INTERVIEW – Cindy Sander (Nouvelle Star, 20 ans) : « On continue à s’acharner sur moi pour le buzz »

À l’occasion des 20 ans de Nouvelle Star, ce mercredi 15 février, Cindy Sander se confie à Gala.fr. 15 ans après, la chanteuse regrette que son passage sur M6 continue de « bloquer » sa carrière en France alors que Thierry Mugler lui a donné sa chance.

En février 2008, Cindy Sander passe les auditions de Nouvelle Star. Critiquée et moquée, la chanteuse est recalée. 15 ans plus tard, ces images la poursuivent encore. À l’occasion des 20 ans du programme de M6, célébrés ce mercredi 15 février, elle se confie à Gala.fr sur son parcours de l’ombre à la lumière. Déplorant un acharnement pour « faire du buzz », l’interprète du titre Papillon de lumière regrette cette « étiquette qui bloque » sa carrière. Si sa rencontre avec Thierry Mugler l’a aidée à « être plus appréciée du public français« , les portes semblent toujours fermées pour elle. Mais « guidée par (s)on étoile », elle ne compte pas baisser les bras. Confidences.

GALA.fr : Ce mercredi 15 février, M6 célèbre les 20 de la Nouvelle Star, comment vous sentez-vous ?

Cindy Sander : Je vais bien. La Nouvelle Star fait partie du passé, c’est déjà bien loin. Les 20 ans du programme ne changent rien à ma vie, ni à mes projets. Ce ne me tient pas particulièrement à cœur.

GALA.fr : Près de 15 ans après votre passage dans l’émission, avez-vous le sentiment d’avoir encore l’étiquette Nouvelle Star ?

Cindy Sander : Ça me rend un peu triste de me dire qu’en France, les producteurs ou les managers font encore référence à ça. Grâce à Thierry Mugler, beaucoup de gens ont changé d’avis et m’ont présenté leurs excuses pour m’avoir jugée et critiquée trop vite. Ce qui m’embête, c’est qu’en France, on ne parle pas assez de l’artiste que je suis et de ce que j’ai déjà fait. Alors qu’à l’étranger, les producteurs savent que j’ai fait Nouvelle Star, mais je suis jugée pour l’artiste que je suis.

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GALA.fr : Avec les opportunités à l’étranger que vous avez, réussir en France reste-t-il l’un de vos objectifs ?

Cindy Sander : Il a fallu que je passe par Berlin, que je travaille avec Mugler, pour être un peu plus appréciée en France. Partir à l’étranger serait le choix de la facilité. Or, je suis quelqu’un qui ne lâche pas, qui n’abandonne pas. Je n’ai pas fini mon parcours ici. À la mort de Mugler, je me suis dit : « Sans lui, tu ne peux plus rien faire ». Ça a été l’épaule sur laquelle je pouvais m’appuyer dans le domaine professionnel. Mais quelques jours plus tard, j’ai ressenti des choses très fortes à l’intérieur de moi. À ce moment-là, je me suis dit que pour lui et pour moi, je me devais de revenir en France. J’ai envie de faire comprendre au public que la télé peut manipuler. J’ai envie de me battre pour changer les codes.

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GALA.fr : Vous dites avoir ressenti des choses, c’est-à-dire ?

Cindy Sander : Depuis petite, je ressens les choses bien avant qu’elles arrivent. Une semaine avant son décès, j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps sans comprendre pourquoi. Je savais que j’allais perdre quelqu’un et que cela allait m’anéantir. Quand il est décédé, j’ai eu des messages et des signes. Ce sont des choses intimes. Encore aujourd’hui, je sais qu’il est là. Quand on me contacte pour des projets importants, il y a toujours comme le symbole de l’étoile, qui était le sien. C’est un ange gardien.

GALA.fr : Quand Thierry Mugler est décédé, vous étiez toujours en contrat avec lui, mais aujourd’hui vous ne travaillez plus avec ses équipes. Pourquoi ?

