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Églantine Éméyé : “malgré tout, la vie peut être belle !”
Parce que le combat continue, l’animatrice nous invite à venir très nombreux ce 6 juin, au théâtre Mogador, chanter “À la vie, à l’amour” !
La disparition de son fils en février dernier n’a pas désarmé l’artiste de 49 ans qui a choisi de continuer le combat. Au nom de Samy, bien sûr, mais aussi pour toutes ces familles en détresse et parce qu’il y a encore tant à faire. Ainsi elle nous attend tous, ce mardi 6 juin, pour assister à la comédie musicale À la vie, à l’amour, au théâtre Mogador de Paris. Confidences d’une maman brisée, mais toujours battante.
France Dimanche : Comment tenez-vous le coup ?
Églantine Éméyé : Grâce à l’amour des miens, et pour mon fils aîné, Marco. Et je me fais aussi aider, mais tout n’est pas simple. Un pas après l’autre…
FD : Parlez-nous du bel événement qui s’annonce…
ÉÉ : Nous organisons une soirée solidaire avec mon association Un pas vers la vie en présentant À la vie, à l’amour, qui rassemble les plus belles histoires de la comédie musicale. Les bénéfices serviront à financer l’ouverture d’une nouvelle école près de Vichy pour les enfants autistes. Et même si le théâtre Mogador compte beaucoup de places, on espère de tout cœur le remplir, ce qui nous aiderait infiniment.
FD : Après la disparition de votre fils, avez-vous songé à arrêter le combat ?
ÉÉ : Pas une seconde. Bien sûr, j’ai eu besoin de faire une pause quelques mois, pour me reposer, me reprendre ; mais je n’ai pas imaginé un instant abandonner toutes ces familles en détresse.
FD : Les choses bougent-elles ?
ÉÉ : Oui, un peu, mais il y a tant à faire ! La scolarisation des enfants a gagné du terrain, même si on est toujours loin du compte, la prévention, les diagnostics précoces, la recherche… Mais on est parti de si loin que le chemin est encore très long. Ce qui reste pour les familles une immense souffrance.
FD : Parvenez-vous à apaiser votre chagrin en vous disant que désormais Samy ne souffre plus ?
ÉÉ : Il n’a pas que souffert, heureusement. Mais ce sont des questions sur lesquelles je travaille avec ma psychiatre.
FD : Comment va son grand frère, Marco ?
ÉÉ : Malgré tout ce qu’il a déjà enduré, je le trouve extrêmement solide et courageux. Lui aussi se bat pour avancer, il a grand besoin d’être entouré, rassuré. Pour l’instant, tous les deux, on tâtonne, on prend les choses comme elles viennent et on se laisse du temps. On profitera de l’été pour s’octroyer des moments ensemble. Mais là, on a encore l’un et l’autre la tête dans le guidon. Il a ses études, ses examens, sa vie de jeune homme de 20 ans ; et moi, mes projets.
FD : Il y a encore tant à faire, mais quel serait le plus urgent ?
ÉÉ : Oh là, tout ! Mettre en place une vraie bonne formation des éducateurs et aussi ouvrir des internats pour accueillir ces autistes aux troubles très sévères qui ne sont pas faits pour vivre dans une famille lambda, tant les contraintes sont énormes. Là, on manque cruellement de places.
FD : Vous avez publié deux ouvrages poignants sur l’histoire de Samy, Le Voleur de brosses à dents et Tous tes mots dans ma tête, chez Robert Laffont. Reprendrez-vous la plume pour poursuivre ce travail d’écriture ?
ÉÉ : Un jour peut-être, mais pas maintenant. Là je préfère m’occuper de l’association, de mon travail, être dans l’action… Dans laquelle je m’oublie certainement un peu, mais c’est ce qui me permet de tenir. Et malgré tout, je sais que la vie peut être belle, donc j’aime la vie !
Propos recueillis par Caroline BERGER
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