INTERVIEW – Bruno Sanches : “avec Alex Lutz, ‘Catherine et Liliane’ nous manquent !”

Bruno Sanches, mythique “Liliane” du duo qu’il formait avec Alex Lutz, a depuis longtemps laissé ses perruques au placard. Lundi 1er février 2021, il sera à l’affiche de la nouvelle série événement de TF1, Je te promets. Un projet qui le réjouit : la famille, thème sur lequel se base l’adaptation française de This is us, c’est ce qui, dans la vraie vie, compte le plus pour lui. Le comédien a accordé une interview à Femme Actuelle avant sa diffusion.

  • Yann Barthès

Il n’a pas terminé son flanc mais accepte de nous répondre. “C’est bon, je suis prêt”, lâche Bruno Sanches à l’autre bout du fil, la bouche pleine. Pandémie du coronavirus oblige, l’interview se fait par téléphone. Le comédien a d’ailleurs plein de choses à dire sur la crise que l’on traverse. Apaisé et serein, en bonne santé, l’artiste n’est pas de ceux qui veulent envoyer le gouvernement au bûcher, ou de celles qui s’époumonent sur les chaînes télé pour implorer l’exécutif de rouvrir salles de théâtre et de ciné : il “prend son mal en patience”, entouré de sa femme et de ses deux enfants, dont il prend le temps de profiter. À l’affiche de l’adaptation française de la série américaine à succès This is us, intitulée Je te promets (diffusée à partir du lundi 1er février 2021 sur TF1, avec Camille Lou et Hugo Becker), Bruno Sanches se réjouit d’avoir pu participer à une fiction dont le thème principal n’est autre que celui de la famille. Une série qui lui permet d’allier ce qui compte le plus pour lui : sa passion pour la comédie et ce pilier formé par celles et ceux qui partagent notre sang, ou notre vie au quotidien. Certes, le duo qu’il interprétait avec Alex Lutz dans Le Petit Journal de Yann Barthès, Catherine et Liliane, lui manque. Certes, il aimerait pouvoir remonter sur scène. Mais en attendant, Bruno Sanches profite de ce que la vie lui offre… et livre de paisibles – et savoureuses – confidences à Femme Actuelle.

Vous êtes prochainement à l’affiche de 3 séries : Je te promets, HPI et 30 vies. Quelle est celle qui vous parle le plus ?
B.S. :
Je te promets, parce qu’elle raconte un peu l’époque de mes parents. Ils ont immigré en France dans les années 1970, ils avaient 20-30 ans, donc ça me parle. Et puis cette histoire de transmission, de famille, sur les vicissitudes de la vie…. C’est super de participer à une série qui va parler à tout le monde.

Aviez-vous vu la version américaine, This is us ?
B.S. :
J’avais commencé les 3 premiers épisodes quand ma femme était enceinte de notre premier enfant. Mais elle a accouché et ensuite, on a dû commencer notre travail de parents, donc on n’a pas vraiment eu le temps… Je crois que je vais m’y remettre. Ce que j’aime, c’est la différence de culture entre les deux versions. Je te promets s’inscrit vraiment dans un patrimoine, une manière de vivre et un contexte politique Français. Les gens vont s’y retrouver.

Vous faites aussi beaucoup de théâtre… Les salles vous manquent-elles ?
B.S. :
Les salles me manquent terriblement. J’aimerais y aller avec ma fille, qui est en âge d’aller au théâtre maintenant, puisqu’elle a 7 ans. Ça me manque aussi viscéralement d’y jouer, d’avoir un contact direct avec le public. J’aime autant être sur scène que devant une caméra, mais il me faut un juste équilibre. Au théâtre, on ne peut pas mentir, se cacher derrière le montage ou vous améliorer, on n’a pas le droit à l’erreur. Mais il faut être optimiste, la situation va s’améliorer, c’est une mauvaise tempête que l’on traverse. Il y en a eu des pires dans l’histoire de l’humanité ! Notre Président parle de guerre, mais ça n’a rien d’une guerre. La guerre, c’est les bombes. On n’a pas cette peur qu’on pouvait avoir en 1940. Là, on est encore libres de faire beaucoup de choses ! Nous, on est juste en train de récolter ce que l’on a semé pendant toutes ces années de capitalisme.

Que pensez-vous des mesures du gouvernement à l’égard du monde de la culture ?
B.S. :
Que voulez-vous faire ? Le gouvernement ne sait même pas ce qu’il fait, il essaye. Ces gens ont été dans des écoles où on a appris que l’économie passait avant tout. J’espère que les esprits changent et qu’ils réalisent qu’il va falloir se réinventer. Je pense que l’on arrive à la fin d’un cycle. Mais je n’en veux pas au gouvernement, c’est aussi à nous-mêmes que nous devons en vouloir. Notre manière de vivre, ce n’est pas la meilleure… Il faut penser plus écologiquement, être moins individualiste. Que l’on redevienne plus humains. Bien sûr, il y a des corps de métiers qui souffrent beaucoup et qui doivent leur en vouloir. Moi, je prends mon mal en patience, ça ne sert à rien d’être en colère. Il faut voir le bon côté : pour ma part, j’ai la chance de voir plus mes enfants qu’avant.

