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Didier Raoult amoureux de sa femme : « Je m’efforce depuis plus de quarante ans de répondre à ses désirs »
Le professeur, désormais à la retraite, sort son autobiographie. Il y rend hommage à son épouse, toujours présente dans l’adversité, et persiste sur certains sujets liés au Covid. Rebelle un jour, rebelle toujours…
Malgré ses demandes de dérogation qui lui ont toutes été refusées l’été dernier, Didier Raoult n’a pas dit son dernier mot. Il a, certes, été contraint de prendre sa retraite, ayant dépassé les 68 ans autorisés pour travailler en tant que professeur d’université et comme praticien hospitalier, mais le chercheur de 71 ans continue de se rendre quasiment tous les jours à son bureau marseillais de l’IHU (Institut hospitalo-universitaire), qu’il a dirigé pendant des années avant de se voir évincé en 2022. Si c’est désormais l’un de ses anciens élèves qui le dirige, l’infectiologue se refuse résolument à tourner le dos à une vie de recherche. Il travaille désormais bénévolement et suit les programmes de recherches qu’il avait lancés à l’IHU. Son bureau est toujours situé à l’étage de la direction et c’est là qu’il s’est confié pendant de longues heures au journaliste Hervé Vaudoit, qui l’a aidé à rédiger son Autobiographie (Ed Michel Lafon). Pêle-mêle, il y raconte sa mère, un temps fiancée à l’écrivain Henry de Montherlant, son enfance en Afrique, son arrivée compliquée dans la métropole. Mais aussi, ses années d’écolier dissipé, capable d’ouvrir sa braguette et d’uriner par terre lorsqu’un instituteur, malgré ses demandes réitérées, refusait de le laisser sortir de la classe. Incompris, il révèle avoir fait une fausse tentative de suicide, en avalant un jour des médicaments tout en demandant à un de ses camarades d’appeler sa mère. Après cet épisode, et la découverte d’un QI à 180, un médecin conseillera d’ailleurs à ses parents de « le laisser tranquille ». « Adolescent, confie-t-il, je voyais bien que j’avais des facilités d’orateur et que je n’avais peur de rien, ni de personne. Tout cela, c’est mon être, je n’y peux rien, et le moins que je puisse dire, c’est qu’il m’a causé quelques ennuis au cours de ma vie. Ce n’est pas un ego surdimensionné, comme certains l’ont moqué, mais ce que la psychologie appelle simplement le moi. Chez moi, ce moi est effectivement surdimensionné », reconnaît-il.
Ce tempérament si particulier a marqué les esprits pendant la crise du Covid et créé des polémiques à répétition et de fortes crispations. Mais, n’allez pas croire que le professeur s’est calmé. Bien au contraire. Didier Raoult persiste et signe encore aujourd’hui. Il affirme, même s’il s’est fait vacciné, qu’une vaccination massive était inutile et trop coûteuse. Seuls les personnes âgées, les diabétiques et les personnes atteintes de comorbidité ou d’obésité auraient dû, selon lui, en bénéficier. Il n’a rien oublié des attaques lancées contre lui et contre l’hydroxychloroquine qu’il préconisait d’utiliser contre le virus, au grand dam d’une majorité de spécialistes. « Je ne l’ai néanmoins jamais senti abattu, témoigne Hervé Vaudoit. Les polémiques l’ont certainement affecté mais il n’en a rien montré. » Dans son autobiographie, l’infectiologue rappelle la formule assassine d’Olivier Véran qui l’a alors qualifié de « MacGyver déguisé en chaman ». Il souligne que ce look – cheveux longs et bagues avec des têtes de mort –, tant brocardé, a été adopté par amour pour son épouse Natacha, « la seule, glisse-t-il, à laquelle j’ai toujours été soucieux de plaire. Et comme elle me préfère barbu avec des cheveux longs, sans montre luxueuse au poignet ni chaussures sur mesure aux pieds, je m’efforce depuis plus de quarante ans de répondre à ses désirs plutôt qu’à ceux d’un ministre. » Le professeur lui sait gré de l’avoir toujours épaulé, y compris dans la crise, jouant les boucliers. « Je n’ai jamais lu, regardé ou écouté les articles et les émissions qui m’étaient consacrés, assure-t-il. Jusqu’à un certain point, c’est elle qui s’en est chargée, et j’admire, sans en être étonné, le courage dont elle a fait preuve pour encaisser sans broncher les tombereaux de calomnies qui ont été déversés sur moi, sur mon équipe et sur l’IHU-Méditerranée Infection. »
Pour profiter de lui, Natacha a réduit ses heures à son cabinet de psychiatre à Marseille
Natacha l’aide aujourd’hui à passer le cap de cette retraite qu’il n’avait pas désirée. Pour profiter de lui, elle a réduit ses heures à son cabinet de psychiatre à Marseille. Avec leur fille, Lola, elle aussi psychiatre, née en 1988 et leur fils Sacha enseignant-chercheur en criminologie et sociologie, né cinq ans plus tôt, ils forment un clan soudé. L’infectiologue a également eu une fille aînée, Magali, née d’une précédente union. Les vacances, avec ses petits-enfants dans son chalet des Alpes où il aime les emmener, ne seront plus sacrifiées à cause de son métier. Autre motif de satisfaction pour le professeur rebelle : son aura à Marseille qui n’a jamais faibli. « Dans la rue, les gens viennent lui dire merci comme s’il était une rock star. Il a même eu droit à des bougies ou un santon créés à son effigie », s’amuse Hervé Vaudoit. Sa première admiratrice reste sans aucun doute son épouse. Lorsqu’elle relisait le manuscrit de son autobiographie et que le journaliste pointait un passage trop empreint d’autosatisfaction, Natacha préconisait de le garder. Il est vrai qu’aimer, c’est regarder dans la même direction.
Cet article est à retrouver dans GALA N° 1559 disponible dans les kiosques ce jeudi 27 avril 2023.
Crédits photos : COADIC GUIREC / BESTIMAGE
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