Cindy Sander : Mugler sans Mugler, ce n’était pas possible. C’est lui qui est venu vers moi, pas ses assistants. Avant son décès, il y avait encore des projets à l’étranger en préparation. Mais à sa mort, j’ai pris la décision d’arrêter. Il a fait son possible pour moi. Il m’a transformée, il m’a fait devenir celle que je suis aujourd’hui. J’ai une reconnaissance énorme, mais j’ai été mise dans une cage dorée. Je n’avais le droit de rien. Je ne pouvais pas prendre un gramme, je devais être à son image avec ce look qui ne me correspondait plus. Je vais avoir 45 ans quand même. Dans ce personnage, je me suis un peu perdue.

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GALA.fr : Après avoir été cataloguée Nouvelle Star, avez-vous eu le sentiment d’être un produit Mugler ?

Cindy Sander : Pas un produit, mais il est vrai que Manfred avait une idée pour moi. Il a trouvé des points en moi qui ont fait ressortir la femme que je suis, mais je ne me reconnaissais pas. Je suis la douzième de douze enfants, mais j’avais envie de ce côté un peu plus simple. Je garde cette touche Mugler sur moi, pour son honneur, mais je me montre un peu plus au naturel. Ce que Manfred n’aurait jamais accepté. C’est pour cela que j’ai voulu me libérer de mes contrats. Pour voler de mes propres ailes et faire ce que j’ai envie de faire.

GALA.fr : Comment s’est passée la fin entre Mugler et vous ?

Cindy Sander : On s’est quittés en bons termes.

GALA.fr : À quoi ressemble votre vie depuis le décès de Mugler ?

Cindy Sander : Même dans l’ombre, Manfred m’aide encore. J’ai été contactée par beaucoup de monde, même en France, alors qu’on pensait qu’on ne pouvait pas m’approcher. J’ai refusé de gros projets, notamment pour être meneuse de revue. On m’a aussi proposé de participer à des programmes.

GALA.fr : Quels programmes ?

Cindy Sander : Le comble du comble a été quand La France a un incroyable talent m’a contactée en me disant que je ne ferais pas les présélections et que j’irais directement à la télé. Je leur ai dit que si c’était pour être dans le jury, il n’y avait pas de problème, mais qu’il faut arrêter de prendre les gens pour des cons. Il y a des tas d’émissions que j’aurais souhaité faire, mais il y a encore cette étiquette Nouvelle Star qui bloque.

GALA.fr : Vous en voulez à M6 ?

Cindy Sander : Je n’en veux à personne, mais je trouve lamentable et malheureux qu’encore aujourd’hui, on arrive à manipuler des gens. Si je n’avais pas été bien entourée, avec mon mari et mon fils, je ne sais pas de quoi j’aurais été capable. Même à l’époque. Je ne comprends pas pourquoi je n’ai pas eu de mea culpa.

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GALA.fr : Psychologiquement, comment avez-vous affronté les moqueries et les critiques ?

Cindy Sander : Je suis psychologiquement très forte et bien entourée. Depuis quinze ans, on me rabâche la même chose. Il y a des producteurs qui me disent que j’ai une putain de voix, mais je ne comprends pas qu’on puisse continuer à s’acharner sur moi pour le buzz. Il y a des gens fragiles, il faut que cela s’arrête.

GALA.fr : Dans un live sur Instagram, vous avez dit qu’André Manoukian a reconnu en coulisses que vous avez été manipulée…

Cindy Sander : Sur le plateau de Je t’aime, etc. sur France 2, il me dit : « Tu as été manipulée. C’était pour que l’on se serve de toi ». Le plus minable dans tout cela, c’est qu’il y a quelques jours encore, il a parlé de moi dans les médias comme d’un « accident industriel ». Nouvelle Star a gâché beaucoup de choses au niveau de ma crédibilité.

GALA.fr : Pourquoi êtes-vous le seul casting raté qui continue d’être repris ?

Cindy Sander : Les images de mon casting ont été les plus vues. J’ai un ami dans la production qui m’a récemment dit que j’étais prévue pour la suite de Nouvelle Star, mais que j’ai été enlevée pour ne pas qu’il y ait de buzz.

GALA.fr : Si votre titre Papillon de lumière était à refaire, vous le referiez ?

Cindy Sander : Je n’ai pas de regret, mais si j’avais une baguette magique, je ne commencerais pas avec Papillon de lumière. Je les ai utilisés comme eux m’ont utilisée en prenant tout cela au deuxième degré. J’étais jeune et je ne m’attendais pas à l’ampleur que cela allait prendre. Je ne connaissais pas le côté sombre de la célébrité.

