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EXCLU – Mélanie Page ("L'école de la vie") : "Je suis une maman très présente et je ne culpabilise en rien"
Mercredi 28 avril 2021, France 2 diffuse le troisième épisode de L’école de la vie, une série portée par Guillaume Labbé, Bruno Solo ou encore Mélanie Page, et produite par Nagui. En exclusivité pour Femme Actuelle, l’épouse de l’animateur de N’oubliez pas les paroles s’est confiée sur ses souvenirs d’enfance…
- Mélanie Page
Une main de fer dans un gant de velours. Mercredi 28 avril 2021, les téléspectateurs de France 2 découvriront les nouveaux épisodes de L’école de la vie, une série sur l’envers du décor de la vie d’enseignant portée par Guillaume Labbé, Bruno Sanches, Marc Lavoine, Florence Pernel mais aussi Mélanie Page, l’épouse de l’animateur Nagui qui a d’ailleurs produit le programme. Pour son grand retour à la télévision, qu’elle avait désertée en 2004 pour s’émanciper sur les planches de théâtre, la maman de Roxane, Annabel et Roxane s’est confiée à Femme Actuelle sur son rôle dans la série mais aussi sur sa vision de la famille et son rôle de mère. Des confidences attendrissantes mais puissantes, à l’image de Mélanie Page.
Femme Actuelle : Avec la diffusion de L’école de la vie, vous signez votre grand retour à la télévision depuis 2004. Quel souvenir gardez-vous ?
Mélanie Page : C’est vrai que ça faisait très longtemps que je n’avais pas tourné ! Pour moi, c’était vraiment une bonne chose d’y aller de nouveau, c’était agréable de s’y remettre aussi après toutes ces années au théâtre. C’est le même métier mais ce n’est pas tout à fait la même chose. Et puis le tournage s’est très bien passé, l’ambiance était très bonne. Je connaissais déjà plusieurs comédiens du casting, d’autres que j’ai découverts. Je suis très fière de faire partie de cette équipe, la série apporte quelque chose de nouveau. Elle aborde des sujets de société sous des angles différents, novateurs, plus modernes… qui collent plus à notre époque et à ce que vivent vraiment les jeunes.
Dans la série, vous incarnez Sandrine Joubert, une prof de mathématiques à l’humour noir ravageur, impassible sous toute circonstance, presque psychorigide… qu’est-ce qui a été le plus dur pour vous ?
M.P. : Ce personnage n’est pas à l’opposé de moi, malgré son côté très décalé, mais il y a une chose qui a été très difficile pour moi. Je me suis rendue compte, sans le vouloir, que j’étais quelqu’un qui souriait tout le temps ! C’est-à-dire que je souris très souvent dans une journée, donc quand je joue, c’est un réflexe que j’ai sans m’en rendre compte. Sauf que le personnage de Joubert, il ne sourit pas ! Donc il a fallu gommer cet aspect de ma personnalité et c’était très difficile. Même avec une émotion négative ou triste, cela peut passer par le sourire chez moi, alors imaginez ! Mais cet humour un peu caustique, c’est un peu moi je dois l’avouer…
Avez-vous croisé un professeur qui vous a marquée durant votre scolarité ?
M.P. : Oui, il y en a même eu plusieurs mais je me souviens surtout de mon maître de CM1, qui s’appelait monsieur Farhi, il était extraordinaire. Il adorait la poésie, c’était un vrai passionné et tout passait par la poésie. Des mathématiques à la géographie ou l’histoire, il nous apprenait tout ça via des poèmes, des vers, de la littérature. Tout rentrait dans notre mémoire sous forme de poésie, ce qui était déjà très original et tellement enrichissant pour des enfants. Je m’étais même mise à écrire des poèmes ! Je ne suis pas devenue poète mais qui sait, ça aurait pu… En tout cas, ça a fait naître l’amour des mots et de la langue. Ça m’a marquée, j’avais envie d’apprendre, ça rendait tout beau. Et puis la classe, c’est un premier auditoire quelque part !
« Je n’ai pas forcément que des bons souvenirs de ma scolarité »
Avez-vous des souvenirs douloureux de votre passage à l’école ? Des épreuves comme celles qu’ont pu traverser les personnages de la série ? (Harcèlement, moqueries…)
M.P. : J’ai eu de la chance, je n’ai jamais été l’élève moquée de la cour de l’école. En revanche, je n’ai pas forcément que des bons souvenirs de ma scolarité. Je n’étais pas du genre assidue dans mes devoirs, je n’ai jamais appris une seule table de multiplication. Mais sans travailler, je décrochais des 13 ou 14 donc mon truc c’était de me faire oublier. Mais vous savez, avec des parents soixante-huitards comme les miens, qui ne croyaient pas aux devoirs, jamais on ne m’a demandé si j’avais du travail à faire. Mes seuls souvenirs négatifs sont liés à ça. J’avais toujours peur de me faire gronder parce que je n’avais pas fait mes devoirs. J’ai un seul souvenir dont je me sens un peu coupable. Je me souviens avoir fait une chanson pour me moquer du nom de famille d’une fille de ma classe ! Ce n’était pas d’une méchanceté crasse mais c’était complètement gratuit (rires).
Quel genre de maman, fille de soixante-huitard, êtes-vous ?!
