Éric Dupond-Moretti encore épinglé : “Il a déstabilisé l’institution judiciaire”

Éric Dupond-Moretti veut rendre l’institution judiciaire plus accessible aux citoyens avec son projet de loi. Peu convaincue, une figure du syndicalisme de la justice l’a dézingué dans le Parisien.

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  1. Eric Dupond-Moretti

Avec son projet de loi de la réforme de la justice, Éric Dupond-Moretti espère redonner confiance” dans l’institution judiciaire. Mais Béatrice Brugère, figure du syndicalisme dans la justice, peine à y croire. Et pour cause, la vice-procureure de la République au tribunal de grande instance de Paris n’est toujours pas convaincue par le ministre de la Justice, au “maigre” bilan depuis son arrivée. “Surfant sur de fausses accusations de corporatisme et de parti-pris dans les procédures des affaires politiques et de corruption, le ministre a déstabilisé l’institution judiciaire dans son ensemble”, s’est-elle agacée, dans les colonnes du Parisien, paru en kiosque ce samedi 3 avril.

Quand Béatrice Brugère évoque le texte d’Éric Dupond-Moretti, la secrétaire générale du syndicat Unité Magistrats SNM-FO ne mâche pas non plus ses mots. Son projet de loi est, selon elle, “totalement hors sujet compte tenu des besoins urgents et des enjeux essentiels”. L’intéressée regrette alors qu’il n’y ait “aucun état des lieux, aucun exposé des motifs, pas d’études impact”. Tout est au doigt mouillé”, s’est-elle désolée. Après avoir précisé que “donner comme titre : ’Rétablir la confiance dans la justice’ pour en poser la première pierre” ne “suffit pas”. Toujours auprès du Parisien, l’intéressée a tout de même salué “quelques mesures sur la généralisation des cours criminelles lancées” avant l’arrivée d’Éric Dupond-Moretti.

Les grandes lignes de son projet de loi

Que prévoit Éric Dupond-Moretti dans ce projet de loi de réforme de la justice, qu’il présentera “mi-avril” en Conseil des ministres ? Si ce texte se trouve toujours “en cours de rédaction, comme l’a confirmé son entourage à l’AFP, avant d’être relayé par franceinfo, le 2 mars dernier, on en connaît déjà les grandes lignes filmer les audiences, supprimer les crédits de réduction automatique de peine et encadrer les enquêtes préliminaires. Si le garde des Sceaux aux talents d’orateur souhaite “ouvrir les audiences aux caméras”, ce n’est certainement pas pour “verser dans le trash”, mais pour “faire preuve de pédagogie”, a-t-il expliqué au cours d’un entretien accordé au Point, le 2 mars dernier. L’ogre de la justice espère aussi “en finir avec l’hypocrisie et remettre de la vertu dans le système”. “Des remises de peine, oui, si elles profitent à la société, au personnel et au détenu lui-même, qui devra faire, pour en bénéficier, les efforts de réinsertion nécessaires”, a-t-il conclu.

Article écrit avec la collaboration de l’agence 6Medias

Crédits photos : Agence/ Panoramic / Bestimage

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