Delphine Jubillar : cette erreur que la police veut éviter de reproduire à tout prix, 21 ans après l’affaire Viguier

Depuis le 16 décembre 2020, Delphine Jubillar n’a plus donné signe de vie. Une disparition mystérieuse qui fait écho à celle d’une autre femme, Suzanne Viguier, introuvable depuis le 27 février 2000.

  • Delphine Jubillar

154 jours. Voilà cinq mois que la famille et les proches de Delphine Jubillar attendent désespérément des réponses. Disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, cette infirmière de 33 ans n’a plus donné signe de vie depuis qu’elle a quitté son domicile de Cagnac-les-Mines. Malgré les battues citoyennes, les appels à témoins, les perquisitions, et les auditions de suspects potentiels, l’enquête semble au point mort. Plusieurs zones d’ombre ralentissent le travail de la section de recherches de Toulouse et de la brigade de recherches d’Albi, tandis que certaines “anomalies” sont pointées du doigt par les proches de la jeune femme. Les enquêteurs tentent donc d’envisager toutes les pistes, y compris celle du féminicide, Cédric et Delphine Jubillar étant en instance de divorce avant cette mystérieuse disparition. Mais pour le moment, celle-ci ne prime sur aucune autre, et le mari de l’infirmière n’a été entendu par les juges qu’en qualité de partie civile.

Cédric Jubillar, le nouveau Jacques Viguier ?

Il faut dire que s’il y a bien une chose que redoutent les policiers, c’est de reproduire leurs erreurs passées. Car la disparition de Delphine Jubillar fait étrangement écho à celle d’une autre femme, deux décennies plus tôt. Le 27 février 2000, Suzanne Viguier, 38 ans, se volatilise sans laisser de trace. Son mari, Jacques Viguier, est celui qui avait signalé son absence, trois jours plus tard. Tout comme Delphine Jubillar, elle n’est pas du genre à disparaître volontairement. C’est à la suite des déclarations d’un certain Olivier Durandet, qui dit être l’amant de Suzanne Viguier, que les soupçons vont se porter sur l’époux de cette dernière. Placé en garde à vue dès le 12 mars 2000, Jacques Viguier est accusé du meurtre de sa femme. Ayant toujours clamé son innocence, il ne sera pourtant jugé que neuf ans plus tard.

Le 30 avril 2009, ce professeur de droit toulousain est acquitté lors de son premier procès. Le procureur général fait alors appel du verdict, mais Jacques Viguier sera de nouveau acquitté lors de son deuxième procès l’année suivante. Comme le rapportent nos confrères de La Dépêche, plusieurs voix se seraient élevées à l’époque pour reprocher aux enquêteurs d’avoir voulu “coincer Viguier à tout prix” au détriment de plusieurs autres pistes, qui n’ont donc jamais été explorées. 21 ans plus tard, le corps de Suzanne Viguier n’a toujours pas été retrouvé. Il est ainsi crucial pour les gendarmes de ne pas reproduire la même erreur dans l’affaire Jubillar.

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