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INTERVIEW – Philippe Caroit papa à 63 ans : “La venue de Lucien est une cure de jouvence”
A nouveau père, à 63 ans, l’acteur choisit de partager avec nous ce bonheur tardif. Un témoignage sincère et rare.
Décontracté et souriant, Philippe Caroit, en couple avec une jeune femme de 34 ans, dont il préserve l’anonymat, a pris le parti de la vie. Le 12 décembre 2022, il est devenu papa, vingt-quatre ans après la naissance de sa fille Blanche (fruit de ses amours avec l’animatrice Caroline Tresca, ndlr). Entre deux biberons, il se confie à Gala.
GALA : Comment prend-on la décision de devenir père à 63 ans ?
PHILIPPE CAROIT : Quand tu es avec une femme depuis plusieurs années, il me semble impossible de lui voler son désir de maternité, de le nier sous prétexte qu’on a plus le courage de replonger dans les couches, les biberons et les nuits chaotiques, ou que l’on est déjà passé par là. Bien sûr, j’ai hésité, il a fallu que j’en éprouve le désir aussi et puis, in fine, c’est la vie qui décide. La paternité est un sujet qui me taraude. Elle est le fil rouge de mon roman La malédiction de l’escargot (paru en 2020, Editions Anne Carrière, ndlr), comme de ma pièce Le chapon que je suis en train de monter.
GALA : Par quel cheminement êtes-vous passé ?
P. C. : Je me suis posé beaucoup de questions liées au temps. Celui qu’il me reste d’abord, statistiquement plus réduit que lorsque j’avais 30 ans bien sûr, mais qui sait quand sera sifflée la fin de la partie ? Celui de ma disponibilité ensuite. Le temps m’étant compté, j’ai envie d’être présent pour cet enfant et c’est plus facile pour moi à ce stade de ma carrière car je peux refuser plus aisément des propositions et des sollicitations qu’il y a vingt-cinq ans. Je privilégie désormais mes activités « casanières » comme l’écriture ou la peinture. Enfin, j’ai songé à notre époque. Est-il responsable de faire un enfant aujourd’hui entre conflit en Europe, désastre écologique et planète surpeuplée ? Il faut, de toute façon, une bonne dose d’inconscience mais aussi de confiance et de fatalisme pour devenir parent.
GALA : Donc il y a eu des freins…
P. C. : Oui, à commencer par ceux de la raison. Que ton entourage ne manque jamais de te rappeler d’ailleurs. Mais les décisions les plus déraisonnables, voire irrationnelles, ayant écrit les plus belles pages de ma vie, les freins, j’ai choisi de les « desserrer ». (Rires.)
GALA : Etes-vous un autre papa avec Lucien, différent de celui que vous étiez avec votre fille ?
P. C. : Non ! Vingt-quatre ans plus tard, je suis tout autant fasciné par ce miracle qu’est l’arrivée d’un petit humain, émerveillé par les échanges « animaux », émotionnels et énergétiques, avec un nourrisson qui n’a apprivoisé aucun de nos codes. Un bébé, c’est certainement l’une des formes les plus concrètes et les plus absolues de l’amour. Et puis les gestes me sont revenus instantanément. Changer une couche, c’est comme le vélo… Ça ne s’oublie pas !
GALA : Peut-on dire que cette naissance symbolise une seconde jeunesse ou au contraire représente-t-elle une perception de vos limites ?
P. C. : La venue de Lucien est une cure de jouvence, même avec son contingent de nuits hachées. Des neurobiologistes ont démontré l’effet bénéfique de la paternité – ces shots d’amour à répétition – sur le cerveau. Donc pour l’instant, je profite, d’autant que je suis épuisé parfois, mais – je touche du bois – toujours en forme. Mon plus grand moment de bonheur ? Quand Lucien, inquiet, se rassure, blotti sur mon torse, et s’endort bienheureux au rythme de ma respiration.
« Le plus difficile, c’est de se connaître et de s’accepter »
GALA : Qu’apprend-on à la soixantaine, que l’on ne savait pas avant ?
P. C. : Le plus difficile, c’est de se connaître et de s’accepter. Plus les années passent, meilleure est la connaissance de soi. On apprend à ne plus perdre de temps, à savoir dire non, à s’affranchir des codes et des diktats. C’est un long parcours. J’étais plus heureux à 30 ans qu’à 20 ans, plus à 40 qu’à 30, et aujourd’hui davantage qu’à 50. Pourvu que ça dure.
GALA : Comment voyez-vous le futur ?
P. C. : J’ai toujours eu une grande confiance en l’avenir. La vie m’a souvent proposé de belles choses, même quand je traversais des périodes sombres. Je suis curieux de voir ce qui m’attend encore. Mais je ne me vois pas avec un troisième enfant, Lucien a déjà une grande sœur géniale.
GALA : Vous avez fait des études de médecine avant de vous orienter vers le métier d’acteur. Qu’envisagez-vous pour votre fils ?
P. C. : Comme pour sa sœur Blanche, je ne cesserai de lui conseiller de s’orienter vers ce qui l’attire. On n’a qu’une vie, il faut avoir le courage de changer de chemin, d’emprunter des voies escarpées quitte à se faire une bonne entorse. Rien n’est pire que le regret… Ce poison amer. Si je peux lui transmettre le sens de l’humour et l’art du voyage, je serai heureux !
GALA : Et la beauté ? Vous l’avez. Que direz-vous à Lucien à ce sujet ?
P. C. : Ah ah ! Je vous remercie, même si je vous assure que ce n’est pas ce que je me dis quand je me croise dans un miroir. D’autant que les années ont commencé leur travail de sape… Je lui dirai que tous les gens beaux sont souvent ceux qui sont parfaitement « alignés », en phase avec eux-mêmes, même si leurs traits ne correspondent pas aux canons du moment. Les adolescents sont heureusement moins cruellement soumis à l’implacable dictature des modes que les jeunes filles.
GALA : Si vous n’aviez qu’un message à délivrer à votre bébé, quel serait-il ?
P. C. : Explore, sois curieux, fais ce que tu as envie de faire, mais ne laisse pas filer les trains quand ils passent.
GALA : Et à un homme de 60 ans qui voudrait un enfant ?
P. C. : Pourquoi pas ? (Large sourire.)
Cet article est à retrouver dans GALA N°1550 disponible dans les kiosques ce jeudi 23 février 2023.
Crédits photos : Sylvie Castioni/Bestimage
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