INTERVIEW – Sophie Le Saint : « Je ne suis pas du tout frustrée d’être joker »

Sophie Le Saint est l’une des jokers de l’été de France 3. La journaliste y présente les informations comme chaque année. Entretien.

Gala.fr se met à l’heure d’été ! Avec des vacances scolaires estivales, on vous embarque à travers les tubes de l’été, les entretiens ensoleillés, les bons conseils pour la plage, mais on vous parle également de télévision. Comme chaque été, les chaînes proposent à leurs téléspectateurs des animateurs ‘jokers’ pour leurs journaux télévisés. Ainsi, Sophie Le Saint prend place aux 12/13 et 19/20 week-end sur France 3, en remplacement de Catherine Matausch. La journaliste a accepté de nous accorder une interview pour nous en parler.

Gala.fr : Comment abordez-vous ces journaux de l’été ?

Sophie Le Saint : Très sereinement ! Ça fait longtemps que je travaille tous les étés. C’est une période très agréable que j’aime beaucoup. En plus, le week-end, il y a vraiment une ambiance familiale. Honnêtement, ça ne me dérange pas de travailler pendant cette période. Je suis joker et c’est le propre du joker de travailler pendant les vacances. Ça fait partie du jeu.

Gala.fr : L’été, les sujets des journaux sont-ils un peu plus léger ou l’actualité prime-t-elle sur l’ambiance estivale ?

Sophie Le Saint : On aborde l’actualité un peu différemment notamment à travers les séries de reportages qu’on lance. On prend le temps de se poser, de faire découvrir les régions à nos téléspectateurs. Ça permet d’être un peu plus estival vers la fin du journal même si l’actualité prime toujours. Ce sont des éditions de proximité et ça, ça me plait bien. C’est une belle opportunité.

Gala.fr : Être joker l’été n’est pas un peu désagréable pour ce qui est des vacances en famille ? Sophie Le Saint : Je le vis bien parce que j’ai été titulaire des éditions du matin à Télématin pendant 22 ans, et parallèlement, j’étais aussi joker du journal de 13 heures présenté par Élise Lucet. C’était une vraie chance et cela a été très enrichissant pour moi. Même si on n’est pas en vacances en même temps que la famille, je ne suis pas du tout frustrée d’être joker. Les enfants sont grands, il n’y a aucun souci.

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Gala.fr : Justement, votre compagnon aussi journaliste Yannick Letranchant et vos enfants Mathieu et Alexandre ne vous en veulent pas ?

Sophie Le Saint : Ils savent ce que c’est. Mes enfants ont 27 et 23 ans. D’ailleurs tout le monde va travailler cet été sauf le papa que je rejoindrai quand ce sera mon week-end, le lundi et mardi ! J’irai prendre l’air dans mon Vercors que j’aime tant. C’est un rythme que ma famille connaît bien. J’ai longtemps été joker du 13h sur France 2, ils ont pris l’habitude. On a d’autres moments ensemble, c’est l’essentiel.

Gala.fr : Du coup, quand est-ce que vous partez en vacances ?

Sophie Le Saint : J’ai pris quelques jours avant de reprendre l’antenne et après mon été studieux, je repartirai un peu. J’adore le Vercors, c’est notre terre d’adoption. Mon mari est breton, moi marseillaise… On respire bien dans le Vercors, on y fait de longues randonnées et puis, quand je redescends dans le Sud, j’aime bien aller faire un petit tour du côté de Cassis, dans les jolis villages autour de Marseille. J’en profite pour aller voir ma famille et mes amis qui vivent dans le coin.

Gala.fr : Votre passion pour l’information, elle remonte à l’enfance ?

Sophie Le Saint : J’ai toujours voulu faire ça. Depuis que j’ai 10/12 ans je dirais. Au départ, je voulais être journaliste pour être critique de cinéma soit dans Télérama soit dans Première. J’ai fait le parcours classique : une licence et, ensuite, une école de journalisme à Bordeaux. C’est là que j’ai été happée par la télé. On s’entrainait, on faisait des journaux et puis, j’ai rapidement fait un stage à TF1 et finalement je me suis dit que je n’avais pas envie d’écrire toute seule dans mon coin mais plutôt de travailler en équipe. Je trouvais ça chouette de se dire qu’avec ce format on pouvait rentrer directement chez les gens. Il y a un côté magique avec la télé. C’est un média très puissant.

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Gala.fr : En parlant de Télématin, ça n’a pas été trop dur de quitter l’équipe ?

Sophie Le Saint : J’y suis restée 22 ans. C’est ma famille de télé alors oui ça a été dur pour moi de quitter cette émission. Ça a été une décision difficile à prendre car c’est un rendez-vous que j’adore depuis toujours et j’étais très heureuse d’y travailler. Ça a été une expérience incroyable. Ça me permettait, aussi, de pouvoir être là pour mes enfants la journée, les voir grandir et, ça, ça n’a pas de prix. En revanche, ça a déréglé mon sommeil.

