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Interview de Stéphane Bern : “Notre maison a le goût du bonheur !”
Au côté de Yori, son compagnon, l’animateur nous a ouvert les portes de leur bâtisse du Perche et s’est confié sur leur quotidien et leurs projets.
Ici Paris : Votre propriété dans le Perche semble être la maison du bonheur…
©Niviere David/ABACAPRESS
Stéphane Bern : Pour moi, cette vieille bâtisse en a le goût en tout cas. J’y suis très heureux avec la personne que j’aime, mes animaux, un bout de jardin, le public qui visite le musée et des voisins amis à quelques kilomètres. À force d’animer Le Village préféré des Français, sur France 3, je peux vous confirmer que, en fait, le bonheur est dans le village qu’on a choisi… ou qui vous a choisi.
C’est aussi un lieu chargé d’histoire…
Oui absolument, c’est un monument historique que le département d’Eure-et-Loir voulait vendre. Ils ont validé mon projet de l’ouvrir à la visite en racontant l’histoire des lieux. Accolé à l’abbaye de Tiron, fondée en 1114, ce collège créé par le fils bâtard d’Henri IV, Henri de Bourbon-Verneuil, est devenu un collège royal et militaire sous Louis XVI mais n’a pas survécu à la Révolution. J’ai essayé de lui rendre son âme. Ce qui m’a séduit de prime abord, c’est que ce n’est pas un château. On est dans la transmission et la connaissance, pas dans la puissance et la gloire. J’aime penser que cela me correspond mieux.
Avez-vous entrepris de grands travaux ?
Je n’imaginais pas à quel point il y avait tout à refaire car, extérieurement, la toiture me semblait en bon état. Mais il a fallu reprendre les charpentes, sans parler des pierres, de la maçonnerie, d’autant que la mérule s’était installée dans cette maison laissée à l’abandon pendant sept ans. Je l’ai achetée au prix des domaines, soit l’équivalent d’un petit studio parisien, mais j’ai tout emprunté. J’en ai pour des années à tout rembourser, et je comprends pourquoi la directrice de l’agence bancaire locale me demande si je vais bien ! (Rires.) C’est une folie, mais je ne regrette rien. Je suis heureux d’avoir sauvé cet ancien collège royal et militaire. Et je suis fier quand je vois que les visiteurs apprécient.
“J’en ai pour des années à rembourser tous ces travaux”
Vivre à Paris est donc de l’histoire ancienne ?
La pandémie, que j’ai traversée dans le Perche, m’a permis une prise de conscience que je voulais vivre à la campagne avec mes animaux, être davantage connecté à la nature, d’autant que mes tournages d’émissions d’histoire ne se font pas systématiquement à Paris, mais partout en Europe et en France. Et je me suis rendu compte également que je ne supportais plus l’agressivité ambiante en ville, le stress permanent et l’incivilité des citadins. J’ai gardé un petit pied-à-terre à Paris pour venir enregistrer ma quotidienne radio, Historiquement vôtre, sur Europe 1, ou pour les réunions de production des émissions, et j’aime toujours notre belle capitale, ses monuments et son architecture.
“Nous sommes pacsés et cela nous convient très bien”
Certains accusent Anne Hidalgo de faire fuir les Parisiens. Est-ce votre cas ?
C’est plutôt le rythme de vie à Paris qui me pèse. Et je n’accuse personne. Même si je ne suis pas toujours d’accord avec les choix de la maire de Paris en matière d’aménagement des espaces – je suis effectivement nostalgique des bancs Davioud à double assise et des kiosques – je lui reconnais une réelle ambition pour Paris, un certain courage politique et son engagement pour la culture. Je ne fais pas de politique et mon seul parti, c’est celui du patrimoine !
Comment s’organise votre quotidien avec Yori, votre compagnon ?
