INTERVIEW Candice (Koh-Lanta, Les Armes Secrètes) éliminée : « L’humain est la seule chose qu’on ne peut pas maîtriser »

Candice est éliminée. Après une dizaine de jours dans Koh-Lanta, Les Armes Secrètes, les Rouges ont décidé de sacrifier leur capitaine grâce à une stratégie rondement menée. Un départ précoce sur lequel Candice est revenue pour Voici.fr.

Candice Koh-Lanta, Les Armes secrètes

Koh-Lanta, Les Armes Secrètes, c’est terminé pour Candice. A grand renfort de stratégie, les Oro, équipe des Rouges, ont décidé d’éliminer un de leurs capitaines. L’instructrice en survie se dit déçue, même si elle souffrait d’être en retrait du groupe depuis plusieurs jours. « Frustrée » de ne pas avoir pu aller plus loin pour dévoiler ses capacités de manière individuelle, Candice s’est confiée à Voici.fr, en toute franchise et surtout sans rancune.

Voici.fr : Que ressens-tu quand tu comprends que tu es éliminée ?

Candice : J’avais des doutes déjà en ne jouant pas mon collier, j’avais vraiment conscience du risque que je prenais. J’avais aussi des doutes sur la situation. Je me disais que c’était peut-être trop beau pour être vrai qu’on me dise que je n’étais pas menacée. J’étais hyper déçue de sortir puisque j’avais beaucoup plus d’ambition et de capacité. J’ai pu me tester que sur la survie alors que je ne venais pas forcément pour cela. C’était un atout, pas le but de mon aventure. Je venais parce que je suis compétitrice, j’aime le challenge, je voulais relever un défi sportif, faire une aventure humaine, stratégique aussi. J’en ai été privée. Je n’ai pas pu me tester sur les épreuves individuelles. C’est frustrant mais Koh-Lanta reste un jeu, ce qui veut dire stratégie. J’avais conscience que des stratégies comme celle que j’ai vécue pouvaient arriver. Je ne m’attendais juste pas du tout à ce que cela puisse venir de Laure et Maxine.

Tu te savais en danger parce qu’à l’écart du groupe. Est-ce que tu t’en veux de leur avoir fait confiance ?

Je m’en veux de ne pas avoir suivi mon intuition parce que mon inconscient me disait “Ne pense pas collectif et joue ton collier”. Koh-Lanta reste une aventure humaine où on a besoin des autres pour avancer aussi. J’avais envie d’essayer de faire une alliance avec Maxine et Laure après avoir tâté le terrain voir dans quel état d’esprit elles étaient. J’ai pas mal discuté avec Laure qui m’a fait comprendre que je pouvais avoir confiance en elle. Je me suis donc dit qu’il y avait peut-être un coup à jouer. J’ai tenté la stratégie, essayé de monter une alliance avec elles en leur montrant qu’elles pouvaient me faire confiance. C’est pour cela que j’ai partagé mon secret du collier en leur proposant de s’en servir ensemble. Elles m’ont bien dit que Magali était en danger. Sachant qu’elle était menacée au premier conseil, je ne me suis pas posée plus de questions.

As-tu quand même pensé à jouer ton collier d’immunité malgré l’alliance ?

Oui, j’ai douté jusqu’à la fin. J’avais envie de leur faire confiance mais de me protéger aussi. Après, si je me retrouvais à jouer mon collier alors que je n’avais aucune voix contre moi, j’allais leur prouver que finalement je n’avais pas confiance en elles. C’était me tirer une balle dans le pied pour le prochain conseil. La situation était très compliquée. Il fallait peser le pour et le contre de tout, ce n’était pas évident de savoir dans quel sens jongler. J’essayais de voir aussi à plus long terme parce que jouer mon collier, ça me protégeait à ce conseil, mais monter cette alliance avec Maxine et Laure pouvait me permettre d’aller plus loin.

On te sent désemparée, déçue et en colère contre les Rouges. Est-ce toujours le cas ?

Sur le moment forcément, j’étais très décue. Ça ne correspondait pas du tout à mes valeurs. Après, il faut recontextualiser les choses, prendre du recul. Ça reste un jeu, ça ne justifie pas d’en vouloir à qui que ce soit. Par rapport à cette stratégie là, je ne leur en veux pas. On n’a pas eu l’occasion de se revoir parce que le contexte sanitaire fait qu’on n’a pas pu avoir d’avant-première. On verra lors de la finale, on rediscutera de tout cela, mais je ne les condamne pas pour autant. Il n’y a pas mort d’homme.