GALA.fr : Comment vos proches font-ils face à tout cela ?

Cindy Sander : Maman ne comprend pas. Elle est révoltée. Pendant toutes ces années, j’ai préservé mon fils qui a 16 ans. C’est lui qui a voulu se montrer dans mes lives et le documentaire de M6 parce qu’il m’a dit être prêt à me défendre. Quant à mes frères et sœurs, je suis en contact avec certains et j’ai coupé avec d’autres. Certaines personnes de ma famille ne comprenaient pas que je vivais aussi bien alors que j’ai beaucoup aidé autour de moi. Je pense être très généreuse, puisqu’on s’est bien moquée de moi. Dans mon livre Cindy Sander, de l’ombre à la lumière, je leur passe un message.

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GALA.fr : Dans ce livre, vous faites de tristes révélations sur votre vie…

Cindy Sander : C’est un livre très important. J’écris toutes mes blessures, je me livre sur l’abus sexuel que j’ai subi de la part d’un oncle quand j’étais jeune. Je pensais que c’était de ma faute et je me suis tue. Je le dis pour mettre en garde les plus jeunes. J’évoque le harcèlement scolaire que j’ai vécu plus jeune. Aujourd’hui, j’ai envie de défendre des causes importantes.

GALA.fr : Quelle maman êtes-vous ?

Cindy Sander : Je suis une maman très cool. Je suis la maman, mais aussi la copine. On s’entend très bien, on parle beaucoup. Il est comme moi, il aime être aimé, être devant, avoir de la lumière. C’est un gamer qui depuis peu s’est mis sur les réseaux sociaux et sur Youtube sous un autre nom que Sander. Il fait bien la part des choses alors qu’il vit depuis petit, à travers la télé, les réseaux sociaux et les médias l’acharnement sur sa maman.

GALA.fr : Aujourd’hui, de quoi vivez-vous ?

Cindy Sander : Je vis de l’argent que j’ai gagné à l’étranger où j’ai été merveilleusement bien payée. Mugler a toujours été très généreux. Il s’est arrangé pour que mon fils aille dans une école privée, pour que nous soyons bien logés à l’étranger tout en pouvant mettre de l’argent de côté et garder notre maison en France. L’année dernière, j’ai chanté dans toute la France où j’ai également été bien payée. Je suis intermittente du spectacle. On vit bien, mais nous ne sommes pas de grands dépensiers. J’ai gardé les pieds sur terre avec de vraies valeurs. Ma mère n’accepterait pas que je prenne le melon.

GALA.fr : Comment vous expliquez la générosité de Thierry Mugler à votre égard ?

Cindy Sander : Il m’a toujours dit que j’étais un diamant brut, humble et authentique. Pendant des années, je n’ai pas compris ce qu’il voulait à la petite paysanne que j’étais. Avant de venir vers moi, il a fait ses recherches. Il savait tout jusque dans l’intimité. Je ne sais pas où il a eu tous ces renseignements. Il me disait : « Je vais vous sortir de cette pauvreté ». Il a dépensé une fortune pour moi. Je me souviens qu’avant de signer mon contrat, il m’a annoncé m’avoir fait un petit colis et il m’avait envoyé de l’argent. Il s’est occupé de moi comme un père, en s’installant à Berlin pour être proche de nous. Il m’appelait sa grande fille, il s’occupait de mon fils comme un grand-père. Il a été mon sauveur. Grâce à lui, je vis beaucoup mieux, je n’ai pas besoin de faire attention aux fins de mois. J’en parle encore avec beaucoup d’émotions. Sa priorité était de savoir que j’étais bien.

GALA.fr : Est-ce que Thierry Mugler a pensé à vous sur son testament ?

Cindy Sander : Cela fait partie de l’intime. Je veux garder ma petite part d’intimité avec lui.

GALA.fr : Sa priorité était de savoir que vous étiez bien. Est-ce le cas ?

Cindy Sander : Je suis bien. Je suis une chanceuse. Dans chaque malheur, j’ai eu une chance énorme juste après. Je souffre encore du décès de Mugler. La guérison va être longue. Ce qui me manque dans ma vie, c’est vraiment d’avoir ma chance en France en tant qu’artiste. Et trouver le producteur qui me fera confiance. Je ne baisserai pas les bras. Et pourquoi pas avoir cette année la chanson qui va tout changer.