©Niviere David/ABACAPRESS
Très simplement à vrai dire. On s’efforce de partager le plus de temps possible ensemble, principalement à Thiron-Gardais où il est très investi dans la marque Collège Royal que nous avons créée, avec une gamme de produits inspirés de l’histoire. Ce changement de vie nous permet de profiter de nos chiens et de la vie au bon air, d’autant que Yori est sportif.
Votre rencontre aurait été un coup de foudre. Pour autant, envisagez-vous de vous marier ?
Certes, nous avons eu un coup de foudre immédiat et nous savions que nous voulions être ensemble. Je l’ai vécu comme une grande chance que m’offre la vie, alors que je n’y croyais plus guère, de me permettre de vivre encore une grande histoire d’amour aux abords de mes 60 ans… Nous sommes pacsés et cela nous convient très bien.
Lequel de vous aime cuisiner ?
Pour la bonne santé de tous et le respect des principes de base de la gastronomie, c’est plutôt moi qui cuisine, mais des plats tout simples pour des soirées en amoureux. Yori dit que je suis le roi des omelettes et des salades, mais aussi du cheesecake.
Avez-vous la main verte ?
Nous avons la chance d’avoir une personne en charge du jardin qui, comme le collège est classé monument historique, a été repensé par le grand paysagiste Louis Benech. C’est un jardin extraordinaire où j’interviens peu, sinon dans la roseraie, car je collectionne les roses anciennes baptisées des noms de grandes figures de l’Histoire…
Avez-vous pour habitude de recevoir vos amis ?
Cette maison est faite pour recevoir ceux que l’on aime, de prendre le temps. C’est beaucoup plus agréable que les dîners à Paris où les invités arrivent tard et repartent dès la dernière bouchée avalée !
“Pour la bonne santé de tous, c’est plutôt moi qui cuisine !”
Comment faites-vous vivre ce lieu ?
Nous avons une équipe dédiée qui organise de nombreuses activités entre mai et septembre : nuits contées le vendredi soir en été, ateliers divers, parcours ludique pour les enfants, pique-nique dominical, visites guidées, salon de thé dans l’orangerie… en attendant d’ouvrir un grand salon de thé devant le musée et une nouvelle boutique pour les produits de notre marque avec bougies, savons, tabliers, pochons, coussins, papeterie…
Avez-vous en projet de partir en vacances cet été ?
Nous passerons quelques jours en Grèce, sans doute pour la dernière année, car je me suis résolu à vendre ma maison de Paros pour poursuivre les coûteux travaux à Thiron-Gardais où je vais restaurer l’ancien colombier des moines bénédictins. Je risque d’être plus le nez dans les cartons de déménagement que sur la plage !
“Je me suis résolu à vendre ma maison en Grèce”
Qu’aimez-vous faire de votre temps libre ?
Je prends le temps de voir les gens que j’aime, mes amis, ma famille, me promener avec mes chiens, mais surtout j’aime lire avec une soif d’apprendre. Ma mission en faveur du patrimoine en péril, bénévole, me prend finalement beaucoup de temps, mais avec la sensation du devoir accompli : près de 800 sites en passe d’être sauvés ou déjà sauvés !
Allez-vous reprendre votre rôle d’avocat enquêteur dans Bellefond, la série de France 3 ?
Je tournerai les deux prochains épisodes en septembre et en octobre. Jouer la comédie était un rêve qui se réalise. À quelques mois de mes 60 ans (le 14 novembre, ndlr), il était temps ! En parallèle, je rempile à Europe 1 pour une quatrième saison d’Historiquement vôtre mais dans un format plus court, de 15 à 16 heures Et je vais poursuivre mes émissions sur France Télévisions : Secrets d’Histoire, Laissez-vous guider avec Lorànt Deutsch, Le Monument préféré des Français, Le Village préféré des Français ou la préparation du 31 décembre avant les JO de 2024.
PROPOS RECUEILLIS PAR LOÏC TORINO-GILLES
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