« On n’est pas obligé d’agir comme cela pour faire de la stratégie »

Quelles ont été les choses les plus simples et les plus compliquées à gérer dans ton aventure ?

La plus simple, c’était les conditions de survie. Je n’étais pas du tout affamée, je dormais plutôt bien. Le plus compliqué, c’est l’être humain. C’est la seule chose qu’on ne peut pas maîtriser. Tous les autres paramètres, le sport, la survie on peut s’y préparer, mais le paramètre humain, c’est quelque chose de vraiment très aléatoire. Je ne l’ai pas du tout maîtrisé (rires). Ça a été une surprise pour moi. De manière générale, je suis très sociable, je m’entends bien avec tout le monde. Me retrouver dans cette situation-là, je ne l’avais pas du tout prévue. J’avais envisagé que ce soit difficile mais je n’avais pas pensé me retrouver autant en difficulté. Je savais que la stratégie me poserait problème mais je ne pensais pas que des mensonges droit dans les yeux arriveraient aussi tôt dans l’aventure. Pour moi, on était encore en équipe, on se serrait les coudes. Ce n’était pas mérité comme sentence. Je suis quelqu’un d’entier, de très honnête. On n’est pas obligé d’agir comme cela pour faire de la stratégie.

A ton retour, tu n’étais pas trop choquée par ton reflet dans le miroir ?

Petite anecdote rigolote : j’étais tellement bien que j’ai pris trois kilos pendant l’aventure. J’étais surtout surprise des coups de soleil, en revanche. J’étais bien cramée.

Comment se sont passées les retrouvailles avec tes proches ?

Ils ont été très surpris de me voir rentrer si tôt. Ils ont été très déçus pour moi. Quand j’en parle avec eux, ils me disaient qu’ils me voyaient arriver à la réunification sans problème. Ils savaient que ma gentillesse pourrait me jouer des tours mais pas aussi tôt dans mon aventure.

As-tu des regrets ?

Oui, celui de ne pas avoir joué mon collier, évidemment ! Je regrette aussi de ne pas avoir pu me tester sur des épreuves individuelles que j’attendais plus que tout. C’est frustrant. Ça me donne l’énorme envie de prendre ma revanche, dans des projets personels ou pour un éventuel retour, sait-on jamais. Je pense aussi que si je ne m’étais pas retrouvée cheffe, je n’aurais pas parlé du fait que j’étais spécialiste en survie. Mais il fallait que je montre que j’étais légitime à ce rôle là. J’avais déjà le désavantage d’être la plus jeune, d’être une petite nana blonde donc je me suis dit qu’il fallait que je leur montre que je pouvais apporter des choses à mon camp. J’étais dans un groupe où le niveau en survie était assez élevé, surtout du côté des garçons qui s’étaient beaucoup entraînés avant de partir. À mon avis, que je donne des conseils et que je les aiguille un peu les a frustrés et les a empêchés de vivre l’aventure comme ils le voulaient. Ils auraient peut-être voulu plus tester d’eux-mêmes.

Tu penses que ne pas avoir été capitaine aurait changé la donne ?

Avec des “si”, on refait le monde. C’est une grande fierté d’avoir été capitaine en remportant la première épreuve avec Hervé. Il y a tellement de paramètres qui rentrent en jeu… Savoir ce qui aurait pu être différent, ce n’est que de la spéculation. On ne peut pas savoir, ça aurait aussi pu être pire ! Mais si c’était à refaire, je pense que je prendrais encore plus de pincettes en essayant d’apporter aux autres.

Rendez-vous pour une prochaine aventure ?

Oui, Koh-Lanta ou autre d’ailleurs ! J’ai d’autres projets, je ne vis pas que pour Koh-Lanta. Je garde de très beaux souvenirs de l’émission. C’est une super aventure. J’ai fait de très belles rencontres que je n’aurais pas pu faire autrement. C’est une chance énorme d’avoir pu participer et de réaliser ce rêve d’enfant. Il y a du positif dans tout cela. C’est une belle leçon de vie.

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