INTERVIEW – Chris Jackson : les confidences du photographe des Windsor

Il est celui qui les accompagne partout. Depuis plus de vingt ans, l’objectif de ce Gallois de 43 ans immortalise le roi Charles III, le prince William, la reine Camilla, la princesse Kate Middleton. Un honneur. Un privilège. Rencontre royale.

Chasseur d’images. On l’a croisé aux Invictus Games, à Düsseldorf en Allemagne, dans l’ombre du prince Harry. Souriant, discret, ses appareils photo en bandoulière. On l’a revu à Paris puis à Bordeaux dans les pas cette fois du roi Charles III et de la reine Camilla. Depuis une vingtaine d’années, il œuvre au plus près des Windsor, de leur intimité. Il a gagné leur confiance et ses photographies, diffusées chez Getty, ont fait le tour du monde. Modeste, il se confie rarement et fait une exception pour Gala.

GALA : Quand avez-vous commencé à suivre la famille royale ?

CHRIS JACKSON : Il y a environ vingt ans, après avoir travaillé dans la presse et la publicité, j’ai obtenu un poste de photographe pour l’agence Getty et mon patron de l’époque m’a fait participer à des engagements royaux. J’ai très vite aimé les voyages mais, surtout, l’idée d’être aux premières loges de ces instants historiques, afin de pouvoir constituer des archives et devenir un spécialiste dans ce domaine.

GALA : Dans votre carrière, certains moments marquent davantage que d’autres. Lesquels ?

C. J. : C’est une question à laquelle il est très difficile de répondre, car j’ai eu la chance de parcourir le monde entier avec les membres de la famille royale. J’ai beaucoup apprécié les îles Galapagos, en 2009, avec Charles et Camilla, mais je pense que l’un des événements les plus marquants pour moi a été le mariage de Kate Middleton et du prince William, en 2011. Il y avait une telle ferveur ! J’étais positionné devant l’abbaye de Westminster, où j’ai pu capturer des moments uniques. Ce fut un immense privilège. Le jubilé de platine d’Elizabeth II a été également très excitant. Et, bien entendu, plus récemment, le couronnement, lorsque j’étais au balcon pour photographier le nouveau roi et la nouvelle reine. Des moments historiques mais aussi d’autres plus intimes, comme se retrouver en Afrique pour Sentebale avec le prince Harry ou au Kenya en compagnie des éléphants et du prince William pour Tusk Trust.

GALA : Avez-vous réussi à instaurer une relation de confiance avec les Windsor ?

C. J. : Quand vous couvrez de très nombreux engagements, allant de la visite d’hôpital aux événements historiques, en passant par les portraits officiels, vous nouez des relations. Je pense qu’il est toujours précieux de pouvoir compter sur cette familiarité dans mon métier, notamment parce que cela permet aux personnes photographiées de se sentir un peu plus détendues. L’avantage d’être un photographe royal, c’est que l’on acquiert une connaissance approfondie de ses sujets au fil des ans, ce qui est très utile. Plutôt que de passer de temps en temps, vous êtes là pour photographier le quotidien. Mais il n’est pas question d’amitié, il s’agit là d’une relation professionnelle.

GALA : Mais nous sommes des êtres humains avant tout et l’émotion peut parfois être au rendez-vous…

C. J. : J’ai eu l’immense privilège de photographier la reine Elizabeth II durant de nombreuses années. Il était donc surréaliste de couvrir les dix jours qui ont suivi son décès. A l’instant précis où la nouvelle a été annoncée au monde entier, je me trouvais sur le pont de Windsor et j’ai photographié un arc-en-ciel au-dessus de la rotonde, c’était un moment très émouvant… mais aussi historique. Et c’est votre travail d’être là pour capturer ces images importantes et je pense que vous devez juste vous concentrer sur la mission à accomplir, ce qui ne laisse pas toujours l’occasion de réfléchir à la nature historique de ce qui se déroule sous vos yeux.

GALA : Vous êtes marié à la très discrète Natasha Archer, conseillère en image de Kate Middleton. Chez vous, il est souvent question des Windsor?

C. J. : Nous n’en parlons pas trop à la maison. Nous tâchons de séparer la sphère privée de la sphère professionnelle. Mais c’est formidable d’avoir quelqu’un qui comprend mon métier. Et si je travaille dur et voyage beaucoup, il y a aussi des périodes où j’ai du temps pour ma famille et, croyez-moi, j’ai une vie bien remplie avec deux jeunes enfants. En général, avec la famille royale, on s’absente une semaine, dix jours au maximum.

GALA : Vous étiez récemment en Allemagne aux côtés du prince Harry et de Meghan Markle pour couvrir la 6e édition des Invictus Games ?

C. J. : Je couvre les coulisses des Invictus Games depuis leurs débuts. C’est un événement vraiment spécial et j’ai appris à connaître, au cours des années, les athlètes et toute l’équipe impliquée.Voir comment certains compétiteurs ont vu leur vie changer radicalement, c’est toujours émouvant d’être témoin de ça.

GALA : La concurrence royale est pourtant féroce. Que pensez-vous des talents de photographe de Kate Middleton ?

C. J. : [Rires] Elle prend de très belles photos et je pense que personne ne connaît mieux ses enfants que leur mère. Elle est donc très bien placée pour prendre de jolis clichés de ses enfants et nous en avons vu de très beaux au fil du temps.

GALA : S’il fallait n’en choisir qu’une… Quelle est votre photo préférée ?

C. J. : Hum, c’est très compliqué… Il y a celle du couronnement bien sûr, l’aboutissement de nombreuses années de travail. Ou celle, plus intime, de Charles, à l’époque encore prince de Galles, travaillant dans son jardin. Il y a aussi les portraits de la reine Elizabeth II, les réaliser a été pour moi un immense privilège. Je pense aussi à la photo du 4e anniversaire du prince George, où il sourit. Oui, j’adore vraiment celle-là.

Crédits photos : Chris Jackson

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