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INTERVIEW Aurélien (Koh-Lanta, Les armes secrètes) éliminé : « Je ne voulais surtout pas avoir le rôle de chef »
Co-capitaine des jaunes, Aurélien a vu s’éteindre son flambeau lors du conseil de Koh-Lanta, Les armes secrètes ce vendredi 9 avril. Une véritable douche froide pour l’aventurier, dont l’attitude agaçait ses camarades. Auprès de Voici.fr, ce pharmacien fait le bilan de son aventure.
Aurélien Koh-Lanta, Les Armes secrètes
Voici.fr : On voit que vous avez un vrai esprit de leader tout au long de l’aventure. Vous êtes également comme ça dans la vraie vie ?
Aurélien : Oui. J’ai souvent tendance à prendre le lead dans les groupes quand il y a besoin de ne pas tergiverser, de prendre des décisions, d’aller de l’avant… C’est vrai que je m’impose souvent un petit peu. Et on voit bien souvent dans certains cas que ça ne plaît pas forcément toujours à tout le monde. En plus dans mon métier, je manage une dizaine de personnes, donc j’ai l’habitude de prendre des décisions. Donc c’est venu assez naturellement. Je ne voulais surtout pas avoir le rôle de chef en arrivant sur Koh-Lanta, parce que je connais les risques que ça représente. Le sort a fait que je me suis retrouvé chef, mais je pense que je le serai devenu au moins par obligation, parce que je voyais mal d’autres personnes s’imposer à ce rôle-là.
Peut-être Thomas ou Matthieu, qui étaient très souvent avec vous ?
Oui c’est vrai, mais ils avaient quand même un petit peu de mal à s’imposer. Ce sont deux forts caractères, mais pas deux forts caractères qui aiment diriger, qui aiment leader. Moi, ça coule un peu de source.
On constate au fil des épisodes que vos camarades apprécient de moins en moins ce côté « chef », c’est quelque chose que vous pouvez comprendre ?
A 200%. Je sais pertinemment que dans tout dialogue, dans tout échange entre deux personnes, il y a toujours une partie sur le fond et une partie sur la forme. Là, je savais que sur le fond j’avais raison sur pas mal de choses. Quand je leur parle du bois, du feu, de manger dans la cabane, de comment utiliser un fusil harpon… C’est tout à fait juste, mais après la forme peut un peu brusquer. Il y a des gens qui n’ont pas l’habitude d’avoir un chef au dessus d’eux. Des gens qui ont un problème aussi avec l’autorité. Ça je l’ai peut-être moins appréhendé et c’est là où moi je suis fautif. Déjà, je paye une forme d’excès de confiance parce que j’arrive au conseil en me disant que je n’aurai pas à jouer ce talisman. Je me doutais que ça sentait le cramé avec Shanice parce qu’on était en désaccord sur certaines choses, mais je ne pensais pas que quatre personnes allaient la suivre.
Il y a eu un désaccord entre Shanice et vous à cause du riz. Vous vouliez en manger pour l’épreuve d’immunité, et elle non. Avec du recul, vous comprenez sa stratégie ?
Je pense qu’à l’épreuve d’immunité, les gens ne se sont pas battus. On souffre dès les dix premières minutes. Tout le reste ne se fait qu’au mental. Je ne pense pas qu’il y a une vraie stratégie de la part de Shanice de faire un blocus sur le riz pour nous affaiblir. Je pense que là où sa stratégie commence, c’est le fait d’éliminer un élément fort quand on se rapproche de la réunification. Je n’ai pas joué de rôle. L’exigence que j’ai envers moi-même je me l’applique, mais je l’applique aussi aux autres. Quand je dis qu’il va falloir réfléchir sur les épreuves, je le pense tout à fait.
Concernant le conseil, qu’est-ce qui se passe dans votre tête lorsque vous voyez votre prénom sortir au fur et à mesure ?
C’est la descente aux enfers. Je vois en premier mon nom donc je me dis que c’est le vote de Shanice. Quand j’en vois un deuxième, puis un troisième, puis un quatrième… Je me dis “wahou, là c’est pour moi, tu t’es fait berner, t’aurais bien mieux fait de jouer ton talisman”.
Il y a un désaccord entre Shanice et vous au conseil par rapport à l’utilisation de ce talisman.
Je pense que sur le moment, elle n’a pas compris. De leur côté, ils n’avaient aucune notion de l’existence des talismans. Donc quand je lui en parle, elle elle voit ça comme une arme secrète qui est à utiliser pour moi. Donc sa remarque n’a aucun sens à ce moment-là. Même si elle creuse un peu et qu’elle se renseigne sur le talisman, elle verra que je pouvais la jouer solo, mais qu’on pouvait la jouer à deux pour vraiment mettre une pâtée numérique aux rouges. Donc sa remarque est hors contexte.
Vous en voulez beaucoup à Thomas lors du conseil. Encore aujourd’hui ?
Sur le moment, la trahison de Thomas me reste en travers de la gorge. Il y a eu des confidences entre lui et moi. Plus lui qui avait envie de parler. Je l’avais écouté pendant de longues heures la nuit… Donc je pensais qu’il y avait une vraie proximité qui s’était instaurée entre nous. Et quand il m’avait juré de ne pas voter contre moi, bêtement, je l’ai cru. Donc c’est à ce moment-là que je me dis qu’il a été plus malin que moi. Je le prends un peu comme un couteau dans le dos. Mais c’est de ma faute, j’ai oublié que Koh-Lanta c’est aussi un jeu de stratégie. Mais il a bien joué. Il a fait ce que j’étais prêt à faire. Donc je ne peux pas lui en vouloir. Depuis, l’eau a coulé sous les ponts. Il s’est excusé. A l’heure actuelle, je n’ai aucun reproche à lui faire. C’est derrière nous, la vie passe à autre chose.
