Interview 1h avec Alex Vizorek : “Je me trouve beaucoup plus désirable qu’à 20 ans”

Chroniqueur star de France Inter, l’humoriste belge est en tournée avec son spectacle Ad Vitam. L’occasion de le cuisiner sur sa vie… autour d’une soupe libanaise.

Public : Vous présentez votre nouveau spectacle Ad Vitam, sur la mort. Une petite angoisse à régler ?

Alex Vizorek : Je crois que c’est le cas pour tout le monde. Dire qu’on n’est pas angoissé par la mort est une forme de déni. Pour ma part, je ne vis pas avec la peur de mou- rir au quotidien, mais je ne voudrais pas non plus que ça m’arrive bêtement. Du coup, je fais très attention. Je suis le genre à bien mettre ma ceinture !

Que serait pour vous une belle mort ?

L’épectase (la mort durant un orgasme, ndlr), parce que c’est joli, non ? que la petite mort devienne la grande… Mais à un certain âge, faut-il encore pouvoir ! Ma vraie angoisse, c’est de souffrir, physiquement et intellectuellement.

Croyez-vous à la vie après la mort ?

Pas du tout, je ne suis pas croyant, et c’est rassurant parce que je ne me sens pas contraint de suivre des règles qui vous disent comment vous comporter. Je parle justement d’Épicure dans le spectacle, je suis sa philosophie qui consiste à profiter de la vie… avec modération bien sûr.

Toujours ce côté très mesuré ! Vous vous couchez tôt et ne buvez pas trop ?

Si, je bois trop ! Le soir devant ma feuille, ce qui explique certaines chroniques… J’adore l’alcool car, en réalité, je travaille tellement que je n’ai pas le temps de par- tir en week-end. Donc mon moment de détente, mes minivacances, c’est d’ouvrir ma bière le soir et de savourer cet instant ne serait-ce que dix minutes. Je vais sou- vent chez le docteur pour savoir si je suis alcoolique, pour le moment il dit que non.

Qu’est ce qui est le plus difficile à supporter sur scène ?
La lumière des téléphones, quand les gens regardent leur écran. Je le fais souvent remarquer à la personne et je l’intègre au spectacle. C’est comme les personnes qui se lèvent pour aller aux toilettes… J’arrive à bien le gérer maintenant. Par contre, dernièrement, quelqu’un a fait une crise d’épilepsie au beau milieu de mon spectacle. Il faut savoir réchauffer la salle après ça !

Repartons au commencement, alors que vous êtes un petit garçon belge…

Oui, j’ai grandi à Bruxelles avec une grand-mère flamande et une grand-mère wallonne, ce qui me permet de parler les deux langues. J’avais aussi un grand-père polonais, d’où mon nom de famille, qui était mineur dans le Nord de la France. Quant à mes parents, ils dirigeaient des magasins de chaussures pour femmes. Il y avait de quoi devenir fétichiste…

C’est le cas ?

Trop personnel comme question ! Mais j’aime les belles chaussures.

“Je connais tous les kebabs de mon quartier”

Qui était accroché sur les murs de votre chambre ?

Des footballeurs. J’étais à fond ! Et tout ce qui était Hélène et les Garçons. J’étais un enfant très solitaire, déjà un peu vieux dans ma tête… Je regardais La Chance aux chan- sons ! J’ai gardé cette passion pour les vieux chanteurs. Ado, je me suis mis à collec- tionner les autographes. J’attendais des heures pour rencontrer les stars… J’en ai même un de Gina Lollobrigida !

Et les filles dans tout ça ?

Jusqu’à 19-20 ans, je ne les intéressais pas, car je ne m’intéressais pas moi-même. C’est pour ça que je repense à mes premières amours avec une certaine émotion. Elles m’ont découvert un charme que je ne m’étais moi-même pas vu.

Vous vous faites beaucoup draguer aujourd’hui ?

Oui, et c’est logique car je me trouve plus désirable. Donc je ne peux en vouloir aux femmes de le penser aussi! Mais pour discuter avec mes collègues, je me rends compte que pas tant que ça. Mon public étant composé des quadras/quinquas, je reçois peu de nudes !

Vous êtes sur France Inter, France 2, sur scène… Vous êtes accro au travail ?

C’est vrai que je n’ai quasiment jamais deux jours off d’affilée. Mais je n’ai pas le sentiment de travailler, plutôt d’aller faire rire Thomas Sotto et Léa Salamé.

Que faites-vous de votre temps libre ?

J’adore faire des expos, aller au resto. J’ai aussi renoué avec une ancienne passion : voir des vieux films dans le Quartier latin…

Ça fait très bobo tout ça…

Ah oui ? Attendez, j’ai une autre passion : les jeux de fléchettes à la télévision. Là d’ailleurs, je vais aller jouer avec un pote dans un bar PMU en buvant de la bière. J’aime bien l’émission de Sophie Davant. Et la junk food, je connais tous les kebabs autour de chez moi. C’est pas bobo ça ?

Non, effectivement. Et vous avez de la place pour une vie privée ?

Oui, j’ai une compagne, mais on ne vit pas ensemble et je n’ai pas d’enfant. Je n’en ai jamais eu envie, j’ai une peur panique des responsabilités. J’aime cette vie-là : si un jour on venait à se séparer, ce que je ne souhaite absolument pas, ce sera juste la triste loi de l’existence. On continuera chacun de son côté et voilà.

On vous sait attiré par les femmes mûres, comme vous l’avez dit souvent. Ça vous fait un point commun avec Emmanuel Macron !

Je ne me comparerai pas, je n’ai jamais fait vingt-trois ans d’écart ! Mais moi, je trouve ça très cool qu’il soit arrivé en disant : “Voilà, c’est elle”, j’aime bien. Et 4 puis elle a la classe, Brigitte ! Je pense personnellement que les femmes sont beaucoup plus intéressantes à 40 ans qu’à 23, même si bien sûr il y a des exceptions. Et je trouve que physiquement, les femmes ne sont jamais plus belles qu’entre 40 et 50 ans. Je suis l’opposé de Yann Moix !

Propos recueillis par Anabelle Gentez

Dates clés : 

21 Septembre 1981 : Naissance à Bruxelles. Il est le fils de parents travaillant dans les chaussures. Il a une petite sœur.

2014 : Il explose au côté de Charline Vanhoenacker sur France Inter dans l’émission Si tu reviens, j’annule tout.

2017 : Percée cathodique quand il succède à Stéphane Guillon et Gaspard Proust dans Salut les Terriens.

2022-2023 : En tournée dans toute la France avec son spectacle Ad Vitam, qui aborde la mort à travers la philosophie, la biologie et la culture.

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