Françoise Hardy et l’euthanasie : comment elle a aidé sa mère à mourir

Au micro de RTL, Françoise Hardy a confié comment elle avait aidé sa mère, atteinte de la maladie de Charcot, à mourir dans la dignité. Un témoignage fort alors que l’Assemblée nationale examinera ce 8 avril une proposition de loi en faveur de l’euthanasie active.

A propos de


  1. Françoise Hardy

Depuis des années, Françoise Hardy a fait de l’euthanasie le combat de sa fin de vie. Epuisée par son cancer du larynx et les nombreuses séances de radiothérapie, la chanteuse réclame le droit à mourir dans la dignité. « Il faut se mettre à la place de ceux qui souffrent trop« , a-t-elle affirmé dans l’émission de Flavie Flament, On est fait pour s’entendre, ce 7 avril, sur RTL. Et de se confier sur sa propre histoire : « J’ai toujours été tout à fait favorable à l’euthanasie depuis, peut-être, mes 15 ans. J’ai vu deux films dont le débat était l’euthanasie et déjà moi j’étais à 100% pour. Ma mère aussi bien sûr, et elle ne se doutait pas qu’elle devrait y avoir recours ». Un sujet brûlant, alors que les députés examineront une proposition de loi d’Olivier Falorni (Libertés et Territoires) « garantissant » le droit à « une fin de vie libre et choisie », ce jeudi 8 avril.

La mère de Françoise Hardy a eu la maladie de Charcot, une maladie neurodégénérative grave qui se traduit par une paralysie progressive des muscles impliqués dans le mouvement. Elle affecte également la parole et la déglutition. « Le médecin de ma mère lui avait dit : ‘Madame Hardy, le jour où vous le déciderez, vous me le dites et vous pourrez compter sur moi’. Il lui a envoyé, le jour où elle l’a décidé, un médecin hospitalier. Celui-ci devait élaborer avec moi une sorte de scénario pour que le médecin légiste ne se doute de rien et fasse le nécessaire », se souvient Françoise Hardy.

« C’était la volonté de ma mère et c’était tellement compréhensible »

Pour la chanteuse, aider sa mère à mourir a avant tout été un acte d’amour, elle qui n’a pas pensé un instant à ce que la loi recommandait. « Je ne me posais absolument pas la question d’outrepasser la loi ! C’était la volonté de ma mère et c’était tellement compréhensible. Je comprenais très bien. Je trouve qu’il y a des conditions de vie qui sont invivables, c’est le cas de le dire, et il faut avoir la possibilité d’arrêter sa vie ! », explique-t-elle. Reste que la démarche n’a pas été simple pour l’artiste, qui a parfois pu douter des volontés de sa mère. « Mais de toute façon le médecin hospitalier qui est venu l’a vue avant et lui a fait une interview sévère pour être sûr que ce soit sa volonté à elle », poursuit-elle.

Un triste épisode qui fait désormais écho au quotidien de Françoise Hardy. « Vous savez je pense beaucoup à ça parce que là ma vie est devenue cauchemardesque à cause des radiothérapies. J’en ai 45 sur la tête. Je ne peux plus manger normalement ! Je ne peux plus vivre normalement ! Je ne peux plus sortir avec mes amis. C’est absolument épouvantable, mais pour le moment j’assure », explique-t-elle. Par contre, si son état de santé vient à se détériorer, la chanteuse devrait se tourner vers l’euthanasie sans hésiter. « Si ça devient encore pire, si je suis affaiblie au point de ne plus pouvoir rien faire, moi je penserais sérieusement à l’euthanasie. Je ne peux pas rester comme ça à attendre que la mort arrive, parce que je ne peux plus vivre. Je ne peux plus faire les choses que ma vie requiert », affirme-t-elle.

Crédits photos : CEDRIC PERRIN / BESTIMAGE

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