Vous dites : « il a fait ce que j’étais prêt à faire ». Donc vous auriez été capable de voter contre lui ?
Quand vous arrivez sur Koh-Lanta, c’est comme lorsque vous avez des enfants. Vous avez plein d’idées, et le jour où vous avez des enfants vous êtes confrontés à une réalité. Moi je m’étais dit que j’étais prêt à trahir et mentir, là j’en étais à un stade où s’il avait fallu trahir Thomas, ça aurait été très compliqué. J’aurai eu beaucoup plus de difficultés que lui.
« J’aurai été obligé d’être dans ce côté directif »
Vous dites à vos camarades qu’ils ont fait une « belle erreur » en vous éliminant. Qu’entendez-vous par là ?
Je fais référence à l’ensemble. Ils suppriment du camp celui qui ramène le plus de nourriture. Ils suppriment du camp celui qui est le plus actif du matin au soir. Ils suppriment du camp quelqu’un qui ne se débrouille pas trop mal sur les épreuves physiques. Ils suppriment du camp celui qui sur les épreuves où il faut avoir de la logique, se débrouille bien. Et ils suppriment le talisman qui pouvait nous permettre d’avoir deux votes supplémentaires, comme si on avait deux joueurs de plus dans notre camp ! C’est en ce sens que je leur dis : “vous avez fait une belle boulette”.
Vous leur dites accepter la décision, mais ce n’est pas vraiment ce qu’on ressent en tant que téléspectateur.
Non, sur le moment je fais bonne figure. Parce que je n’ai pas envie de rentrer dans un affrontement où je dis des choses un peu fortes qui dépasseraient ma pensée. Là pour le coup, je me restreins un petit peu. De toute façon ça ne sert plus à rien, je sors. Donc je leur donne mon ressenti, mon point de vue. Evidemment que sur le moment je l’ai en travers de la gorge, mon aventure s’arrête et ça faisait des mois et des mois que je me préparais. Sur l’aventure je m’éclatais parce qu’en terme de survie je m’étais découvert un vrai potentiel d’aventurier. Donc oui, ça m’a fait mal. Mais je sors, ça sert à rien de se mettre à hurler, à pleurer. Il faut l’accepter.
Si vous aviez la chance de refaire Koh-Lanta, changeriez-vous quelque chose ?
Oui, tout à fait. Déjà, j’avancerai bien plus en sous-marin. Je me mettrai moins en avant. Je changerai aussi ma façon de leur transmettre les choses, car visiblement le fond était bon mais par la forme.
Vous seriez-moins “chef” pour le coup.
C’est ça, mais en même temps, chef, c’est une place qui est à double tranchant. On va vous reprocher d’être trop mou pour certains, et d’autres vont avoir des soucis avec l’autorité, votre façon de vous exprimer, ou peut-être parce que vous avez une attitude trop directive. C’est une place à bannir. Si j’avais pu dire “je ne suis pas chef et collez quelqu’un d’autre à ma place”, franchement je l’aurai fait. Mais je pense que j’aurai été obligé d’être dans ce côté directif, parce que si je ne suis pas sur le camp, le camp jaune, c’est un no man’s land. Il ne se passe rien.
Quand l’épreuve de confort a commencé, vous voyez qu’ils ont éliminé Candice, la capitaine. Vous réalisez à ce moment-là que votre place de capitaine pourrait être en danger ?
Si, si, si. C’est ce que je me dis. Mais très franchement, j’aurai eu un collier pur et dur, je pense que ma vision du jeu aurait été complètement différente. Là, c’est presque un cadeau empoisonné ce talisman puisqu’il était utilisable de deux façons différentes. Vous aviez une multitude d’actions possibles. Là je me suis dit, ça sent bien le roussi. L’excès de confiance ne venait pas du fait d’être chef, il venait d’être efficace. Quand je suis sorti, je me suis dit : “bon sang, je suis face à de l’ingratitude incroyable”. Je les fait manger tous les jours, la deuxième cabane qui pouvait éviter un tsunami, c’est quasiment moi qui l’ai faite de A à Z. Sur les épreuves, je donne tout ce que j’ai pour qu’on gagne le plus possible. Et derrière on m’élimine sur un prétexte un peu fallacieux en disant : “on n’aime pas trop la façon dont il nous parle”… Bon, bah, c’est un peu limite.
Vos proches sont-ils fiers de votre parcours ?
Etonnamment oui. Je n’y allais pas du tout pour ça, j’y allais pour moi. Je ne faisais pas l’aventure pour quelqu’un d’autre ou pour prouver des choses aux gens. J’y allais pour moi. Et j’ai été vraiment très agréablement surpris des retours sur les réseaux sociaux. Je n’en attendais rien, surtout avec mon caractère un peu particulier. Je me disais que j’allais prendre la foudre alors que pas du tout. Au final, j’ai un nombre incalculable de mes fans qui me disent que je suis un aventurier complet, que j’ai tout pour moi. Ils me souhaitent toujours le meilleur. Sur les 2000 messages que j’ai reçus, j’en ai trois très désagréables où on me disait que j’avais le melon. Ce que je peux comprendre. Mais quand on parle de “melon”, c’est surtout la confiance en soi. Et certains en sont dépourvus complètement. Donc fatalement ça vous renvoie à une image que ne colle pas avec votre personne. Moi j’ai confiance en moi, je sais ce que je vaux. Peut-être que je me surestime, en tout cas j’ai l’impression de savoir ce que je vaux. Mais les retours sont très positifs, et ça m’a vraiment surpris.
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