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Hermine de Clermont-Tonnerre : retour sur l’accident fatal d’une princesse voulant vivre à 100 à l’heure
Elle aurait eu 55 ans ce 3 février 2021. Si seulement elle n’avait pas succombé à un stupide accident de moto, au début de l’été 2020… Le nom d’Hermine de Clermont-Tonnerre continuera d’évoquer une princesse jet-setteuse, excentrique et bonne vivante. Les dernières années de sa vie, elle s’était éclipsée pour se consacrer à ses deux enfants et à un nouvel amour.
A propos de
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Hermine de Clermont-Tonnerre
Hermine de Clermont-Tonnerre est morte à 54 ans selon un communiqué officiel émis le vendredi 3 juillet 2020 et envoyé par sa famille. Depuis, ses proches restent en état de sidération. Un mois de coma n’aura pas suffi à préparer son entourage au pire. A l’issue fatale survenue à la suite d’un épisode absurde. Au terme d’un déjeuner entre amis en périphérie de Paris, Hermine se dirige vers la voiture de l’homme sur lequel elle a craqué trois mois plus tôt, le magistrat et homme politique Georges Fenech, 65 ans, quand elle s’arrête, intriguée. Un chopper, une moto basse au guidon haut possédée par un des convives, vient d’attirer son regard.
Celle que le grand public a découvert en 2010 dans l’émission de téléréalité La Ferme Célébrités se met en tête de l’essayer. Depuis ses 17 ans, Hermine aime les grosses cylindrées. C’est sa passion… Or les commandes de l’engin auraient été montées à l’anglaise avec frein et accélérateur inversés. Hermine s’en rend compte, hélas, quelques minutes plus tard. Elle percute violemment un arbre. Son casque est mal attaché, l’accident est terrible. Les pompiers arrivent immédiatement. Hermine est emmenée à l’hôpital Bicêtre qui la prend en charge.
Son ex-mari et père de ses deux enfants accourt le premier à son chevet
Aussitôt, le financier trader anglais Alastair Cuddeford, son ex-mari et père de ses deux enfants, dont elle est séparée depuis 2009 et avec qui elle a avoué, dans un ouvrage intitulé Hommes/femmes, avoir passé dix ans « d’une relation intense et passionnée » accourt à son chevet. Très vite, il sait que le diagnostic n’est pas bon. Allegra, 17 ans, et Calixte, 15 ans, ses adolescents dont elle a la garde exclusive sont sous le choc et oscillent entre espoir et désespoir… jusqu’au décès de celle qui était la vie même.
Réputée pour ses excentricités, Hermine, qui venait d’une famille très classique, avait confié assez justement sur l’antenne de France Inter en 2019 : « Je suis celle qui n’a pas bien compris le mot discrétion dans ma famille. » Née des amours du duc Charles-Henry de Clermont- Tonnerre, une des plus vieilles familles françaises, et de Anne Moranvillé, elle n’hésitait pas à se faire appeler princesse et à choquer le gotha en échappant aux codes. En choisissant un mode de vie festif et extravagant rappelant davantage les habitudes clinquantes de la jet-set – et du reste elle avait joué dans le film éponyme d’Onteniente en 2000 – que celles des tapis feutrés des châteaux dans lesquels elle avait grandi.
Mondaine et bonne vivante, elle cachait un versant très touchant
Mondaine et bonne vivante, depuis la naissance des deux prunelles de ses yeux, Hermine était une maman des plus attentionnées. De celles qui vont chercher leur progéniture chaque jour à l’école à Montmartre où elle habitait quand ils étaient petits. Quand on la rencontrait, parfois cigare en bouche, on était d’abord saisi par sa voix, chaude et grave, bien placée, entre gouaille et élégance, puis on détaillait le reste. Son allure de belle femme qui aurait fait merveille en tailleur et chignon mais qu’elle voulait colorée, singulière, jusqu’à ses extensions de cheveux de couleur soigneusement entretenues par son grand ami, le coiffeur Alexandre Zouari.
Avec elle, il fallait renoncer aux clichés sur l’aristocratie ou à toutes sortes de qualificatifs assortis. Et ses intimes avaient perçu un versant très touchant. Celui d’une femme au tempérament d’artiste et au grand cœur qui dépannait volontiers ceux qui en avaient besoin. Une amie décrit son habitat bohème : « des peintures, des sculptures, des paillettes, des armoires de grand-mère et des flacons de parfum ». Olivia Zeltner, une de ses meilleures amies de ces dernières années, décoratrice, se souvient avec émotion : « On promenait nos petits poulbots sur la butte et on brunchait au champagne et à l’accordéon avec Michou à La Mascotte, un bar de la rue Lepic. On partait en virées inoubliables dans sa Mini jaune décapotable voir une expo et promener Madame, sa majestueuse chienne, braque de Weimar, pour de longues heures au bois de Boulogne. »
« Elle n’aurait certainement pas aimé qu’on s’en tienne à un cliché de femme légère et showbiz »
La confidente de la princesse se souvient encore : « On se racontait nos vies de femmes de 50 ans, sexy, courageuses et rock’n’roll comme deux gamines de 16 ans. Elle n’aurait certainement pas aimé qu’on s’en tienne à un cliché de femme légère et showbiz la concernant. C’était surtout une maman créative et extraordinaire. Je ne peux que garder au présent celle que je vois toujours en train de me sourire en robes à paillettes et santiags. » Les anges sont en bonne compagnie.
Crédits photos : RACHID BELLAK / BESTIMAGE
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