François Mitterrand et sa double vie : Mazarine Pingeot a toujours su, pas ses demi-frères

L’Obs consacre un grand dossier à la famille Mitterrand et à la révélation de l’existence de Mazarine. L’occasion de lire ses confidences et celle de ses frères Gilbert et Jean-Christophe, qui ont appris qu’ils avaient une demi-soeur dans la presse.

30 ans. C’est le nombre d’années durant lesquelles François Mitterrand a entretenu une double vie. Le président de la République s’accordait des petits temps pour retrouver sa fille cachée, Mazarine. Jusqu’au jour où des photographes ont immortalisé l’instant, et que le magazine Paris Match s’est fait l’écho de cette folle histoire. Mazarine Pingeot, née en 1974 d’un adultère avec Anne Pingeot, a grandi sous le poids du silence jusqu’en 1994, date de parution des clichés. Mais qui était au courant de cette double vie ? L’Obs, en kiosque ce jeudi 6 mai, revient sur les coulisses de cette histoire de famille.

Le 10 mai 1981, François Mitterrand est élu président. Anne et Mazarine Pingeot, devant leur téléviseur, savent que leur vie va changer. « C’était un peu le grand saut dans l’inconnu. Je pense qu’elle était très inquiète de ce qui pouvait advenir de leur couple après l’élection, » raconte Mazarine Pingeot à nos confrères. Et d’ajouter : « C’est vraiment après que les choses se sont presque normalisées, instituées comme une famille normale. » Le petite fille sait qu’elle a deux frères prénommés Jean-Christophe et Gilbert. A contrario, eux ne savent rien… mais ils entendaient des bruits. « Je ne connaissais pas l’existence de Mazarine. Je connaissais cette rumeur occasionnelle, mais je ne cherchais pas à creuser. Maman savait, mais ne nous en avait jamais parlé à Christophe et moi, » confie Gilbert. Quelques années plus tard, le secret va être dévoilé.

Ce jour où tout a changé

C’est le 10 novembre 1994 que la vie des Mitterrand et des Pingeot a été bousculée. Ce jour-là, Paris Match dévoile tout de la double vie du président. « Prépare-toi« , avait-il lancé à Mazarine, bien conscient du séisme qui allait les emporter : « C’était horrible. Le monde s’effondrait. Toute ma raison d’être qui était le secret, ce qui faisait mon identité, s’effondrait. » Gilbert et Jean-Christophe découvrent officiellement leur demi-soeur dans la presse. « C’était mignon, » lance le premier. Et d’ajouter : « Je ne jugeais pas mais je m’inquiétais de ce que pouvait ressentir ma mère face à cette exposition publique. » Aussitôt, Jean-Christophe a demandé à rencontré Mazarine. Pas Gilbert. « Entre mon père et moi, on n’avait pas besson de se dire les choses. C’était un domaine qui était le sien, sur lequel je n’avais pas à l’interroger. A partir du moment où il ne m’en parlait pas, je n’allais pas faire l’inquisiteur. »

Puis la mort a rapproché tout le monde. François Mitterrand est malade et s’apprête à mourir. Nous sommes alors en 1996. « Depuis qu’on connaissait son existence et jusqu’à la fin, maman nous disait sans cesse ‘sa place est parmi nous’, ‘elle est la bienvenue’, ‘elle n’est responsable de rien la pauvre chérie‘, » rapporte Gilbert. Et avant que François Mitterrand ne meurt le 8 janvier 1996, Danielle, sa femme, prend soin de faire passer le message : « Mazarine doit être là » aux obsèques. Personne ne bronche. C’est d’ailleurs lors de ce triste jour que Gilbert rencontre sa demi-soeur pour la première fois. Une journée forte en émotion. « J’avais envie de la protéger, » se souvient-il. Le début d’une nouvelle ère familiale.

Crédits photos : Bestimage

Autour de

Source: Lire L’Article Complet