Accueil » Célébrités »
INTERVIEW – Apolline de Malherbe : « Mes enfants sont parfois lassés de la politique »
Avec « Apolline Matin », elle fait grimper en flèche les audiences de RMC. Aux commandes de la matinale de la station et d’une interview politique incontournable, Apolline de Malherbe dévoile ses secrets à Gala.fr.
Ils sont de plus en plus nombreux à se réveiller au son de sa voix. Deux ans après son arrivée à la tête de la tranche 6h30-9h de RMC, Apolline de Malherbe a bel et bien réussi son pari : imposer son style spontané dans le monde hyper-concurrentiel des matinales. À coups de prises de position bien tranchées dans « Apolline Matin », mais aussi de questions incisives aux politiques, jamais épargnés dans le « Face-à-Face » de 8h30, diffusé en simultané sur BFMTV, la journaliste de 40 ans a définitivement fait oublier Jean-Jacques Bourdin.
« Cela me fait énormément plaisir de voir que les gens m’ont adoptée, nous confie cette mère de quatre enfants, désormais suivie par 1,5 million d’auditeurs chaque jour (+10% en un an). J’ai l’impression de m’être installée à la table des Français au petit-déjeuner. On est presque une famille ! », s’enthousiasme celle que le public a vu débuter en 2008, comme correspondante à Washington sur BFMTV. Relations avec les politiques, vie de maman « un peu débordée« … La native du 16e arrondissement parisien passe du côté de l’interviewée pour Gala.fr. Avec le parler vrai qu’on lui connaît.
Gala.fr : « Apolline Matin » vient de signer ses meilleures audiences depuis deux ans. Qu’est-ce qui fait la différence avec les matinales concurrentes ?
Apolline de Malherbe : La proximité. Notre matinale est celle des préoccupations des Français. Nous ne sommes pas là pour leur dire ce qu’il faut penser. Je crois que ce cocktail entre bonne humeur et information sérieuse rend heureux nos auditeurs.
Est-ce plus de pression pour vous désormais ?
Cela m’autorise surtout à être encore plus moi-même. Notamment entre 6h30 et 8h30. Même si, sans rejeter le côté solennel de l’interview, j’essaie d’interroger les politiques comme mes amis. Je veux le faire avec ce que je suis, c’est-à-dire une femme de 40 ans, qui tente d’élever ses enfants et de gérer l’équilibre compliqué de la vie. Il faut arrêter de prendre trop au sérieux la politique.
Quand vous dites cela, on pense forcément au moment où vous avez comparé Marine Le Pen à l’humoriste Paul Mirabel.
Cela s’est décidé à la dernière minute ! Le RN a été très discret pendant la réforme des retraites. Cela m’a fait penser à Paul Mirabel, qui m’a un peu agacée dans LOL : qui rit, sort : il a fait le service minimum et ça a marché ! Je suis comme beaucoup de Français ayant vu le programme avec leurs enfants. Pourquoi m’interdirais-je cette référence ?
Vos enfants ont-ils apprécié le clin d’œil ?
Beaucoup ! Marine Le Pen, moins (rires).
« Je vis l’interview avec mes tripes »
Est-ce devenu plus dur d’interroger les politiques dans ce climat tendu ?
Pas forcément. Ce qui est plus dur, c’est que je n’ai plus forcément envie d’entendre les politiques sur certains sujets. Durant les débats sur les retraites, j’ai été très heureuse d’accueillir de nouveaux profils, comme des syndicalistes.
Pour quelle raison ?
Ils ont les mains dans le cambouis. Cela contraste avec les politiques, devenus hors-sol. Je le dis sans les condamner. Le renouvellement a fait émerger beaucoup de « jeunes premiers », qui n’ont jamais vraiment fait campagne. Le président lui-même en fait partie. Parler de solutions concrètes, c’est ce qui intéresse les gens et c’est ma vision de la politique. J’ai récemment reçu Julien Bayou pour parler de logement et non de la Nupes : un carton d’audience ! Nous, journalistes, devons sortir de la « politique politicienne ». Malgré ma passion pour ces sujets, au départ, je n’ai jamais voulu devenir journaliste politique, car je craignais de devenir une journaliste de studio coupée des Français.
Avec l’expérience, avez-vous encore le trac avant les interviews ?
