Evan Rachel Wood, et d’autres femmes, accusent Marilyn Manson de violences conjugales

« J’en ai assez de vivre dans la peur des représailles, de la calomnie, ou du chantage. » L’actrice Evan Rachel Wood (Westworld), 33 ans, accuse son ancien compagnon, le chanteur américain Marilyn Manson, 52 ans, de violences conjugales, dont sexuelles, dans un post Instagram publié ce lundi 1er février. 

Après cette publication, quatre autres femmes ont témoigné de faits similaires. Susan Rubio, membre du Sénat californien, a saisi le département de la Justice pour que les victimes présumées soient entendues, et que d’éventuelles poursuites soit lancées à l’encontre du chanteur, annonce Evan Rachel Wood ce mardi, partageant une lettre officielle de l’élue. 

De son côté, Marilyn Manson, de son vrai nom Brian Warner, a toujours nié toute accusation de violences, dont il a plusieurs fois fait l’objet. 

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Ne plus vivre dans la peur

« Le nom de mon agresseur est Brian Warner, aussi connu dans le monde en tant que Marilyn Manson », écrit Evan Rachel Wood. « Il a commencé à agir comme un prédateur quand j’étais adolescente, et m’a agressée de manière horrible pendant des années ».

https://www.instagram.com/p/CKvmsUmF1ho/

« Il m’a retourné le cerveau, m’a manipulée, jusqu’à ce que je sois soumise. […] Je veux révéler cet homme dangereux et dénoncer les nombreuses entreprises qui l’ont toléré, avant qu’il ne ruine des vies supplémentaires. Je soutiens les nombreuses victimes qui ne resteront plus silencieuses. » 

Il m’a retourné le cerveau, m’a manipulée, jusqu’à ce que je sois soumise.

Lors de leur rencontre, en 2007, Evan Rachel Wood avait 18 ans, Marilyn Manson, 36 ans. Couple très médiatisé – elle apparaissait notamment dans son clip, violent, Heart-Shaped Glasses -, ils se sont séparés en 2010, après avoir été fiancés. 

Quatre autres femmes témoignent

Après ce post, Evan Rachel Wood a partagé des témoignages d’autres victimes présumées de Marilyn Manson, qui ont parlé dans la foulée. Il s’agit de la photographe Ashley Walters, des mannequins Sarah McNeilly et Ashley Lindsay Morgan, et d’une artiste surnommée Gabriella. 

Toutes décrivent des violences conjugales avec des faits de soumission, contrôle, privation de sommeil, isolement, menaces, viols, violences physiques.

Je n’avais pas le droit de manger, de dormir, ou de partir.

« Si je m’endormais à 3 heures du matin, il me jetait hors de la maison, presque dévêtue », confie Ashley Lindsay Morgan. « Je n’avais pas le droit de manger, de dormir, ou de partir. »

Ces quatre femmes disent également souffrir de syndromes post-traumatiques, dépression, anxiété, voire, troubles obsessionnels du comportement, et avoir eu peur de parler pendant de nombreuses années. 

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Des soupçons depuis plusieurs années

Avec ce post Instagram, Evan Rachel Wood vient confirmer des soupçons qui pesaient depuis quelques années sur cette ancienne relation. En 2018, l’actrice avait témoigné avoir été victime de violences conjugales face à une commission travaillant à généraliser une loi venant en aide aux victimes de violences après qu’elles aient porté plainte, nommée le Phoenix Act. 

Dans cette allocution émouvante, Evan Rachel Wood ne mentionnait pas le nom de Marilyn Manson. Mais plusieurs éléments, comme la temporalité des faits décrits, laissaient penser qu’il était l’agresseur supposé. 

« Voici mon expérience des violences conjugales : des violences toxiques, psychologiques, physiques et sexuelles, qui ont commencé lentement mais ont escaladé avec le temps, dont des menaces pour ma vie, du gaslighting sévère, de la manipulation », avait raconté Evan Rachel Wood. « Je me réveillais à côté d’un homme qui prétendait m’aimer en train de me violer, croyant que j’étais inconsciente »,

En 2019, elle avait cette fois témoigné devant une commission sénatoriale californienne, très relayée sur les réseaux sociaux, [tweet ci-dessus]. 

Elle avait expliqué que Marilyn Manson s’était d’abord comporté comme un « prince charmant », puis de l’avoir coupée rapidement de ses proches, et de sa famille, en lui proposant d’emménager avec lui très tôt dans leur relation, et en espionnant son téléphone portable, ses mails, et réseaux sociaux.

L’actrice avait décrit l’isolement, l’incompréhension face aux comportements erratiques du compagnon violent, qui entraîne un sentiment de culpabilité chez la victime, se croyant responsable des moments violents.

Elle accusait aussi le chanteur de viols, sévices sexuels, physiques et psychologiques, qui lui ont laissé « d’intenses syndromes post-traumatiques ». 

Je croyais être forte face à une personne difficile.

« Je n’avais aucun moyen de lui échapper », expliquait-elle, affirmant que le chanteur collectait « des données sensibles » sur son entourage pour d’éventuels chantages. Evan Rachel Wood avait révélé avoir même décliné l’aide de proches inquiets, trop effrayée que la situation n’empire. Une impasse fréquente pour nombre de victimes de violences conjugales. De son côté, l’actrice avait fini par réussir à s’échapper.

Auprès de la chaîne Youtube « SELF », la comédienne était revenue la même année sur les mécanismes de l’emprise, et la peur qui l’avait empêchée de parler. « Quand je lis aujourd’hui des livres sur les violences conjugales, j’ai l’impression de lire mon histoire.  […] Les violences conjugales étaient si banalisées que je ne les identifiais pas comme telles. J’étais si jeune. Je ne savais pas qu’on pouvait être violé par son compagnon. Et de toute façon, je pensais que personne n’allait me croire, car, comment le prouver ? […] Sur le moment, je croyais être forte face à une personne difficile. »

Selon le Hollywood Reporter, Marilyn Manson avait été soupçonné de divers crimes sexuels en 2011, et une information judiciaire avait été lancée en 2018, dans la foulée de #MeToo. Mais les charges avaient finalement été abandonnées. 

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