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INTERVIEW – Lucie Lucas : son mari, la suspension de sa carrière, la chirurgie esthétique… l'héroïne de "Clem" se confie sans filtre
Lundi 19 avril 2021, la saison 11 de Clem est de retour sur TF1. À cette occasion, Lucie Lucas, qui interprète Clem dans la série du éponyme, a accepté de répondre aux questions de Femme Actuelle.
- Lucie Lucas
Clem, la série TF1 diffusée depuis le 22 février 2010 sera de retour lundi 19 avril 2021 sur TF1. Les fans pourront donc suivre la suite des aventures de Clémentine Boissier, surnommée « Clem », interprétée par l’actrice Lucie Lucas depuis le tout premier épisode. La comédienne de 35 ans, qui vit désormais dans une ferme en Bretagne avec son mari Adrien et ses trois enfants (Lilou, née en août 2010, Moira, née en janvier 2012 et Milo né en mars 2018), a pris beaucoup de plaisir à tourner cette 11e saison, placée sous le signe de l’humour. Agustín Galiana, Joséphine Berry et Thomas Chomell reprennent eux aussi du service, rejoints par Loup-Denis Elion (qui fait ses débuts dans la série après avoir longtemps été l’une des stars des Scènes de ménages). À cette occasion, Lucie Lucas a accepté de répondre aux questions de Femme Actuelle.
Femme Actuelle : Cette 11e saison de Clem ne ressemble en rien aux précédentes…
Lucie Lucas : J’ai adoré tourner cette saison, parce qu’on sort un peu des grands drames. Même s’il y a encore des événements catastrophiques… Cette fois-ci, les personnages ne se laissent jamais abattre. C’est une saison très solaire et je pense qu’on a tous besoin de ça en cette période de crise sanitaire. Toute l’équipe avait vraiment besoin d’un bon feel good. On s’est dit que les téléspectateurs en auraient tout autant besoin que nous…
La crise sanitaire est en effet très dure à vivre pour de nombreux Français. Cette situation inédite a également mis en lumière de nombreux problèmes de société, notamment concernant les enfants. Dans votre adolescence, vous avez vous-même été harcelée par l’une de vos camarades ?
L.L. : J’ai été harcelée par une fille, et c’était pour une histoire de garçon. Je n’ai pas subi le harcèlement scolaire comme on l’entend. Après, ça a été très angoissant : cette fille était folle, elle voulait me lacérer la figure au cutter.
Vous avez également connu le burn-out…
L.L. : C’était il y a pas mal d’années maintenant. Je n’arrivais pas à parler, je ne pouvais plus marcher. C’était très grave. Ça m’a pris des mois pour retrouver ma vie normale. Je pense qu’on est dans une époque où la moitié des Français souffre de trop travailler et l’autre moitié de ne pas travailler assez… On va tous devenir fous.
Vous avez trouvé votre équilibre loin de Paris, dans une ferme située en Bretagne.
L.L. : Oui, c’était lié à mon burn-out, mais pas seulement. De toute façon, on avait envie d’être autonomes, d’élever nos enfants au milieu de la nature. Maintenant, on vit dans une ferme de maraichage bio et ce mois-ci on ouvre une boutique de producteurs locaux. Petit à petit on va ouvrir de plus en plus de choses pour prendre soin de nous, des autres, du vivant…
Vous avez évoqué votre choix de vie dans Complément d’Enquête, en juin 2019. Vos propos sur la « fin du monde » ont beaucoup fait réagir les téléspectateurs. Avez-vous regretté d’en avoir parlé ?
L.L. : Non pas du tout. Ça avait beaucoup fait réagir, mais parce que le journaliste a coupé ma phrase. Moi j’ai dit que je me levais le matin sans savoir si mes enfants atteindraient la majorité… Et en réalité, on ne sait jamais de quoi sera fait demain, même en France. L’humanité a toujours vécu comme ça, et finalement est-ce que ce n’est pas ça qui rend la vie aussi précieuse ?
Vous avez parlé sur Instagram et dans les médias du viol que vous avez subi pendant votre adolescence. Qu’est-ce qui vous a poussée à en parler ?
L.L. : La libération de la parole. Quand on ne nomme pas quelque chose, quelque part elle n’existe pas… Si on fait un déni sur cette déviance terrible de notre société, on se retrouve avec des situations absolument catastrophiques. Il faut vraiment qu’on nomme les monstres et qu’on les affronte ensemble. Mais ça ne fait pas du bien de parler dans les médias, car tout est repris et plus ou moins transformé. Tout le monde y va de son avis. On peut recevoir des choses très blessantes, des critiques…
Vous avez certainement suivi les affaires Olivier Duhamel et Richard Berry. Qu’avez-vous à dire à ce sujet ?
L.L. : Je trouve que c’est incroyablement courageux de la part de ces femmes d’avoir osé parler. Je trouve ça salutaire, car quand on se penche sur les chiffres de l’inceste c’est abyssal et terrifiant. Mais c’est dur, car il y a eu un tribunal médiatique. Au milieu de tout ça, il y a des humains qui n’ont rien demandé. Ce n’est pas simple.
Avez-vous évoqué le sujet avec Joséphine Berry, qui incarne votre sœur dans la fiction?
L.L. : Non, je n’ai pu que lui apporter mon soutien.
« Avec mon mari, on est ensemble depuis qu’on a 19 ans »
En février 2021, vous avez posté une photo de Milo, votre fils de 3 ans, pour faire la promotion d’une marque de beauté SO’BiO étic. Pensez-vous faire de même avec vos deux autres enfants ?
L.L. : Pour l’instant ce n’est pas prévu. Mais tout dépend… La marque voulait promouvoir des produits pour la gamme bébé et on s’est dit que ce serait super. C’est une marque qui compte beaucoup pour moi et qui est exemplaire.
Votre mari était-il sur la même longueur d’onde concernant ce projet ?
L.L. : Il n’est vraiment pas star-system du tout donc plus on est caché mieux il se porte, mais il n’était bien sûr pas contre. On s’est rencontrés au collège, on est ensemble depuis qu’on a 19 ans, mais je suis tombée amoureuse de lui quand j’avais 13 ans… J’aurais pu tomber sur un garçon qui était fan de yachts et jets privés (rires) mais nous sommes heureusement sur la même longueur d’onde.
Dans cette saison de Clem, vous devenez grand-mère. Pour une actrice, vieillir peut se révéler difficile, notamment à cause des nombreuses discriminations liées à l’âgisme et au sexisme…
L.L. : Je n’ai pas du tout l’intention de vivre ça. Je vois comme c’est dur et douloureux pour les femmes, donc je ne serai pas actrice entre mes 50 et mes 70 ans. Je reprendrais peut-être après, mais avant cet âge-là, je ne pense pas que je serais encore dans le jeu, c’est beaucoup trop cruel. C’est injuste de se voir vieillir avec terreur. J’ai envie de vivre la vieillesse comme une chance et non comme une angoisse.
Avez-vous pensé à la chirurgie esthétique ?
L.L. : Je n’en pas du tout envie… Peut-être que je ferais un jour de la chirurgie esthétique, mais ce serait pour moi, pour me faire plaisir. Je ne veux pas le faire pour mon travail, ça jamais. Il y a énormément d’injustices à la télévision et au cinéma : les rôles de femmes sont enfin un peu plus développés, mais ça a pris beaucoup de temps et on est loin de l’égalité… Dans cette saison de Clem, vous allez voir que les femmes, quel que soit leur âge, ne se laissent pas abattre. Et j’en suis très fière.
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