Je ne l’ai jamais eu ! J’ai d’autres angoisses : est-ce que j’ai assez travaillé ? Est-ce que je vais passer à côté de quelque chose ? J’écris mon interview sur mon téléphone et je la modifie jusqu’à la dernière minute. Je l’imprime 30 secondes avant d’entrer en plateau. Le direct m’ôte également la possibilité d’avoir le trac. Je suis nulle lorsque j’enregistre ! Quand on a droit à un brouillon, ce n’est jamais terrible. Être sans filet oblige à donner le meilleur. Moi, je vis l’interview avec mes tripes.
Avez-vous un rituel avant le direct ?
Je change de chaussures. Je suis en basket dans la vie, mais en talons à l’antenne. C’est presque comme une carapace ou un uniforme, j’ai besoin de ça. Mon autre habitude, c’est d’arriver toujours à la dernière seconde, car je déteste parler avec les invités avant, je ne veux pas les voir. J’ai peur de ne pas poser une question à l’antenne que l’on aurait abordée avant.
Avez-vous un truc pour déstabiliser les invités ?
La franchise. Ils n’y sont peut-être pas habitués. On s’est tous un peu endormis dans une forme de langue de bois partagée.
« Gérald Darmanin ne s’est pas excusé, mais… »
Écoutez-vous les autres matinales ?
Oui, mais jamais en direct évidemment. Les matinales américaines aussi. Ils savent mélanger le formel et l’informel. J’aime beaucoup regarder la télé en général, parce que je n’ai pas pu le faire quand j’étais petite.
On vous l’interdisait ?
Mes parents (Guy et Marie-Hélène, respectivement peintre et galeriste, ndlr) craignaient que cela m’empêche de lire des livres. J’avais seulement droit aux informations et aux films. Alors, je me rattrape ! J’adore les divertissements et les jeux. Je continue à lire beaucoup, mais on peut autant se nourrir d’essais que de Cyril Hanouna ou Top Chef. Tout ça dit quelque chose de la France. Je déteste les cases.
Cela vous plairait d’animer un divertissement ? Vous êtes fan de Koh Lanta.
On ne me l’a pas proposé ! Mais j’adore Denis Brogniart, donc je ne souhaite pas du tout qu’il s’en aille. En revanche, j’adorerais présenter quelque chose comme Intervilles. Pour moi, Léon Zitrone est la figure idéale. Parce qu’il a à la fois interviewé Mikhaïl Gorbatchev et présenté Intervilles.
Les animateurs qui interviewent des politiques, cela ne vous gêne donc pas ?
Je ne vois pas de frontières dans mon métier. Je me souviens des reproches envers Karine Le Marchand pour « Une ambition intime ». Ce n’est pas ma manière de d’interviewer, mais pourquoi serait-elle moins légitime que moi ? D’ailleurs, j’adorerais moi aussi parler d’amour avec des agriculteurs (rires). J’aime être avec les Français.
Avez-vous jeté un œil sur ce que fait Jean-Jacques Bourdin aujourd’hui ?
Je n’ai pas regardé. Je ne me l’interdis pas mais il n’est pas sur une radio que j’écoute. J’ai toutefois vu quelques extraits.
Qu’en pensez-vous ?
C’est très bien. J’ai toujours eu beaucoup d’admiration et trouvé que c’était un bon journaliste. Sur le plan professionnel, je n’ai jamais eu aucun reproche à lui faire. J’ai écrit une nouvelle page sur RMC, mais je n’ai pas du tout voulu la tourner volontairement. Je n’ai pas voulu faire du Bourdin, j’ai juste fait du Apo’ !
En voyant ces bonnes audiences, n’avez-vous pas ressenti un petit sentiment de revanche envers lui ? Il avait été dur avec vous.
Nous ne sommes plus en relation et je suis passée à autre chose. Ce sujet ne m’intéresse plus vraiment. Le petit théâtre des personnages, ça ne m’intéresse pas chez les politiques et ça ne m’intéresse pas chez les journalistes.
On a beaucoup parlé de votre interview Gérald Darmanin lors de la campagne présidentielle. Un an après, s’est-il excusé ?
Il ne s’est pas excusé, mais il se montre particulièrement cordial désormais.
C’est une manière de se faire pardonner ?
Sûrement ! Il faudrait lui demander. En tout cas, moi, j’ai encore réagi de manière très spontanée.
Avec Sandrine Rousseau, cela a récemment été électrique aussi.
