INTERVIEW – Adèle Bréau, prix Maison de la Presse 2023 : une prestigieuse récompense pour la journaliste de Gala !

Le prestigieux prix littéraire Maison de la Presse a été attribué à Adèle Bréau, auteure de « L’Heure des femmes » (éd. JC Lattès), et journaliste chez Gala, ce 13 mai 2023. Remis par Tatiana de Rosnay, ce prix récompense un roman hommage à sa grand-mère, la journaliste Menie Grégoire.

Elle était celle qui faisait parler les femmes à « l’heure des femmes », le moment où les maris étaient au travail, et à une époque à laquelle elles n’avaient pas particulièrement le droit de se plaindre. Menie Grégoire fut la confidente de milliers d’auditrices sur RTL, entre 1967 et 1982, libérant leur parole et permettant à tant de mères et de grands-mères de se sentir comprises, écoutées, conseillées. Parmi les femmes qu’elle a influencées : sa petite-fille, Adèle Bréau, journaliste et romancière, directrice mode du magazine Gala, qui lui consacre un roman.

Récompensé ce 13 mai 2023 par le prix Maison de la Presse 2023 dont le jury était présidé par Tatiana de Rosnay, « L’Heure des femmes » (éd. JC Lattès) d’Adèle Bréau retrace cinquante ans d’histoire de la condition féminine en mettant en scène trois héroïnes, Esther, Mireille et Suzanne découvrant ou redécouvrant les débuts de la libre antenne et de sa cheffe de file : Menie Grégoire. Adèle Bréau s’est confiée à Gala.fr sur son émotion à l’annonce de son prix.

Gala.fr : Que ressentez-vous après avoir reçu cette récompense décernée par Tatiana de Rosnay, présidente du jury ?

Adèle Bréau : Avec la plus grande honnêteté, aucun prix littéraire n’aurait pu me faire plus plaisir que celui-ci ! D’autant plus pour ce roman-là : je suis journaliste, il parle de ma grand-mère qui était journaliste… C’est extraordinaire. Ma grand-mère aurait dit : « c’est épatant ! ». Je suis d’autant plus touchée que je n’aurais pu rêver mieux que Tatiana de Rosnay comme présidente du jury de ce prix Maison de la Presse : elle est à la fois journaliste, romancière et si inspirante. Elle écrit des contenus à la fois exigeants et populaires, dans le plus noble des sens, comme l’est ce prix finalement.

Gala.fr : C’est un roman sur la transmission intergénérationnelle, un roman de femmes aussi. La transmission, la sororité sont des thèmes à la mode en ce moment, ça explique ce succès ?

Adèle Bréau : Il se trouve que c’est le cas effectivement mais ce n’était pas conscient de ma part. Il s’agit de mon septième roman et je n’avais pourtant jamais envisagé d’écrire sur ma grand-mère. L’idée est venue un peu par hasard car j’avais écrit un papier sur elle dans Marie-Claire et j’ai eu pas mal de retours de femmes de tous les âges. Les auditrices de l’époque mais aussi leurs filles ou petites-filles. Et lorsque je me suis aperçue que le parcours de ma grand-mère pouvait toucher aussi des femmes d’aujourd’hui, je me suis dit que ça pouvait faire un roman. Je reçois plein de messages de femmes qui me disent que ce livre est un support pour discuter avec leurs mères, leurs grands-mères ou leurs filles de leur vie d’avant et je n’avais pas du tout anticipé ce phénomène-là.

Gala.fr : Menie Grégoire est un symbole de l’émancipation des femmes, une journaliste en avance sur son temps. Si elle n’avait pas été votre grand-mère, auriez-vous été fascinée par ce personnage de la même manière ?

Adèle Bréau : Totalement oui ! Elle a commencé sa carrière à la radio à 50 ans, c’est assez dingue. Elle était très coquette, elle allait au Festival de Cannes, elle organisait des fêtes, et à côté de tout ça elle avait cette attitude féministe qui n’en portait pas le nom. Ce n’était pas un combat, elle était dans l’action et pas dans la revendication.

Gala.fr : Vous l’avez connue assez longtemps, avez-vous eu l’occasion de discuter de vos carrières respectives ? Vous avait-elle donné des conseils ?

Adèle Bréau : Pas du tout de conseils ! Elle était vraiment plus dans l’écoute. Je me suis construite avec elle en tant que modèle, mais en la regardant simplement être libre et être ce qu’elle était. À chaque fois que j’allais la voir chez elle, elle me demandait toujours : « comment vont les femmes aujourd’hui ? » Manière de me montrer que je faisais un peu la même chose qu’elle : sonder la société et la place des femmes.

Gala.fr : Votre famille est-elle fière de ce roman ?

Adèle Bréau : Ils sont très contents. Je ne voulais pas sortir le roman tant que les trois filles de ma grand-mère ne l’avaient pas lu et validé. C’était la condition sine qua non pour moi. Ma mère, sa cadette, a beaucoup aimé et mes deux tantes aussi. Et depuis la sortie de l’ouvrage, toute la famille est très contente que Menie Grégoire retrouve une certaine visibilité et un peu de lumière.

Gala.fr : Qui est l’héritière de Menie Grégoire dans les médias aujourd’hui ?

Adèle Bréau : À la radio je n’ai pas forcément d’exemple, alors que je lis souvent que le fait de n’entendre que la voix des animateurs amène les gens à se confier. Il y a eu Sophie Davant, ou Jean-Luc Delarue qui avait une manière exceptionnelle de faire se sentir en confiance ses interlocuteurs… Mais quand je vois les interviews de Faustine Bollaert et ce qu’elle raconte sur ceux qui l’arrêtent dans la rue pour lui confier leurs histoires, je vois beaucoup de similitudes avec ma grand-mère. D’autant que son émission est l’après-midi aussi : on a beau avoir changé d’époque, « l’heure des femmes » est toujours la même !

Crédits photos : Tiziano Da Silva / Bestimage

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