INTERVIEW – Fabrice Deville ("Un si grand soleil") : sa femme, ses enfants… le comédien se confie

Fabrice Deville interprète Florent, le compagnon de Claire dans Un si grand soleil, depuis 2019. Le comédien a accepté de se confier à Femme Actuelle.

Restez informée

Fabrice Deville fait partie du casting du feuilleton Un si grand soleil, dont le premier épisode a été diffusé sur France 2 en août 2018. Depuis, ils sont des milliers de téléspectateurs à suivre les aventures des familles Bastide, Estrela, Berville, Alami, Levy ou Real, du lundi au vendredi, à 20h40. Depuis mercredi 5 mai 2021, la vie des personnages de la série a de nouveau été chamboulée : le frère de Florent, Jonathan (interprété par Jonathan Garnier), a fait son retour à Montpellier. Incarcéré pendant 4 ans pour avoir arnaqué de nombreuses personnes, dont ses propres parents, ce nouvel arrivant ne va pas faciliter la vie de Florent. L’avocat qui est en couple avec Claire (Mélanie Maudran), ne lui fait pas vraiment confiance, contrairement à ses proches… À l’occasion de cette nouvelle intrigue, Fabrice Deville a accepté de prendre quelques instants entre deux jours de tournage de la série pour se confier à Femme Actuelle.

Femme Actuelle : Parlez-nous un peu de votre personnage, Florent Graçay…

Fabrice Deville : Je suis avocat, j’ai une famille recomposée : une fille prénommée Kira, interprétée par Coline Ramos Pinto et un garçon, Enzo, joué par Teïlo Azaïs. Parler de Florent Grassay c’est une chose, mais ce qui m’intéresse en réalité ce sont les sujets de société qu’on aborde dans la série. On essaye de donner une matière à réfléchir aux personnes qui regardent.

Regardez-vous la série ?

F.D. : Oui ! Pas tous les jours, mais je regarde. La série est très addictive. On regarde une fois et on est piégé. Il m’arrive de me dire que j’ai un gros ventre et qu’il faut que j’arrête de boire (rires). J’ai bientôt 50 ans… Je fais en sorte de faire attention au physique.

Avez-vous souffert de cette image de “beau gosse” ?

F.D. : De toute façon je ne peux rien y faire (rires) Je suis comme je suis, si on me dit que je suis beau-gosse, je trouve ça sympa. Ça m’a desservi pour des rôles à 30 ans, mais avec le recul, ça m’a plus rendu service qu’autre chose…

Avant de rejoindre la série, vous avez refusé trois fois propositions successives.

F.D. : La première fois je n’étais pas courageux, je ne voulais pas être dans une quotidienne. La deuxième fois j’avais des impératifs familiaux et je ne voulais pas quitter Paris. Et la troisième fois j’ai fait le casting et je n’ai pas été pris. La quatrième fois a été la bonne. Ça me permet d’avoir des périodes à Montpellier de 4 ou 5 jours et je remonte sur Paris le week-end.

Le rythme de tournage vous faisait-il peur ?

F.D. : Le tournage demande beaucoup d’implication et d’investissement. On ne peut pas ne pas connaître son texte. Sinon on se fait ramasser. C’est l’angoisse. Une fois, je pensais avoir appris mon texte, mais je n’avais pas vu qu’il y avait encore deux pages de plus… J’ai dû l’apprendre en deux minutes, mais je n’étais pas bien. Heureusement, l’équipe a compris, car on est dans une super ambiance.

C’est donc beaucoup de travail ?

F.D. : J’arrive à organiser mon temps entre du travail et du plaisir. Je trouve que c’est important. Je suis un gros bosseur, mais j’arrive maintenant à m’octroyer de petites pauses dans mon emploi du temps sans trop culpabiliser… J’ai travaillé hier sur le tournage et je viens par exemple de faire un peu de golf, mais je vais ensuite passer mon après-midi à travailler sur mes vidéos YouTube.

Votre compagne vous soutient-elle ?

F.D. : Oui, on a trouvé notre équilibre. Comme je suis loin plusieurs jours par semaine, c’est bien de pouvoir partir et se retrouver. Et puis il y a aussi des avantages financiers. Mes enfants sont contents d’avoir la paire de baskets qu’ils voulaient et même si on n’achète pas l’amour des enfants, c’est quand même plus agréable. On n’en est plus à compter quand on fait des courses… même si on ne croule pas sous l’argent évidemment.

Avez-vous connu des problèmes d’argent par le passé ?