Après l’affaire Bayou, je voulais lui poser des questions qui me touchent en tant que femme. Je crois beaucoup en la justice et j’avais été choquée qu’elle ne donne pas de poids à une enquête. Le combat féministe est si important qu’il ne faut pas le gâcher. Évitons d’être dans l’excès.
Pourquoi Jean-Luc Mélenchon ne répond-il plus à vos textos ?
Il est fâché contre BFMTV depuis une question sur l’affaire Quatennens. Il fait du chantage et impose beaucoup de règles. Si c’est pour devoir signer une promesse de ne pas parler de ci ou de ça, ce n’est pas pour moi ! Mais je continue à l’inviter, parce que ça s’est toujours extrêmement bien passé en plateau. Avec le RN, les Insoumis sont les plus coriaces.
Emmanuel Macron va-t-il enfin venir à votre micro ?
Ça avance ! Son face-à-face avec les lecteurs du Parisien était très bien, dans l’esprit de ce que l’on fait. La suite logique est qu’il vienne sur RMC.
Que craint-il selon vous ?
Cela n’a pas été expliqué, donc je ne sais pas. Peut-être qu’il ne sait pas faire avec le monde d’une campagne. Venir chez moi, c’est comme venir sur un marché.
Jean-Jacques Bourdin se vantait de ne pas voir de politiques en dehors des plateaux. Vous imposez-vous aussi cette règle ?
Je n’aime pas les règles. Cela faisait très donneur de leçon, et je ne suis même pas sûre que c’était vrai ! Je mets mes opinions à distance à l’antenne. Même si on a presque grandi avec certaines personnalités, à force de les inviter, ça ne change rien. Quand la caméra est on, elle est on.
Avec votre joker Benjamin Duhamel, vos relations sont-elles meilleures qu’avec Jean-Jacques Bourdin ?
Oui (rires), on est très amis ! Il est top, je n’ai pas besoin de lui donner des conseils.
« Être disponible pour mes enfants, c’est mon défi »
En tant que mère de quatre enfants, âgés entre 4 et 17 ans, êtes-vous aussi intraitable que sur un plateau ?
Je ne crois pas (rires) ! Je suis toujours un peu débordée. C’est la vie de beaucoup de femmes de mon âge qui ont beaucoup de boulot.
Comment le vit-on ?
De manière à la fois joyeuse et stressée. Je suis comme tout le monde quand je rentre à la maison : que vais-je faire à manger pour mes enfants ? Aurais-je la disponibilité mentale ? Le problème est surtout là. Réussir à déconnecter pour eux, même s’il y a une interview importante le lendemain. Comme journaliste mais aussi maman et épouse, j’ai des choses à améliorer. Être disponible, c’est mon défi.
Comment le vit votre mari Harold ?
Je partage la vie de quelqu’un qui est psychanalyste, et c’est la meilleure chose qui me soit arrivée. Il est à l’écoute et sait sentir quand ça va ou ça ne va pas. Cela complète et équilibre notre quotidien à la maison. Car le partage des tâches mentales est primordial. J’admire énormément cela chez celui dont je partage la vie.
Votre époux a été conseiller en communication de Manuel Valls. Cela a-t-il pu vous porter préjudice ?
On se trompe malheureusement souvent sur son métier aujourd’hui. Mais je suis quelqu’un de très indépendante et je l’étais déjà à cette époque. J’ai toujours trouvé bizarre que l’on s’intéresse à nos conjoints.
>>> Découvrez notre diaporama sur les couples des figures de l’info
Comment vos enfants vivent-ils votre notoriété ?
Moi, je me fiche de ma notoriété, je suis dans le déni. J’espère que ça ne les embarrasse pas trop. Honnêtement, je ne crois pas.
La politique vous suit-elle à la maison ? Assiste-t-on des débats animés ?
Comme chez tous les Français. Mes enfants ont une plus grande curiosité sur ces questions, mais parfois, cela les lasse ! Ils n’hésitent pas à me le dire.
Vous êtes une passionnée d’art, comme vos parents. Avez-vous essayé de transmettre cela à vos enfants ?
J’ai toujours voulu encourager ça chez eux, je trouve ça tellement magnifique de voir des enfants dessiner.
Vous dessinez également ?
J’ai toujours eu une sensibilité artistique. J’ai fait un bac arts plastiques (avant hypokhâgne, khâgne, Sciences Po Paris et un DEA de sociologie, ndlr) donc je dessine tout le temps. Mon mari m’a récemment offert une très belle boîte de crayon de couleurs que j’adore. C’est mon échappée à moi.
