Guy Bedos euthanasié : Nicolas Bedos révèle avoir aidé son père à mourir

Guy Bedos est décédé des suites de la maladie d’Alzheimer à l’âge de 85 ans, le 28 mai 2020. Près d’un an après la mort de son père, Nicolas Bedos a écrit une longue tribune dans laquelle il révèle l’avoir aidé à partir.

Guy Bedos

Nicolas Bedos

Le 28 mai 2020, l’humoriste Guy Bedos est décédé à l’âge de 85 ans. Une nouvelle qui avait été annoncée par son fils Nicolas Bedos sur les réseaux sociaux. Atteint de la maladie d’Alzheimer, l’humoriste aurait “fait une grève de la faim pour que ça s’arrête, que cette confusion mentale cesse” expliquait sa fille Victoria. Alors que cela va bientôt faire un an que Guy Bedos est décédé, son fils Nicolas a pris la plume dans une longue tribune pour l’Obs, et a expliqué que son père a eu recours à l’euthanasie. L’an dernier, Guy Bedos n’allait pas bien du tout. Sa famille ne pouvait pas prendre le risque de le faire hospitaliser en pleine crise sanitaire, de peur de ne pas pouvoir lui dire au revoir. “Avril 2020. Il a du mal à respirer. Il ne mange plus depuis des semaines, la maladie, le confinement, la confusion”, se souvient Nicolas Bedos.

Sa mère, Joëlle Bercot, était au chevet du malade. Épuisé, ce dernier “tombe, se cogne, saigne”. “Ma mère, à bout de nerfs et de vigilance, est extirpée de son demi-sommeil par des cris. Tant bien que mal, elle le soulève, le rassure, le borde. Elle déteste le ramasser. Elle déteste le voir détester qu’elle le ramasse, supporter ce regard où se mélangent toujours la détresse et l’orgueil”, écrit le dramaturge âgé de 42 ans. Guy Bedos avait toujours manifesté son désir de recourir à l’euthanasie. Et l’an dernier, son fils lui pose alors la question : souhaite-t-il partir ? “Il me répond par un silence, balancé droit dans les yeux. Nous en sommes réduits à traduire ce qu’il ne dit plus”, évoque Nicolas Bedos. “Il y a des pères qui partagent la passion du football ou de la guitare avec leur fils, mon père et moi avons toujours eu en commun une relation étroite avec l’envie de débrancher la machine, faisant de cette idée une sorte de compagne presque réconfortante en cas de désespoir, de déroute affective ou intellectuelle”, affirme Nicolas Bedos. Engagé auprès de l’association ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité), Guy Bedos y avait rencontré un certain “docteur T”, qui avait promis de l’aider à mourir “le temps venu”.

« Acheter la mort de l’homme que j’aime le plus au monde »

Et l’an dernier, le moment était venu. Sauf que lorsque la famille Bedos décide de contacter ce fameux “docteur T”, celui-ci ne répond pas. Le comédien doit alors trouver une autre solution et contacte un autre médecin, qui prescrit à Nicolas Bedos une “ordonnance de Rivotril, un antiépileptique couramment utilisé dans ces cas-là”. Une ordonnance prescrite au nom du comédien, qui évoque des problèmes d’insomnie chronique. “Je me revois sur mon scooter, me rendant à la pharmacie pour acheter la mort de l’homme que j’aime le plus au monde”, évoque le réalisateur d’Oss 117. Après avoir récupéré le médicament, la famille Bedos reçoit des nouvelles du docteur T qui se rend au chevet du malade deux jours plus tard. Sauf que le médecin trouve que Guy Bedos est trop lucide pour pouvoir être euthanasié.

Il doit repasser le lendemain. “La nuit suivante sera la dernière. Longue. Bouleversante. Le lendemain, le flacon est plein. Mon père n’en a pas eu besoin pour offrir à son médecin l’état somnolent apparemment nécessaire à une intervention – qui eut lieu vers 17 heures« , écrit Nicolas Bedos. Même si son père a pu partir dignement, l’ex de Doria Tillier regrette que ce départ ne se soit pas passé plus tôt. “Il aura donc fallu qu’il baisse entièrement le rideau et ne pèse plus que quelques kilos pour que la société daigne choisir ‘le jour et l’heure’”, tranche le metteur en scène. Une tribune nécessaire, alors que la question de l’euthanasie continue d’être au coeur des débats en France.

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