INTERVIEW – Lucie Lucas (Clem) : « Mon expérience de maman m’a beaucoup aidée »

Ce lundi 6 novembre, TF1 a prévu de diffuser un double épisode de Clem, durant lequel les téléspectateurs pourront suivre les préparatifs du mariage de l’héroïne incarnée par Lucie Lucas. À l’occasion de cette actualité, la comédienne a accepté de revenir pour Gala.fr sur ce tournage émouvant, mais aussi sur cette expérience longue de treize ans, qui lui a beaucoup apporté à titre personnel.

Clap de fin. Diffusée à l’antenne de TF1 depuis le 22 février prochain 2010, la série Clem s’apprête à tirer sa révérence, à l’issue d’un double épisode riche en surprises et émotions, que le public découvrira ce lundi 6 novembre. Au cours de cette soirée, les téléspectateurs vont assister au mariage de Clémentine et Matthieu, dont l’organisation va être quelque peu chamboulée, en raison de plusieurs rebondissements. Mais comme à son habitude, cette famille aimante et unie parviendra à se sortir des situations les plus extrêmes. Pour Gala.fr, Lucie Lucas, qui campe l’héroïne de cette célèbre fiction, a accepté de revenir sur cette aventure longue de treize ans. Confidences.

Gala.fr : Que va-t-il se passer pour votre personnage, Clémentine Boissier, durant cette soirée exceptionnelle ?
Lucie Lucas
: Clem va se marier avec Matthieu (joué par Loup-Denis Elion, ndlr). On est en plein préparatif du mariage et on se rend compte qu’elle ne va pas au top. Elle est fatiguée et soucieuse. Elle fait le point sur sa vie et elle se rend compte qu’il y a quelque chose qui ne va pas mais elle n’arrive pas à savoir quoi. Elle a l’impression que ça peut avoir un rapport avec la mort de sa maman, l’accident de voiture, elle ne sait pas trop et donc elle va faire une enquête.

Gala.fr : Caroline, la mère de Clem, est en effet encore très présente. Selon vous, cet ultime épisode ne pouvait pas avoir lieu sans les personnages clés ?
Lucie Lucas
: Il manque quand même la petite sœur de Clem, Salomé, qui nous manque beaucoup dans cet épisode. Mais sinon, la plupart des personnages sont réunis, les personnages historiques et mythiques de Clem. C’est un épisode qui est délicieux parce qu’on y retrouve vraiment tous les ingrédients qui font que cette série plaît depuis treize ans maintenant.

Gala.fr : Comment se sont passées vos retrouvailles avec vos partenaires de jeu ?
Lucie Lucas
: Je les ai vécues avec beaucoup d’excitation, de joie et d’émotion. C’est fou, les années passent, on a tous nos carrières, nos vies, nos enfants, donc on ne se voit pas ou très peu, et puis là on se retrouve et tout est comme au premier jour. La complicité est là, l’amitié aussi. C’est un peu la colo !

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Gala.fr : En 2021, vous expliquiez avoir mal vécu le départ de Victoria Abril, votre mère de fiction. Que vous a-t-elle apporté durant toutes ces années ?
Lucie Lucas
: Elle m’a énormément apportée. C’est une actrice extraordinaire, qui a une dextérité dans les émotions, une finesse rare. Avec elle, j’étais en masterclass tous les jours de tournage. De toute façon, être comédien, c’est être une éponge, savoir observer autour de soi et essayer de restituer ce qu’on observe. Donc en fait, observer Victoria, c’était faire mon métier, elle m’a beaucoup appris.


Gala.fr : Quelles sont vos relations aujourd’hui ?
Lucie Lucas
: C’est quelqu’un pour qui j’ai une affection certaine. Elle me donnait tout le temps plein de conseils de femmes, comment entretenir ma santé, comment prendre soin de mes enfants… Ce n’était pas des injonctions, juste des conseils, un peu comme une mère d’ailleurs ! Dès le premier jour de tournage cette année, quand on s’est retrouvées, on discutait et tout à coup, elle s’est mise à me coiffer et m’a dit : ‘dis donc, tu as les pointes un peu sèches, il faut que tu mettes de l’Aloe Vera! » Elle m’a fait rire parce qu’elle a retrouvé tout de suite cette position très maternante envers moi. C’était très touchant.