F.D. : Je n’ai pas tellement galéré. J’ai toujours bossé : soit les formations, soit mon métier d’acteur, soit les petits boulots que je faisais. Mais j’ai connu des mois où j’avais mal au ventre, je me demandais comment j’allais faire…Je ne me suis jamais fait plaisir avec la dernière moto, la dernière voiture. J’ai préféré mettre de côté et privilégier la sécurité.

Quels genres de petits boulots avez-vous faits ?

F.D. : J’ai fait beaucoup de jobs notamment dans l’événementiel, par exemple au salon de l’auto ou de l’agriculture. Je me suis levé à 4h du matin pour distribuer des prospectus, j’ai organisé des chorégraphies…

Comment se passe l’organisation à la maison ?

F.D. : Les enfants sont maintenant assez grands et ils participent. Quand je suis là, je fais les machines, je vide le lave-vaisselle, je nettoie, je range la cave… J’ai l’impression que je passe ma vie à ranger ! Je suis vraiment présent.

Comment décririez-vous votre relation avec vos enfants ?

F.D. : Ils me disent souvent que je ne suis pas là, mais dans ces cas-là je leur sors un agenda, et je leur montre. Je leur dis : ”Ce n’est pas vrai, tu vois que j’étais là ». Donc on rigole avec ça…

Vous avez déclaré être marié, mais vivre une vie de « célibataire ». À quoi faites-vous référence ?

F.D. : C’est vrai que je suis un peu solitaire, j’aime bien prendre ma moto, aller rouler… Partir à la rencontre des gens. Quand je dis une « vie de célibataire », c’est simplement que je n’ai pas à demander la permission pour sortir, car j’ai la chance d’avoir une femme qui a une vie équilibrée, qui comprend très bien et qui sait le mal que je me donne.

Votre femme travaille-t-elle beaucoup également ?

F.D. : Oui, elle se donne à fond. Elle est orthophoniste et se forme en même temps à l’université pour se spécialiser dans l’approche centrée sur les solutions, une technique qui permet aux gens d’aller mieux.

Vous exercez une activité similaire, puisque vous êtes également coach.

F.D. : Je fais des coachings autour de la gestion de la relation. J’essaye d’aider mes coachés avec les outils les plus complets possibles. J’interviens sur la gestion du stress et j’explique comment mieux communiquer et être dans le bon état d’esprit pour bien faire passer les messages.

Depuis quand exercez-vous cette activité ?

F.D. : Ça fait 10 ans. J’ai toujours gardé ça en parallèle de mon métier d’acteur. Ça me permettait de rester connecté avec la réalité, les gens qui sont sur le terrain. En tant que comédien on a la chance d’être sortis du confinement et de voir des gens, mais les personnes que je coache sont en télétravail et sont souvent isolées…

Avez-vous eu des proches touchés par la Covid ?

F.D. : Moi je l’ai eue. J’ai perdu l’odorat et le goût pendant trois jours, vers Noël. Perdre le goût c’est le pire…

Aviez-vous peur pour les membres de votre famille, notamment vos enfants ?

F.D. : Non, car ils sont assez grands. On en a deux qui l’ont eue à la même époque, et le troisième qui l’a attrapée il n’y a pas longtemps. Il n’y a que mon aîné, Jules, qui ne l’a pas eue.

Vous vous intéressez beaucoup aux sujets de santé qui concernent les femmes, notamment l’endométriose. Connaissez-vous des personnes qui sont touchées par cette maladie ?

F.D. : Oui. C’est pour ça que je prends aussi le temps de m’intéresser et de m’exprimer sur ces thèmes qui me tiennent à cœur, comme l’endométriose. J’ai des amies touchées par cette maladie, j’ai donc cherché à comprendre et j’ai rencontré un médecin, Delphine Lhuillery, (Autrice de Tout sur l’endométriose : Soulager la douleur, soigner la maladie, Éd.Odile Jacob) qui m’a expliqué. Ce n’est pas normal de souffrir. C’est l’injustice derrière tout cela qui me gêne. Je suis également parrain de l’association Les gendarmes de cœur, qui vient en aide aux enfants de gendarmes qui ont été touchés par la maladie, la détresse.

Comptez-vous parler de ces sujets avec votre fille de 13 ans ?

F.D. : Oui… J’en parle d’ailleurs à sa mère, qui fait le relais, parce qu’il y a toujours cette pudeur. Quand je parle des règles, les gens me regardent bizarrement, mais il n’y a pas de raison. On est tous égaux. Je vais laisser ma fille venir m’en parler, car je pense qu’il faut créer une ambiance bienveillante pour pousser nos adolescents à se confier sur ce genre de sujets difficiles, et ne pas passer à côté de quelque chose.

Source: Lire L’Article Complet