« J’ai beaucoup de gratitude et de respect pour Yann Barthès et Laurent Bon »

Catherine et Liliane ne vous manquent-elles pas ? Un retour du duo est-il inenvisageable ?
B.S. :
Bien sûr, qu’elles nous manquent ! Mais elles ont pris leur retraite. Elles avaient de grandes envies de voyages. Bon, là, avec la Covid, elles sont bloquées aux Baléares (rires). On avait un peu fait le tour. Catherine râle beaucoup, mais Liliane le vit très bien. Avec Alex, ça nous arrive encore de les jouer quand on s’appelle ! Ça nous fait du bien. Après, on ne sait jamais ce qui peut arriver… Pour l’instant, un retour est inenvisageable, mais on ne se ferme pas la porte non plus. On les aime, elles sont en nous. Et puis, elles nous ont beaucoup aidés, Catherine et Liliane !

Quelle relation avez-vous avec Alex Lutz aujourd’hui ?
B.S. :
Une amitié très forte. Là, on se voit moins parce qu’il n’habite pas sur Paris et moi non plus, mais on se téléphone beaucoup, on va chez l’un ou chez l’autre… C’est vraiment mon ami, quelqu’un sur qui je peux compter. Si je l’appelle à n’importe quelle heure, il sera là. Il est plein de talent, en plus. Il écrit, il peint… et tout est bien ! Il y a des gens, comme ça, qui réussissent tout (rires).

Et avec Yann Barthès ? Suivez-vous son émission, Quotidien ?
B.S. :
On n’a plus vraiment de contact, mais c’est la vie qui fait que chacun est de son côté. On a toujours une bonne relation, on s’est croisé il y a un an au Quotidien. J’ai beaucoup de gratitude et de respect pour Yann Barthès et Laurent Bon, qui nous ont énormément apporté. J’avoue ne pas regarder l’émission, parce que je ne regarde pas la télé. Mais je vois parfois des extraits qui passent sur Instagram. Ils ont su s’adapter. Ce sont des producteurs de folie, des monstres de travail.

Sur votre compte Instagram, vous partagez de nombreuses photos de votre famille. C’est important d’avoir ce socle, en cette période de pandémie ?
B.S. :
La famille, c’est essentiel. C’est pour cela que j’étais très heureux quand on m’a proposé Je te promets ! Je suis un enfant d’immigrés portugais, issu d’une grande famille. Dans la culture latine, les liens familiaux sont très importants. Et puis, maintenant, j’ai ma propre famille, c’est encore plus fort ! J’ai une fille de 7 ans et un petit gars de 3 ans. Les enfants nous font travailler sur nous-mêmes, je me dis souvent que ce sont un peu nos maîtres.

« Grâce à ma femme, je suis plus cultivé ! »

Votre femme, la photographe Camille Wodling publie également de nombreux clichés de vous sur son compte Instagram ! Vous êtes un peu sa muse ?
B.S. :
(rires) On est souvent ensemble, surtout ! Mais c’est une preuve d’amour, je trouve. Je ne dis pas ça parce que c’est ma femme, mais j’adore son travail. D’ailleurs, on s’est rencontrés parce qu’elle voulait me photographier ! Ça va faire dix ans en avril. Je l’ai demandée en mariage il y a 5 ans, mais on ne s’est toujours pas mariés… On est tellement nuls en organisation !

Est-elle la vôtre, de muse ?
B.S. :
C’est plus un guide, elle est toujours de bon conseil, elle m’aide beaucoup. Elle m’a changé en bien. Je ne suis plus la même personne, je suis plus apaisé… Plus cultivé aussi je crois (rires).

Les confinements ont-ils changé votre façon de voir votre rapport au travail, à la famille, à la vie ?
B.S. :
Pendant le premier confinement, on a vraiment tout arrêté. C’était génial car je suis proche d’une forêt, donc on y était beaucoup. J’ai pris du temps avec ma famille. Ça permet de se remettre en question. On est dans une société qui nous demande d’être toujours actifs, au top tout le temps, et je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure façon de vivre. Là, on a pu prendre le temps de contempler. Je crois que l’homme est fait pour ça, en réalité. On fait un métier assez difficile, même si les gens ne voient souvent que le côté strass et paillettes. On dépend du désir des autres, cela demande de travailler sur l’ego. Quand on a un conjoint qui est artiste mais pas dans ce milieu, on parle beaucoup de nous et on n’écoute pas assez. Je crois que cette période m’a permis de parler plus avec ma femme, de l’écouter plus aussi et de partager davantage.

Quels sont vos projets ?
B.S. :
Il y avait du théâtre, mais avec la Covid, je ne sais pas quand cela va se faire. Je suis aussi sur différents projets d’écriture. Des choses excitantes se préparent !

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