Accueil » Célébrités »
Eurovision: Barbara Pravi, "Voilà" la favorite
Ce n’est pas une garantie, mais les bookmakers en font la favorite: Barbara Pravi représente samedi la France à l’Eurovision avec « Voilà », chanson sur l’affirmation de soi, entre savoir-faire à la Piaf et écho universel.
« C’est un concours et je déteste les notes depuis l’école, moi dans un concours, déjà c’est bizarre », élude-t-elle d’abord dans un rire franc quand l’AFP l’interroge au téléphone sur ce statut de reine des pronostics, à quelques jours du grand soir.
« Ce que je trouve formidable c’est que c’est une chanson en français, qui s’inscrit dans une tradition française et que les bookmakers — des gens du monde entier, donc — la mettent très haut dans leur classement », poursuit la chanteuse, habitée sur scène, boule d’énergie en interview.
« Ca veut dire que j’ai réussi mon pari, la musique c’est avant tout une bonne dose d’émotion, il n’y a pas de langue pour ça », analyse-t-elle.
Son morceau — « c’est absolument mon histoire, c’est pour ça que cette chanson a été si dure à écrire » — est à la fois journal intime et carte de visite lancée à un public à conquérir.
Mais comme l’autrice-interprète le résume, c’est aussi un titre qui dessine une « affirmation de soi ». « Elle est d’une justesse absolue, avec des mots forts: elle parle d’elle mais à aucun moment on ne se dit qu’elle parle trop d’elle, chacun peut prendre un petit bout d’elle », soulignait récemment pour l’AFP Alexandra Redde-Amiel, cheffe de la délégation française à l’Eurovision.
« Epreuves »
Message reçu. La brune bouclée est d’abord arrivée en tête du vote du jury et du public français pour représenter l’Hexagone à l’Eurovision à Rotterdam (Pays-Bas).
Le compositeur André Manoukian, membre du jury, avait trouvé ce soir-là la formule définitive: « Elle ramasse la flèche laissée par Edith Piaf ou Barbara et l’envoie encore plus loin ».
« Ces influences dans l’univers de Barbara, Piaf, elle les prend, en fait quelque chose d’extrêmement moderne, on a un talent comme ça tous les dix ans », abondait Alexandra Redde-Amiel.
Et les projections des bookmakers prouvent que sa voix, chargée d’élans de vie et de blessures de la vie, a franchi les frontières.
« C’est comme si les épreuves que j’avais connues creusaient des trous, que je savais les refermer et que je savais les rouvrir quand je chante », décrivait la jeune femme de 28 ans dans une entrevue avec l’AFP en début d’année.
Des épreuves ? Il suffit d’écouter ses chansons précédentes, où elle se met à nu, entre violences conjugales (« Le Malamour ») ou avortement (« Chair »).
Son histoire se condense dans une autre chanson, « Je sers », tableau de l’époque où elle était serveuse mais savait déjà que ses carnets noircis deviendraient des chansons (et bientôt un futur album prévu fin août-début septembre).
« Authentique »
« J’ai lancé une date au Trianon (salle de concert parisienne) le 1er février 2022 pour présenter cet album, je suis hyper fière car j’ai été serveuse au Trianon, c’est un peu la consécration », souffle l’artiste.
« Authentique » est l’étiquette qui revient souvent pour la définir. Ça ne s’invente pas, c’est la traduction de Pravi, nom serbe d’un de ses grand-pères (« Deda », à qui elle dédie une chanson, l’autre grand-père est iranien, ses parents sont nés en France comme elle).
Barbara Pravi n’a donc pas éclos artistiquement cette année. Outre les titres déjà sortis en son nom, elle s’était aussi mise au service d’autres, de la variété grand public de Yannick Noah à l’électro-pop branchée de Terrenoire.
Et puis, aux côtés de son complice d’écriture, Igit, elle est aussi derrière deux chansons françaises de l’Eurovision junior, dont celle de Valentina, lauréate l’an dernier.
Si Barbara Pravi s’impose cette année, elle signera un drôle de doublé. De quoi effacer la sempiternelle référence à Marie Myriam, dernière gagnante française en 1977.
20/05/2021 11:25:48 – Paris (AFP) – © 2021 AFP
Source: Lire L’Article Complet