Eric Carle, père de « La chenille qui fait des trous », est mort

Son livre d’images La chenille qui fait des trous a bercé des générations
d’enfants. L’auteur et dessinateur américain Eric Carle est mort dimanche dernier à l’âge de 91 ans, a annoncé mercredi son entourage. Publié en 1969, La chenille qui fait des trous et ses pages trouées content les aventures de ce petit insecte dont l’appétit ne cesse de croître. En l’espace d’une semaine, la chenille croque une pomme, deux poires, trois prunes, quatre fraises, cinq oranges, un gâteau au chocolat, du fromage… jusqu’à devenir un magnifique papillon multicolore.
Traduit en 66 langues, il s’est écoulé à 50 millions d’exemplaires dans le monde.

« C’est le cœur très lourd que nous vous annonçons qu’Eric Carle, auteur et dessinateur de La chenille qui fait des trous et de nombreux autres grands classiques, est décédé dimanche 23 mai, à l’âge de 91 ans », a écrit son équipe sur les réseaux sociaux.

Une enfance dans l’Allemagne nazie

Né dans l’Etat de New York, en 1929 de parents allemands, Eric Carle a grandi en Allemagne nazie, un monde qu’il qualifiait de « sans couleur », à la radio américaine NPR. Il a été diplômé d’une prestigieuse école d’arts à Stuttgart. Pendant la Seconde Guerre mondiale, son père a été enrôlé dans l’armée allemande et fait prisonnier en Russie, a raconté l’illustrateur au New York Times dans une interview en 2007. Eric Carle, alors adolescent, a survécu au bombardement aérien de Stuttgart et a évité le service militaire, mais a été mobilisé pour creuser des tranchées sur une ligne défensive dans l’ouest de l’Allemagne.

Eric Carle a toujours voulu retourner aux Etats-Unis, et en 1952, « un beau portefeuille à la main et quarante dollars en poche, il est arrivé à New York », lit-on sur son site Internet. Le jeune homme a rapidement été enrôlé dans l’armée américaine et envoyé en Allemagne, mais selon le Times, il n’a jamais parlé de sa jeunesse sous le gouvernement nazi.

« Je pense que c’est un livre d’espoir »

Après son service militaire, il travaille comme graphiste dans le département de promotion du New York Times, puis occupe les fonctions de directeur artistique dans une agence de publicité. Il écrit ses premiers livres pour enfants au milieu des années 60, dont le très célèbre Ours brun, ours brun, dis-moi ce que tu vois. L’illustrateur, connu pour son utilisation de couleurs très vives, racontait tirer son inspiration de balades dans la nature avec son père. « Il arrachait l’écorce d’un arbre, et me montrait toutes les créatures qui vivaient là », confiait-il sur son site.

Sur sa technique d’illustration, les collages, Eric Carle assurait n’avoir rien inventé : « Certains enfants m’ont déjà dit « Ah ça, je sais le faire ». Je prends cela comme le plus beau des compliments ». Interrogé sur les raisons pour lesquelles La chenille qui fait des trous était resté si populaire, Eric Carle confiait : « Je pense que c’est un livre d’espoir. Les enfants ont besoin d’espoir. Toi, petite chenille insignifiante, tu peux devenir un beau papillon et voler à travers le monde avec ton talent ».

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