M.P. : Je suis allée à l’inverse de mes parents, comme ça arrive souvent ! Je suis la scolarité de mes enfants de très près. On fait tous les devoirs ensemble. C’est très important. Cependant, ce que je retiens de la vision de mes parents, qui étaient en revanche très lettrés et cultivés, c’est que la culture peut s’apprendre de son côté. J’ai gardé cette philosophie de : ‘Développe ta curiosité pour te cultiver toi-même’. Quand j’avais sept ans, mon père préférait que je me couche tard mais que je regarde le cinéma de minuit à la télévision pour découvrir les classiques en noir et blanc. Ce sont des choix qui m’ont marquée. Ça, je l’ai gardé pour mes enfants. Je leur ai donné l’amour de la lecture, je leur montre des vieux films de Chaplin… Le bonheur ne passe pas forcément par les études poussées, ils le savent. Mes enfants prendront le chemin qu’ils veulent, s’ils ne font pas de longues études, je n’en ferai pas une maladie.
L’école de la vie aborde un sujet aussi très complexe pour un parent, celui de l’intimité de son enfant et la limite à ne pas franchir tout en les protégeant. Comment gérez-vous ceci avec vos enfants ?
M.P. : Moi je suis pour le respect de l’intimité. J’irais jamais fouiller dans leurs journaux intimes par exemple ou aller lire les messages dans leurs téléphones portables. Je ne suis pas comme ça et je pense sincèrement qu’il ne faut pas le faire. Mais évidemment, si l’on sent qu’il y a un problème ou un danger imminent, peut-être qu’on peut l’envisager. De nos jours, le problème est plutôt à l’inverse. Il faut leur apprendre à garder cette intimité et à cultiver leur jardin secret. Ils ont tendance à tout mettre sur la place publique. Je pense que maintenant, en tant que parents, notre devoir est de leur apprendre à garder des choses pour eux.
« Pour mes enfants, ma notoriété est moins dérangeante que celle de leur père »
Dans la série, il est aussi question du dialogue entre mère et fille à propos du harcèlement, du respect de son corps… C’est une discussion que vous avez eue avec vos deux filles Roxane et Annabel ?
M.P. : Je leur ai appris depuis qu’elles sont petites que leur corps leur appartient. À mon fils aussi d’ailleurs, car malheureusement cela ne touche pas que les petites filles. Ils savent que personne n’a le droit de les toucher et qu’ils ne doivent toucher l’intimité de personne, que ce soit entre amis ou même entre frères et sœurs. Je leur en parle depuis qu’ils sont petits. Au-delà de l’acte physique, je fais aussi beaucoup de prévention sur l’aspect psychologique. Je leur ai expliqué très sérieusement que s’ils ressentaient un malaise avec un adulte, si quelqu’un se comportait de façon étrange avec eux, de venir m’en parler immédiatement. De ne jamais se taire.
Comment vos enfants gèrent-ils votre notoriété et celle de votre mari, Nagui ?
M.P. : Ma notoriété est moins dérangeante que celle de leur père. Mais ils ont grandi comme ça, ils n’ont rien connu d’autre. Ils auraient certainement été différents si leurs parents n’avaient pas été connus mais ça fait partie de leur histoire aujourd’hui. Cependant, ils ne peuvent pas faire ce qu’ils veulent sur les réseaux sociaux par exemple. On a peur que leur vie privée ne soit pas respectée à cause de la notoriété de leurs parents. Il y a une double attention à avoir parce que l’on sait à quel point cela peut être récupéré. Il y a des règles très précises dans notre famille. Il n’y a pas de réseaux sociaux avant un certain âge. Il est arrivé que je demande à ma fille de seize ans de retirer une photo qu’elle venait de poster par exemple.
Avec un emploi du temps comme le vôtre et celui de votre mari, Nagui, qui tourne plusieurs émissions par semaine, comment parvient-on à maintenir un équilibre dans la famille ?
M.P. : J’ai arrêté de travailler pendant quelques années pour cette raison. Je voulais être présente pour mes enfants, surtout quand ils étaient petits et honnêtement c’est une période que j’ai vraiment appréciée. J’ai adoré m’occuper de mes enfants ! Être maman a été la chose la plus intéressante à faire dans ma vie. Nous sommes une grande famille et si on a pris la responsabilité de faire trois enfants c’est pour les voir évoluer, s’en occuper et les enrichir. En tant que maman, je n’ai pas l’impression d’avoir loupé quelque chose, ni de les avoir loupés tout court. Je suis une maman très présente et je ne culpabilise en rien. Même quand j’étais au théâtre tous les soirs, je couchais mes enfants avant d’aller jouer sur scène ! Je resterai toujours extrêmement présente et disponible pour mes enfants…
Quels sont vos projets pour les prochains mois ? Présentatrice télé pourquoi pas ?!
M.P. : Nous avons tourné la captation de la pièce Dix ans après, que l’on a malheureusement trop peu joué au théâtre de Paris l’année dernière. Elle sera diffusée prochainement sur France 2, au-côté de mes compères Bruno Solo et Julien Boisselier. Les dates de la tournée ont été reportée à l’automne 2021 donc on croise les doigts. Et puis je serai également dans Black Comedy, une adaptation de l’œuvre de Peter Schaffer, qui sortira en 2022 au théâtre du Splendid avec Arthur Jugnot et Virginie Lemoine. Et puis… présentatrice, moi ? Non merci ! Je laisse ça à d’autres qui le font très bien !
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