Gala.fr : Clem existe depuis 2010. Quel regard portez-vous sur l’évolution de votre personnage ? Avez-vous « mûri » en même temps qu’elle ?
Lucie Lucas
: C’est un personnage qui a beaucoup évolué et d’ailleurs moi aussi, c’est vrai, en parallèle. Il s’est passé quand même 15 ans, ce sont des années très formatrices, parce qu’entre 20 et 40 ans, il se passe beaucoup de choses. J’ai été maman trois fois, j’ai changé de vie, monter un tiers-lieux écologique donc j’ai beaucoup évolué. Que dire de Clem ? Elle a tout vécu ! Elle est déjà grand-mère à 35 ans !

Gala.fr : Quels sont vos points communs avec Clem ?
Lucie Lucas
: Je dirais notre amour de la famille, de nos proches, l’amour des plaisirs simples de la vie. Et puis, cette façon de ne pas se laisser faire, de se battre pour ce qui nous paraît important et de montrer cet exemple à nos proches, de ne pas laisser une situation qui nous paraît injuste prendre le dessus sur notre vie. On se ressemble là-dessus.


Gala.fr : Le fait d’avoir été maman dans la vie vous a-t-il aidé une fois sur le tournage ?
Lucie Lucas
: Beaucoup ! Les premières années, je me disais : ‘heureusement que tu as un fait un bébé en même temps que Clem, parce que là franchement, tu ne saurais pas comment faire !’ (Rires) Et puis, on jouait tout le temps avec des bébés, des bébés différents parce qu’évidemment les enfants ne sont pas censés faire des journées de 12 heures, donc on a plusieurs bébés qui font un seul personnage. Honnêtement, ce n’est pas facile de jouer avec des bébés, parce qu’ils n’ont pas demandés à être là, et c’est sûr que quand on n’a pas l’habitude des enfants, c’est plus compliqué. C’est vrai que mon expérience de maman, en plus avec un enfant du même âge que Valentin (son fils dans Clem, ndlr), m’a beaucoup aidée. Ce n’était pas fait exprès, mais c’était bien joué !

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Gala.fr : Quel impact ce rôle a-t-il eu dans votre vie personnelle ? A-t-il changé des choses ?
Lucie Lucas
: C’est évident. Clem, ça a été au moins six mois de ma vie, au moins pendant treize ans, donc évidemment que c’est formateur et fondateur. Peut-être que c’est le le fait d’avoir travaillé autant chaque année qui m’a donné un besoin absolument vital et inconditionnel de partir vivre à la campagne. D’ailleurs, Clem est partie vivre à la campagne avant moi et je l’ai enviée ! En tant que comédienne, c’est très rare d’avoir une série sur laquelle on peut compter et ça m’a permis de pouvoir accéder à mon rêve, à savoir mettre en place cet éco-lieu à la campagne et le financer. Sur énormément de points, c’est une série qui m’a changé et qui m’a fait réfléchir aussi sur mon rôle de mère, sur mon rapport avec mes enfants. Clem n’est pas parfaite, elle fait des erreurs et régulièrement je me projette, je me demande ce que j’aurais fait à sa place… J’ai eu une vie passionnante, j’ai beaucoup de chance.

Gala.fr : La série a été un succès immédiat dès son lancement. Comment l’avez-vous vécu personnellement ?
Lucie Lucas
: Je ne m’y attendais pas du tout. Au début, ça m’a fait peur. Et puis après, assez rapidement, je me suis rendu compte que la notoriété serait une source d’angoisse si je le décidais ou serait quelque chose de positif si je le décidais. J’ai décidé que ce serait positif. Bien sûr, ce n’est pas simple d’être reconnu, par exemple quand on a une famille notamment. Il n’y a pas longtemps, une psychologue m’a fait réaliser que c’est normal que mes enfants aient parfois des angoisses parce qu’il n’y pas un endroit où ils ne sont pas susceptibles d’être interrompus par des inconnus. Partout où on va, notre bulle peut être envahie par des gens qu’ils ne connaissent pas. Ce n’est pas anodin. Là où on a de la chance, c’est que Clem Boissier est un personnage qui attire beaucoup de sympathie, donc les gens sont incroyablement gentils avec moi.

