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Frédéric Beigbeder alerte : « La frivolité est en danger… Ça me fait chier »
L’auteur et critique littéraire Frédéric Beigbeder recense, dans son dernier ouvrage, les cinquante livres de sa Bibliothèque de survie. L’occasion pour l’écrivain de souligner combien il souhaite garder l’irrévérence qui constitue son personnage.
A propos de
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Frédéric Beigbeder
« Le rôle de la littérature n’est pas de distinguer le pur de l’impur mais de tout REGARDER avec gratitude », estime l’auteur et critique littéraire Frédéric Beigbeder. À l’occasion de la sortie de son dernier essai, Bibliothèque du survie, l’écrivain revient, dans les colonnes du Journal du dimanche, le 23 mai, sur le « PLF » (paysage littéraire français) et son évolution qui n’est pas loin de le désoler. Il appelle les auteurs – et les lecteurs – à « chercher le vrai plutôt que le sain, la liberté plutôt que la morale ». Frédéric Beigbeder est en effet alarmé : « La frivolité est en danger », et l’homme qui ne mâche pas ses mots le déplore. « Ça me fait chier », résume-t-il.
« Je préfère (…) dire des choses totalement irresponsables », explique Frédéric Beigbeder, mais il regrette d’être « devenu le porte-parole de la lutte contre le mouvement woke et la cancel culture ». Tandis que le monde littéraire et de la culture en général est en effet de plus en plus attentif aux intentions et aux origines de tous ceux qui prennent la parole pour en vérifier la légitimité, celui qui s’est fait connaître du grand public en devenant l’un des critiques littéraires les plus connus de France constate « qu’il n’y a pas beaucoup de monde qui se dévoue » pour aller à l’encontre de cette évolution. Alors, il y va.
50 livres pour survivre dans « ce monde con et moche »
L’auteur prévient tout de même : « Pour écrire correctement, il ne faut pas trop de sérieux. » L’écriture, estime-t-il, est « un truc de sales gosses ». Il n’hésite d’ailleurs pas à affirmer haut et fort que « les livres un peu pervers et un peu malsains sont plus attirants ». Son enfance bourgeoise de garçon « né à Neuilly qui aime s’encanailler » lui a fait réaliser qu’il « [s’ennuierait] trop [s’il ne lisait] que des livres dont les héros sont des gentils qui gagnent contre les méchants ». « La luxure, le stupre, la fange et la saleté, juge-t-il, c’est plus punk ! »
« Ça demande un talent fou d’arriver à ne pas être chiant quand on est bienveillant », indique par ailleurs Frédéric Beigbeder, qui, dans son dernier ouvrage, recense les cinquante livres qui composent sa Bibliothèque de survie dans « ce monde con et moche ». Dans ce classement, il a par exemple intégré La Belle n’a pas sommeil d’Éric Holder et Le Grand Meaulnes, d’Alain Fournier. « C’est féérique, romantique, totalement nunuche », néanmoins il trouve cela « merveilleux ». « Mais c’est très rare », prévient-il. D’où sa volonté de remettre un peu de « frivolité » dans le « PLF ».
Article écrit en collaboration avec 6Medias
Crédits photos : AGENCE / BESTIMAGE
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