GALA.fr : À quoi aspirez-vous aujourd’hui ?

Cindy Sander : Je veux dire qu’il y a une artiste derrière tous ces buzz qui souffre de toute cette situation. « L’accident », comme dit André Manoukian, a rempli des salles de 3.000 personnes chaque soir pendant trois ans. J’ai passé l’année 2022 à remplir des salles dans toute la France avec des personnes qui attendaient dehors et espéraient pouvoir assister à mes spectacles.

Crédits photos : CEDRIC PERRIN / BESTIMAGE

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En 2003, Jonatan Cerrada a remporté la première saison de la Nouvelle Star face à Thierry Amiel. À 19 ans, le grand gagnant sortait son premier single Je voulais te dire que je t’attends, une reprise du titre de Michel Jonasz. Dans la foulée, il enregistrait son premier album intitulé Siempre 23. Un an après sa participation au télé-crochet, il représentait la France à l’Eurovision. Aujourd’hui, Jonatan Cerrada enseigne le chant et le théâtre à l’école AICOM à Bruxelles, où se forment des étudiants en cursus Pro Comédie Musicale. En parallèle, l’artiste explore ses talents de comédien puisqu’il s’est produit, fin 2022, dans la pièce de théâtre Cougar qui peut !, en France.

S’il n’a pas gagné la première édition de la Nouvelle Star face à Jonatan Cerrada, cela n’a pas empêché Thierry Amiel de concrétiser ses projets dans la musique. L’artiste donne actuellement une série de concerts intimistes. En 2019, le finaliste a sorti son quatrième album intitulé Artéfact. Pour annoncer ce nouveau disque, le chanteur de 40 ans a choisi le single Détends-toi, un titre pop-électro. Avant cela, Thierry Amiel, il a participé à la comédie musicale Adam et Eve : La Seconde Chance, réalisée par Pascal Obispo en 2012.

En 2004, Steeve Estatof a remporté la saison 2 de la Nouvelle Star face à Julien Laurence. Il enregistre son premier album solo, A l’Envers, qui se classe cinquième des ventes dès sa sortie. Deux mois plus tard, l’opus est certifié Disque d’Or. À 49 ans, Steeve Estatof poursuit sa carrière dans la musique. En parallèle des cours de chant qu’il donne à l’École de Musiques Actuelles de Montluel, près de Lyon, l’artiste au look rock continue de se produire sur la scène de divers festivals de rock et prépare son dernier album Time machine.

Même si elle n’a pas gagné la saison 2 de la Nouvelle Star, Amel Bent n’a eu qu’une « philosophie » : devenir chanteuse. Peu de temps après sa participation au télécrochet, la chanteuse sort son premier album Un jour d’été (2004) et rencontre un vif succès. Moins présente sur les stations de radio ces dernières années, sa participation à l’émission Danse avec les Stars en 2013 lui permet de renouer durablement avec ses fans. En 2020, la chanteuse rejoint la neuvième saison de l’émission The Voice sur TF1, avec Marc Lavoine, Lara Fabian et Pascal Obispo. Deux ans plus tard, la maman de Sofia, Hana et Zayn a fait son grand retour sur la scène musicale avec son dernier album intitulé Vivante.

En 2005, Myriam Abel a remporté la saison 3 de la Nouvelle Star face à Pierrick Lilliu. En 2005, elle sort son tout premier single Donne : une collaboration avec Jean-Félix Lalanne et Lara Fabian. Il faudra attendre six ans de plus, soit en 2011, pour que la chanteuse sorte son deuxième album appelé Qui je suis. Après une baisse de popularité, elle participe à l’émission de téléréalité Les Anges. En 2020, avant la pandémie, la chanteuse renoue avec le spectacle en tant que Club Med Talent pour le Club Med du Val d’Isère.

Dix-huit ans après la Nouvelle Star, Roland Karl poursuit sa carrière dans la musique et s’estime chanceux de pouvoir en vivre. Le chanteur s’est même spécialisé dans les comédies musicales (Roméo & Juliette, Madiba, Les Misérables etc…). Il multiplie les tournées tout en s’occupant de sa famille et de ses trois enfants.

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