. D’ailleurs, je n’ai aucun souvenir d’enfance avant 7 ou 8 ans. Le vide sidéral ! C’est bien qu’il y avait un souci. Quand on voit que son père est considéré par sa mère comme un frère, mais qu’ils partent encore en vacances ensemble, fêtent Noël ensemble, ce n’est pas normal pour un gamin. Ça brouille l’image du couple réussi, forcément.

GALA : Vous avez révélé avant l’été que vous étiez amoureux mais derrière, on n’en a pas su davantage. Ce qui alimente toutes les rumeurs. Pourquoi ne pas vous afficher publiquement avec la personne que vous aimez pour couper court ?

S.P. : Parce que certains de mes amis l’ont fait et n’ont pas été forcément mieux lotis après. J’ai tout entendu sur moi, sur ma sexualité. C’est violent pour la personne qui vous accompagne et encore plus pour sa famille. Pour vivre heureux, vivons cachés, c’est la meilleure des maximes pour moi.

GALA : Dans l’émission de Canal+ En aparté, en juin dernier, vous avez évoqué une envie d’enfant…

S.P. : Je n’ai pas parlé d’« envie d’enfant ». J’ai dit que je m’étais accompli sur le plan professionnel et que le moment était venu de transmettre et de fonder une famille. Mais il y a des familles sans enfant, ou des familles recomposées. Je peux être heureux à deux, à trois, à quatre… Ce que je veux surtout, c’est ne plus avoir ma vie de saltimbanque d’avant, où je bossais comme un fou, puis rentrais le soir avec seulement ma chatte à qui parler.

GALA : A propos de transmission, vous avez acquis au fil des succès une fortune professionnelle importante. Vous êtes fils de fleuristes, issu de la classe moyenne. Est-ce que cette réussite financière vous gêne parfois ?

S.P. : Non. Je n’ai pas fait les meilleures études, j’ai commencé par vendre des fleurs avec mes parents, avec la farouche volonté de m’en sortir. J’ai travaillé dur, sept jours sur sept, pendant des années. Donc je n’ai pas à me sentir gêné. Après, qu’est-ce que ça veut dire, « réussir » ? Je me suis réalisé en tant que professionnel mais il est temps que je réussisse aussi ma vie privée pour vraiment pouvoir dire « j’ai réussi ma vie ». J’admire plus mon frère qui a fondé une famille que ma carrière.

GALA : Votre frère se prénomme Olivier et est votre aîné de trois ans. Pouvez-vous nous en dire plus sur lui ?

S.P. : Il est chargé d’étude pour une marque d’ascenseurs. Il habite Puteaux, a deux enfants, et c’est un exemple pour moi.

GALA : Pour ses enfants, vous étiez le Stéphane Plaza qu’on connaît à la télévision : le tonton farceur qui les emmenait faire des manèges et manger des glaces ?

S.P. : Non, j’étais le tonton absent. Parce que je travaillais tout le temps. [on le sent vraiment ému]

GALA : Même aux réveillons, vous n’arriviez pas les bras chargés de cadeaux ?

S.P. : Je déteste les réveillons, ces grands moments d’hypocrisie. C’est facile de se sauter dans les bras, de se faire des cadeaux. Mais on n’achète pas comme ça l’amour et la tendresse. Les enfants de mon frère sont très fiers de moi mais est-ce qu’ils peuvent raconter beaucoup de moments passés ensemble ? Nos proches n’ont pas besoin de cadeaux mais de temps passé. Je l’ai enfin compris. Avec mon père et mon frère, on se voit plus souvent qu’avant, et on en a besoin.

GALA : Pourquoi avoir un temps succombé à l’« alcoolisme mondain » ?

S.P. : J’étais fêtard, je le suis beaucoup moins aujourd’hui. Dans les soirées, j’y allais fort sur le rosé ou le champagne parce que tout semblait alors plus simple, plus féérique. Et quand j’ai perdu ma mère, j’ai eu la main encore plus légère pour oublier mon deuil. Mais c’est une erreur, les lendemains sont plus durs encore.

GALA : Comment en êtes-vous sorti ?

S.P. : Comme je devais faire une tournée et être en forme, j’ai dit « tiens, on va faire un challenge en plein été : 40 jours sans alcool ». Aujourd’hui, je peux me contenter d’un verre au repas et m’arrêter, et même m’amuser sans boire.

GALA : Jusqu’à l’âge de 13 ans, vous étiez fan de… Jésus. Croyez-vous encore aujourd’hui ?

S.P. : J’y reviens. J’ai été bouddhiste. Aujourd’hui, s’il y a une messe, je peux entrer, m’asseoir et prier. J’aime prier et croire qu’il y a quelque chose au-dessus.

GALA : Vous arrive-t-il de communiquer avec votre chère maman ?

S.P. : Oui, je crois à ça : qu’elle m’entend et me protège. Quand nous avons joué la pièce Un couple magique près de Royan, sa ville natale, une colombe est entrée dans la salle et s’est posée sur la scène, avant de repartir aussitôt. Valérie Mairesse l’a vue comme moi. Je l’ai pris pour un signe. Et quand il y a une pleine lune, je m’installe et communique avec elle. Je lui pose des questions…

GALA : Avec votre père, la communication a toujours été moins fluide…

S.P. : Parce que j’avais ma mère comme confidente et cette relation fusionnelle se suffisait à elle-même. Et puis, il y a eu sa mort, ce deuil que j’ai essayé de surmonter comme je pouvais. Je l’avoue, pendant toutes ces années, j’avais un peu mis mon père de côté. Et pourtant, je l’admire. Ancien champion cycliste, il m’a transmis son côté compétiteur. Il a follement aimé ma mère, il a tout fait pour ses enfants, et le fait encore, il a toujours le sourire, même s’il radote un peu… mon père, c’est mon héros !

GALA : Mais c’est difficile de se dire ces choses entre hommes, c’est ça ?

S.P. : Voilà. C’est étonnant, je peux pleurer devant le film Kramer contre Kramer, mais dire « je t’aime » à mon père, ça a toujours été très compliqué.

GALA : Je sens que l’exercice d’introspection auquel vous acceptez de vous livrer avec moi n’est pas simple non plus…

S.P. : Non. Pour parler immobilier, je suis le roi, mais parler de moi, ce n’est pas dans ma nature. Parce que même si je suis plus sûr de moi qu’avant, je reste ultra-sensible. Je peux m’effondrer à tout moment. Cette interview, par exemple, elle me perturbe, je ne suis pas loin de pleurer…

GALA : Vous faites de la télévision, du théâtre, des fictions, vous avez un réseau d’agences immobilières à votre nom. Après quoi courez-vous encore ?

S.P. : Je ne cours plus, justement. Avant, je pouvais partir en vrille, j’avais un mal fou à déléguer. Maintenant, je suis capable de partir en vacances sans téléphone et de rester sur une plage à ne rien faire. Je suis plus zen qu’avant.

GALA : Pour vivre heureux, vivons cachés, disiez-vous. Vous vivez caché… et heureux ?

S.P. : Je suis fragile mais heureux. Et je vais tout faire pour conserver ce bonheur.

Cet article est à retrouver dans Gala N°1581 disponible dans les kiosques jeudi 28 septembre 2023.

Crédits photos : PATRICK BERNARD / BESTIMAGE

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