Il faut montrer ça sur Instagram…
Je n’y suis pas ! Le compte Instagram a mon nom est un fake. Je déteste le côté narcissique. Mais peut-être qu’un jour je montrerai ce que je fais…
Avez-vous un truc pour rester en forme ?
Non, je vais peut-être finir par m’écrouler un jour (rires) ! C’est un équilibre très précaire. J’arrive heureusement à me coucher tôt, vers 22h. Sauf s’il y a Koh Lanta (rires) ! Je me lève à 4h et j’essaie de faire 1h de sieste pendant la journée. Ce qui est dur lorsqu’on est fatigué, c’est que l’on a faim ! Je ne sais pas comment gérer ça. Je ne trouve pas non plus le temps pour du sport. Mais il faut arrêter de fantasmer sur le côté romantique des journalistes qui se lèvent tôt. Les vrais travailleurs qu’il faut admirer, ce sont les infirmières, les sages-femmes ou les boulangers.
Vous voyez-vous tenir longtemps ?
120 ans, même (rires) ! Tant que les auditeurs sont là et tant que j’arrive à me lever. J’ai un travail magnifique et je prends un immense plaisir.
Crédits photos : Apaydin Alain/ABACA
A propos de
-
Abonnez-vous à votre star préférée et recevez ses actus en avant première !
-
Apolline de Malherbe
Suivre
Suivi
Il vous reste 85% de l’article à découvrir
À découvrir en images
PHOTOS – Léa Salamé, Gilles Bouleau, Sonia Mabrouk… zoom sur les couples des stars de l’info
Léa Salamé et Raphaël Glucksmann se sont rencontrés sur le plateau de On N’est Pas Couché le 14 novembre 2015. Rencontre chargée en émotion : l’enregistrement de l’émission a eu lieu au lendemain des attentats parisiens. En couple dès 2016, ils ont accueilli un fils prénommé Gabriel, le 12 mars de l’année suivante.
Apolline de Malherbe est en couple avec Harold Hauzy qui évolue dans la politique. Il a notamment été conseiller à la communication de Manuel Valls.
De nature discrète, la journaliste ne s’étale pas sur sa vie privée. Mère de deux garçons nés d’une précédente union, elle a donné naissance à une fille prénommée Hannah le 23 mars 2017.
Audrey Crespo-Mara partage le quotidien de Thierry Ardisson depuis novembre 2009. Après l’avoir aperçue sur l’antenne de LCI, lorsqu’il était encore marié à Béatrice Loustalan, l’homme en noir a joué de son réseau pour obtenir les coordonnées de la présentatrice, utilisant tous les prétextes qu’il pouvait imaginer pour avoir un rendez-vous avec elle.
D’abord amis, la journaliste étant elle-même engagée dans une autre relation, ils se sont finalement séparés de leurs conjoints respectifs pour vivre leur histoire. Leur mariage a été célébré le 21 juin 2014 à la mairie du 1er arrondissement de Paris.
Le journaliste est marié depuis le 1er juin 2019 à Javier Miguel Céspedes, un réfugié cubain-américain. Ils se sont rencontrés deux ans auparavant dans un bar de Midtown Manhattan, lorsqu’il était correspondant à New York pour RTL en 2015.
Concurrents sur les écrans (il est un visage du service public pendant qu’elle fait partie des vedettes de LCI), Julian Bugier et Claire Fournier sont mariés et heureux à la ville. Ils sont les parents de deux enfants : un garçon, né en 2011, et une fille, qui a vu le jour deux ans plus tard.
Coup de foudre en direct. Alice Taglioni a fait la rencontre de Laurent Delahousse le 15 juillet 2012 sur le plateau du 20 heures de France 2, alors qu’elle présentait le film Paris-Manhattan, dans lequel elle a donné la réplique à Patrick Bruel. Deux ans plus tard, ils ont officialisé leur idylle en Une du magazine Paris Match.
Le journaliste et la comédienne sont les parents d’une fille du nom de Swann, née en 2016, et d’un garçon, Lino, né en décembre 2019. Ensemble, ils forment une adorable famille recomposée.
Le présentateur était déjà le père de deux filles nées d’une précédente relation avec Tina Kieffer tandis que l’actrice avait déjà connu les joies de la maternité à la suite de la naissance de son premier fils, Charlie. Le fruit de son amour avec Jocelyn Quivrin.
Autour de
Source: Lire L’Article Complet