Gala.fr : Est-ce qu’à l’image de millions de Français, vous avez suivi Clem en famille ?
Lucie Lucas
: J’ai beaucoup de mal à me regarder, donc ce n’est pas évident. En plus, mes deux filles sont tombées sur la série quand elles avaient 2-3 ans et ça les a incroyablement perturbées. Elles ne pouvaient pas faire la différence entre fiction et réalité, elles n’ont vraiment pas compris ce qu’elles voyaient. Mais l’année dernière, on a regardé la saison 12 avec mes deux filles, c’était très sympa. Mais mon métier prend tellement de place dans ma vie, qu’en général, quand je suis dans mon cercle intime, c’est pour profiter d’eux.

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Gala.fr : Comment vivez-vous le fait de dire adieu à votre personnage aujourd’hui ?
Lucie Lucas
: Honnêtement, je ne réalise pas très bien. Je ne suis pas faite de regrets, on verra… Il y a quelque chose qui me dit que ce n’est pas forcément fini si le public est au rendez-vous. On n’a jamais eu peur d’expérimenter plein de formats différents, on a tout essayé, donc peut-être que ce n’est pas vraiment un adieu…

Gala.fr : À ce propos, quelle ambiance régnait sur le tournage au moment du clap de fin ?
Lucie Lucas
: On a pleuré ! Ce n’est pas seulement l’équipe artistique, on forme vraiment une grande famille aussi avec l’équipe technique. Ça fait des années qu’on se suit, qu’on s’apprécie, qu’on se respecte beaucoup pour le travail des uns et des autres. C’était très émouvant ce clap de fin.

Gala.fr : Il y a d’ailleurs un parallèle avec votre vie actuelle, puisque votre personnage évoque son projet de ferme pédagogique. Pourquoi est-ce important de porter vos combats à l’écran ?
Lucie Lucas
: Pour deux raisons. La première, c’est que Clem est une série qui a toujours parlé des problématiques sociétales contemporaines. Ça a permis aux familles et aux amis d’ouvrir le débat, de pouvoir discuter de sujets plus ou moins brûlants d’actualité, avec un angle assez doux. De plus, on est dans une une crise écologique gravissime, il est absolument urgent de changer notre modèle de société. Et je me disais, le travail prend tellement de place dans nos vies que c’est dommage de ne pas essayer d’inspirer le monde de demain par notre travail. C’est donc assez naturellement qu’on a discuté avec la production et on s’est mis d’accord sur le fait que c’était bien de parler de ces sujets. En effet, ça faisait sens que Clem parte vivre à la campagne et expérimente une autre façon de vivre.

Gala.fr : De quel combat porté à l’écran êtes-vous particulièrement fière ?
Lucie Lucas
: C’est la saison 10, où Emma subit un empoisonnement par aux métaux lourds à travers des vêtements de mauvaise qualité, Valentin se rapproche d’activistes militants et Clem organise au sein de l’usine une rébellion pour obtenir des droits, un environnement de travail sain et une reconnaissance du préjudice que sa fille a subi. En plus, c’était au même moment que les Gilets Jaunes, j’ai trouvé que c’était un moment très fort. C’était particulièrement courageux de la part de la chaîne de faire ce parallèle. C’est une saison qui a été peu vue parce qu’elle a été diffusée à une époque complètement différente des autres saisons, mais je n’ai jamais reçu autant de messages bouleversants de gens qui disaient qu’ils étaient vraiment touchés qu’on parle de leur vie. Ça m’a bouleversée. J’étais très fière de nous.

Gala.fr : Pour conclure, que retenez-vous de toutes ces années ?
Lucie Lucas
: C’est une aventure assez unique et incroyablement humaine, c’est ça ma plus grande fierté. Année après année, que ce soit à la fiction ou dans la réalité du plateau, on s’est toujours battus pour faire mieux, plus juste et plus écologique. C’est une série assez novatrice pour toutes ces raisons.

Crédits photos : BEST IMAGE

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