Gala.fr : Cela fait 25 ans que vous êtes un visage de France Télévisions. C’est une famille dans laquelle vous êtes bien et que vous ne souhaitez pas quitter ?

Sophie Le Saint : Je n’ai pas envie d’aller voir ailleurs car France Télévisions est une grande et belle maison. J’y suis depuis longtemps, c’est ma famille. J’ai aussi beaucoup aimé la radio et la liberté qu’elle apporte, notamment lorsque j’ai travaillé à Radio France Provence à mes débuts.

Gala.fr : Être joker, inéluctablement, c’est vivre dans une situation instable. Vous êtes d’accord avec ça ?

Sophie Le Saint : Il y a un an, après mon passage à franceinfo canal 27, on m’a demandé de devenir joker de toutes les éditions de France 3. J’étais donc souvent à l’antenne. J’ai beaucoup de projets et je me dis que je vais forcément pouvoir continuer à faire ce que j’aime. La maison est assez grande pour ça.

Gala.fr : À la rentrée il va y avoir un changement de taille sur France Télévisions au sein de votre « famille » puisque Julia Vignali sera remplacée par Marie Portolano pour accompagner Thomas Sotto. C’est un rôle que vous auriez aimé tenir ?

Sophie Le Saint : Thomas Sotto est quelqu’un que j’apprécie beaucoup. C’est un bon camarade de jeu, qui est très drôle. On se retrouve, d’ailleurs, quand lui fait les week-ends sur France 2 et moi côté France 3. Ça aurait été, une nouvelle aventure entre l’animation et le journalisme. Mais me relever très tôt c’est quelque chose que je ne ferais plus.

Gala.fr : Y’a-t-il un moment ou une actualité lors de l’un JT que vous n’oublierez jamais ?

Sophie Le Saint : Oui c’est un lundi de Pentecôte, le 1er juin 2009, le jour du crash du vol d’Air France Rio-Paris. Je m’en souviens très bien. Ce jour-là, je remplaçais Élise Lucet au journal de 13 heures. Quand l’urgent est tombé, il était aux alentours de 12h50. Ce jour-là, au lieu de faire 30 minutes de journal, on a fait une heure et des flashs régulièrement l’après-midi pendant le tournoi de Roland-Garros. C’est un événement qui m’a fait grandir professionnellement. C’était d’autant plus difficile à gérer car j’ai une très bonne amie qui était hôtesse chez Air France et qui faisait souvent cette liaison-là. Je pensais beaucoup à elle et aux passagers. Sans pouvoir le laisser paraître, j’étais un peu submergée par l’émotion. Ce n’est qu’à 20 heures que j’ai eu de ses nouvelles et su qu’elle n’était pas dans ce vol. C’est un souvenir très fort. Je m’en souviens comme si c’était hier.

Gala.fr : Avez-vous remarqué une différence ou une évolution du traitement de l’information ?

Sophie Le Saint : Forcément avec l’arrivée des réseaux sociaux. On doit faire attention à tout ça. A France Télévisions, par exemple, on a une structure qui vérifie toutes les informations afin de ne pas se précipiter. C’est toute la difficulté de ce métier aujourd’hui. Les informations viennent de partout. Pour ma part, je préfère attendre quelques minutes de plus mais être sûre de l’information que je vais donner.

Gala.fr : Vous présentez les informations, une fois que les vacances arrivent, vous parvenez à décrocher et ne plus vous tenir au courant de l’actualité ?

Sophie Le Saint : Maintenant ça va mieux. Je me suis un peu soignée de ce côté-là. Je lis la presse quotidienne, la presse locale… J’aime bien savoir ce qui se passe quand je suis dans le Vercors ou lire La Provence quand je suis dans le Sud. Par contre, je ne regarde pas les journaux télévisés, mais j’écoute la radio.

Gala.fr : Vous coupez les groupes WhatsApp quand même ?

Sophie Le Saint : Euuuuuh… non, c’est vrai que ce n’est pas bien (rires). Pendant mes vacances, dès qu’il y a une grosse info j’ai tendance à me reconnecter. On est journaliste, c’est en nous.

Gala.fr : En télé, vous pensez que l’on peut avoir des amis ?

Sophie Le Saint : J’ai 2/3 amis très proches de l’époque de Télématin sinon ce sont des amis d’enfance, qui n’ont rien à voir avec le journalisme et la télévision pour l’essentiel. Mes amis sont essentiellement à Marseille et dans le Vercors. Ils font complètement autre chose que du journalisme et, finalement, je trouve ça assez sain.

Gala.fr : Qu’est-ce que l’on peut vous souhaiter pour la suite ?

Sophie Le Saint : Je suis très heureuse. Je veux juste continuer à faire ce que j’aime, informer les gens à travers des journaux. J’aime aussi beaucoup la culture, le cinéma, et pourquoi pas parler d’actualité différemment, en donnant la parole aux enfants.

Crédits photos : ©Nathalie GUYON

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